Scénario économique

Scénario économique du 11 septembre 2023

11/09/2023
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Croissance du PIB et inflation

ÉTATS-UNIS

Après un 2nd semestre 2022 sur un rythme soutenu (+0,7% t/t en moyenne par trimestre), la croissance américaine ne s’est que légèrement tassée au 1er semestre 2023 (+0,5% t/t en moyenne par trimestre), portée par la résistance de la consommation des ménages et les bons chiffres de l’investissement productif. Les effets du resserrement monétaire, s’ils sont nets sur les conditions d’octroi de crédit, demeurent limités sur l’activité et l’emploi. La croissance au 3e trimestre devrait être encore très positive avant un tassement net au 4e trimestre et un glissement en récession au 1e semestre 2024. Si le pic de l’inflation a été atteint mi-2022, la décrue de l’inflation sous-jacente reste lente. L’inflation totale devrait revenir au voisinage de la cible de 2% en 2024. La lenteur du processus de désinflation plaide en faveur du maintien de la politique monétaire en territoire restrictif, malgré l’amorce d’une détente des taux directeurs au 2e trimestre 2024. La reprise attendue en 2024 s’en trouvera limitée.

CHINE

Après une année de croissance lente et déséquilibrée en 2022, l’activité économique s’est renforcée début 2023 à la suite de l’abandon de la politique zéro Covid. Cependant, le rebond s’est essoufflé très rapidement. Le moteur exportateur s’est enrayé en raison de la faiblesse de la demande mondiale et des tensions avec les États-Unis. La demande intérieure reste freinée par l’importante dégradation de la confiance des investisseurs et des ménages. La crise du secteur immobilier se poursuit, avec le recul continu des ventes, de nouveaux défauts de paiement des promoteurs et des difficultés croissantes de certaines institutions financières. Le gouvernement et la banque centrale multiplient les mesures de soutien, qui restent toutefois d’ampleur modérée. La fragilité des finances des collectivités locales devrait contraindre l’investissement public.

ZONE EURO

Après une légère contraction du PIB au 4e trimestre 2022, la zone euro a renoué avec une croissance légèrement positive au 1er semestre 2023. Selon les derniers chiffres disponibles, la croissance au 1er trimestre a encore été rehaussée (de -0,1% à 0,0% puis à +0,1% t/t) mais celle du 2e trimestre a été abaissée à +0,1% t/t, gommant le rebond technique de +0,3 % t/t initialement publié. Les performances disparates entre États membres fragilisent plus encore le faible résultat d’ensemble. La France et l’Espagne s’en sortent bien mais l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas sont à la peine. La montée en puissance des effets négatifs du resserrement monétaire devrait encore faire perdre de la vitesse à l’activité économique, qui stagnerait au 2nd semestre 2023, avant d’engager une reprise molle. Bien qu’anticipée en reflux tout au long de 2023, l’inflation resterait élevée, légèrement supérieure à 3% a/a en fin d’année. Illustrant la lenteur du processus de désinflation, elle serait encore significativement au-dessus de la cible de 2% fin 2024 (2,5% a/a), obligeant la politique monétaire à rester en territoire restrictif.

FRANCE

La croissance a surpris très favorablement au 2e trimestre 2023, l’activité marquant une accélération plus importante qu’attendu (+0,5% t/t, après un 1er trimestre de stagnation et un 4e trimestre 2022 légèrement positif, à +0,1%). Si la consommation et l’investissement des ménages restent déprimés, ce sursaut a été soutenu par l’investissement des entreprises et, surtout, par les exportations. Un contrecoup est prévisible au 3e trimestre. L’inflation a connu un rebond en août (5,7% a/a en indice harmonisé), dû aux prix de l’énergie, qui ne remet pas en cause sa trajectoire descendante, aussi lente soit-elle. La remontée des taux d’intérêt devrait continuer de peser sur la demande des ménages en 2023, et donc sur la croissance, attendue à 0,7% en 2023, après 2,5% en 2022.

TAUX ET CHANGE