Selon son estimation finale, l’indice PMI composite S&P Global de l’activité mondiale s’est replié pour le septième mois consécutif en août. La perte d’élan de la croissance mondiale au milieu du 3e trimestre est manifeste, un signal négatif renforcé par le niveau de l’indice, qui atteint tout juste 50 (contre 51,6 en juillet), soit le seuil séparant l’expansion de la contraction. La bonne nouvelle de la hausse modeste du PMI du secteur manufacturier (49 contre 48,6 en juillet) – la première depuis mai 2023 – est contrebalancée par la poursuite de la détérioration du PMI des services, pour le septième mois consécutif (51,1 contre 52,7 en juillet). Le découplage du climat des affaires entre les deux secteurs est en train de disparaître.
Dans les services, la détérioration est généralisée. Cinq composantes se sont repliées sur les six que couvre l'enquête : les nouveaux contrats pour les prestataires, les nouvelles commandes à l’export, les prix des intrants, l’emploi et les prix de vente. Onze des 16 pays pour lesquels les données d’août sont disponibles ont indiqué une baisse de l’indice par rapport au mois précédent. Cette baisse est marquée en zone euro, tirée vers le bas par l’Allemagne et l’Espagne, au point de repasser en territoire de contraction, une première depuis décembre dernier. L’indice s’est également dégradé aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Chine. L’indice chinois s’inscrit ainsi à un plus bas depuis décembre dernier alors que les mesures de confinement contre le Covid-19 étaient encore en place.
L’indice manufacturier global, s’il se redresse légèrement en août, reste en zone de contraction pour le douzième mois consécutif, traduisant les difficultés de l’environnement économique mondial. Dans le détail, les sous-indices des nouvelles commandes, de la production, des nouvelles commandes à l’export et des volumes des achats ont légèrement progressé mais restent en zone de contraction. Le sous-indice de l’emploi remonte (50,6 contre 50,1 en juillet), une bonne nouvelle contrebalancée par la remontée aussi des prix des intrants (51,1 contre 49,3) et des prix de vente (50 ,5 contre 49,7), après trois mois de baisse. L’indice de la zone euro s’est redressé, effaçant son repli de juillet, mais il reste franchement en zone de contraction, près de 7 points en dessous de la barre des 50. L’indice a également progressé dans les pays asiatiques que couvre l’enquête. À l’inverse, les États-Unis, le Canada, et le Royaume-Uni ont vu leur indice baisser sous l’effet d’une diminution des nouvelles commandes et de la production. Au Japon, l’indice est resté stable.
Tarik Rharrab
