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Commerce international : un (fragile) retour à la normale

24/07/2023
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Après plusieurs mois d’amélioration, les perturbations des chaînes de production mondiales semblent avoir atteint un point bas, mais quelques signes de « détérioration » émergent à nouveau. L’indicateur synthétique de la Réserve fédérale de New York (FRNY ; graphique 3), qui mesure ces tensions, est remonté légèrement en juin, pour la première fois en 2023, tout comme l’indice PMI relatif aux délais d’approvisionnement de marchandises (indice intégré dans l’indicateur agrégé de la FRNY). De même, le fret maritime évolue peu depuis quelques semaines : l’indice Freightos (graphique 5) est resté stable entre la mi-juin et la mi-juillet après une nouvelle décrue très importante, à hauteur de 40%, au cours de la première moitié de l’année 2023. Un repli s’observe notamment dans les coûts du transport de pétrole brut : ils avaient fortement augmenté l’hiver dernier, en raison de l’accroissement de la demande en énergie, et se sont nettement repliés depuis (graphique 4).

En parallèle, le plafonnement du volume des exportations mondiales est en adéquation avec une demande internationale fragile. Celle-ci ne décroche pas pour autant, même si certains indicateurs avancés se sont détériorés dernièrement. Selon le CPB, les exportations mondiales ont progressé de 0,6% entre janvier et avril 2023[1] mais elles sont restées stables par rapport à leur niveau observé douze mois auparavant (graphique 1). Cependant, les nouvelles commandes à l’exportation en provenance de Taiwan ont baissé bien plus significativement (-24,9% en glissement annuel), atteignant leur plus bas niveau depuis trois ans. La chute des derniers mois est quasi-généralisée à l’ensemble des produits et des régions d’exportation, et notamment l’Europe où la baisse, en glissement annuel, atteint 44,2%. Du jamais-vu.

Escalade du conflit en Ukraine, sécheresse record affectant certaines voies maritimes (canal de Panama, Rhin) ou encore émergence de mouvements sociaux en réponse au renchérissement du coût de la vie : les sources de perturbations du commerce mondial restent multiples et actives. La menace d’une grève, qui pèse sur une partie du transport postal aux États-Unis, constitue à ce sujet l’un des risques de tension majeurs, qu’il conviendra de surveiller au cours des prochaines semaines. Cette grève, si elle se matérialisait, pourrait avoir des répercussions non négligeables sur l’activité économique américaine.[2]

[1] Les données pour le mois de mai seront dévoilées le 25 juillet.

[2] Voir UPS strike would cause ‘massive harm’ to US Economy, Bloomberg, 18 juillet 2023

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