Comme d'habitude, la fin de l'année invite les analystes et les journalistes à faire le bilan de l'année des 12 mois qui viennent de s'écouler. Pour les économistes, le moment est venu de faire le bilan de leur prévision, de regarder dans quelle mesure l'année a été surprenante ou plutôt en ligne avec ce qu'on attendait.Lorsqu'on regarde 2023, ça a été une année qui, dans une certaine mesure, a été conforme aux attentes, mais qui, au global, a quand même été une année particulièrement surprenante jusqu'à la fin.
Conformément à sa dernière estimation, l’indice PMI composite SandP Global de l’activité mondiale s’est légèrement amélioré en novembre, effaçant quasiment toute la baisse enregistrée en octobre. L’indice s’est établi à 50,4 (contre 50,0 en octobre et 50,5 en septembre), mettant un terme à cinq mois de baisse. Un signal faiblement positif pour la croissance mondiale au milieu du 4e trimestre.
Mise à jour des données sur le PIB, l'inflation les taux de change et d'intérêt.
L’évolution du commerce international envoie des signaux plutôt rassurants sur l’état de la demande mondiale. Les nouvelles commandes en machine et équipements en provenance de la Corée du Sud, ainsi que les commandes à l’exportation de Taiwan – généralement perçues comme deux indicateurs fiables de l’activité manufacturière mondiale – ont enregistré un net rebond en octobre.
Croissance du PIB, inflation, taux d'intérêt et de change.
Dans la révolution industrielle « verte » qui doit nous conduire à la neutralité climatique, la Chine, que l’on veuille ou non, est incontournable. Avec la conversion au « tout électrique », en particulier celle qu’opère le Vieux Continent, elle renforce même ses positions. Car la fin programmée du moteur thermique marque aussi celle d’un verrou technologique, qui permettait jusqu’ici aux constructeurs européens, en particulier allemands, d’exceller, tout en tenant éloignés de leurs marchés les véhicules made in China.
Aux États-Unis, l’incertitude sur la politique économique, basée sur la couverture médiatique, a augmenté en octobre, pour la deuxième fois consécutive. Cette hausse est probablement due à la menace d’un «shutdown» qui pesait encore sur l’administration américaine ainsi qu’à une part d’incertitude sur la tonalité de la déclaration de la Fed à l’issue du FOMC du 31 octobre-1er novembre.
PIB, inflation, taux d'intérêt et taux de change
Le spectre des premières estimations de la croissance du 3e trimestre est assez large, entre un chiffre très positif aux États-Unis (1,2% t/t) et un retour à la stagnation en Europe (-0,1% t/t en zone euro et 0% t/t au Royaume-Uni), après une accélération passagère au 2e trimestre. Dans le même temps, la croissance japonaise a enregistré une nette correction (-0,5% t/t) après deux trimestres très positifs. Les données de conjoncture, d’inflation et de marché du travail publiées au mois d’octobre font toutes état, plus ou moins, d’un refroidissement
La consommation des ménages américains se situe, au troisième trimestre 2023, 10% au-dessus de son niveau d’avant la pandémie de Covid-19 quand celle des ménages français est à peine au-dessus (1%). Ce dynamisme outre-Atlantique s’appuie sur une évolution un peu plus favorable du pouvoir d’achat mais, surtout, sur une baisse du taux d’épargne. L’amélioration de la situation sur le marché du travail semble avoir eu plus d’impact de l’autre côté de l’Atlantique. Comme elle est en train de devenir moins favorable et que les ménages américains disposent d’un matelas d’épargne moins confortable pour amortir désormais l’impact du resserrement monétaire, la croissance américaine pourrait perdre un soutien important à l’horizon des prochains trimestres.
Dans ce nouvel AudioBrief, Laurent Quignon, Responsable de l'équipe Économie bancaire, revient sur le lien entre liquidité et solvabilité bancaires.
Comme l’ont martelé récemment plusieurs banquiers centraux, le «?dernier kilomètre?» vers l’objectif d’inflation pourrait être le plus difficile à parcourir. Après une première phase de baisse rapide de l’inflation totale, due à des effets de base favorables liés à la chute des prix de l’énergie, la poursuite de la désinflation pourrait prendre plus de temps. Le pouvoir de fixation des prix (pricing power) des entreprises, les anticipations d’inflation et la croissance des salaires jouent à cet égard un rôle clé. En insistant sur les mètres qu’il reste à parcourir, les banquiers centraux semblent vouloir éviter de paraître trop optimistes. Les marchés financiers pourraient, autrement, intégrer des baisses de taux prématurées
La baisse de l’indice PMI composite mondial s’est poursuivie en octobre. Il a atteint le seuil neutre séparant la zone d’expansion de la zone de contraction de l’activité (50,0 contre 50,5 en septembre). C’est le signe que l'activité économique mondiale stagne en ce début de quatrième trimestre 2023.
Croissance du PIB, inflation, taux d'intérêt et taux de change.
Hormis au Japon, l’inflation sous-jacente recule dans la plupart des économies avancées. Le repli est assez généralisé (produits alimentaires, habillement ou encore biens ménagers). Cette dynamique sous-tend nos prévisions qu’aucune nouvelle hausse de taux n’est à prévoir de la part de la Réserve fédérale (Fed), de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d’Angleterre (BoE). Toutefois, au Royaume-Uni, le maintien des taux ne fait pas l’unanimité au sein du Conseil de politique monétaire (MPC) et une surprise outre-Manche n’est pas à écarter.
Les exportations mondiales plafonnent depuis près de deux ans, après une forte progression en 2021. Cette stagnation touche les pays émergents comme les économies avancées. Les chiffres publiés par le CPB font néanmoins état d’un léger rebond, en août, des exportations en volume à hauteur de 1,1% m/m, même si la baisse en variation annuelle s’élève encore à 2,3%. La hausse est soutenue par la Chine (+5,3% m/m) et les États-Unis (+1,3% m/m).
Croissance, inflation, taux d'intérêt et taux de change
Alors que les conséquences du changement climatique s’aggravent et que l’impératif de sortie des énergies fossiles se fait de plus en plus pressant, Jean-Luc Proutat discute du développement des technologies vertes, chemin devenu incontournable pour parvenir à la neutralité climatique.
L'indice de risque géopolitique, basé sur le nombre d'articles de journaux évoquant des bouleversements géopolitiques, a enregistré une forte hausse en octobre. Savoir si cela influence les décisions des ménages et des entreprises dépend, entre autres, de la réversibilité de ces décisions. Si l’on se fonde sur les recherches empiriques relatives aux conséquences d'une augmentation significative de l'incertitude, le récent bond de l'incertitude géopolitique fait craindre un impact direct et indirect - par l'incertitude des prix de l'énergie (pétrole, gaz) - sur les dépenses discrétionnaires des ménages et les décisions d'embauche des entreprises. Ces deux réactions pouvant se renforcer mutuellement
Face à l’urgence climatique, beaucoup de pays ont entamé leur transition écologique, la guerre en Ukraine n’ayant fait qu’accélérer le mouvement. Après leur envolée de 2022, les investissements dans les énergies « propres » devraient marquer un nouveau record en 2023 : USD 1 800 mds environ à l’échelle mondiale, soit 1,7 point de PIB d’après les estimations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). À défaut de s’être interrompue, la quête de nouveaux gisements fossiles mobilise désormais moins de capitaux (USD 1 200 mds environ).
Les enquêtes de conjoncture du mois de septembre envoient des signaux divergents. La confiance des ménages se dégrade dans la plupart des pays, ce qui, dans certains cas (France, Espagne), souligne un léger regain d’inflation. Ce reflux de la confiance s’accompagne aussi, en règle générale, d’une baisse des intentions d’achats de biens durables, que l’on peut relier au niveau élevé des taux d’intérêt ainsi qu’à l’anticipation d’une détérioration modérée du marché du travail.
Aux États-Unis et dans plusieurs pays européens, les besoins bruts de financement du secteur public devraient rester importants alors que la réduction de la taille des bilans des banques centrales – le resserrement quantitatif - complique les choses. L'impact sur les rendements obligataires dépendra de la capacité des investisseurs à prendre des risques