Aux États-Unis, la situation sanitaire et économique empirera avant de s’améliorer. Les conditions hivernales ainsi que les déplacements liés aux fêtes de fin d’année ont favorisé la recrudescence de l’épidémie de Covid-19, dont la vitesse de propagation bat des records : 225 000 nouveaux cas par jour le 13 janvier (en moyenne sur 7 jours), soit 68 cas pour 100 000 habitants, un taux de contamination deux fois plus élevé que dans l’Union européenne (UE).
Le bilan des décès continue de s’alourdir : avec près de 400 000 victimes décomptées à ce jour, il n’est plus très éloigné de celui occasionné par la seconde guerre mondiale. Très endeuillés, les États-Unis mènent toutefois la course à la vaccination (déjà plus de 10 millions de doses injectées, contre à peine 4 millions dans l’UE) et peuvent donc espérer sortir plus vite de l’épidémie. Mais, pour l’heure, celle-ci continue d’entraver l’activité. En décembre dernier et pour la première fois depuis avril 2020, l’économie américaine a détruit des emplois (140 000 dans le secteur non-agricole), la stabilité du taux de chômage (6,7%) masquant un nouveau recul du taux d’activité. Un mois auparavant, la consommation privée avait baissé, là aussi pour la première fois depuis avril.
Pour le début du mois de janvier, les rapports de mobilité fournis par le moteur de recherche Google indiquent un durcissement des mesures d’entrave à la circulation des personnes, donc un très probable nouveau trou d’air. Deux mondes cohabitent. Au-delà du cas particulier des nouvelles technologies de l’information et de la communication, en lévitation, l’activité manufacturière est portée par la reprise du commerce international, notamment vers l’Asie ; la construction résidentielle bénéficie quant à elle de conditions de crédit favorables. Dans ces deux secteurs, les indices de conjoncture restent satisfaisants, comme le montre notre baromètre. Mais, à l’opposé, bon nombre de services aux particuliers comme l’hôtellerie-restauration, l’éducation, les loisirs ou encore les transports, souffrent. Sans surprise, le BLS (Bureau of Labor Statistics) leur attribue l’essentiel des 10 millions de pertes d’emplois recensées depuis la crise.