Alors que les États-Unis ont franchi le cap dramatique des 500 000 morts de la Covid-19, d’autres statistiques, plus réjouissantes, font s’envoler les marchés. Le Standard & Poor’s 500, principal indice boursier américain, a ainsi terminé la séance du 11 mars à 3 939 points, nouveau record absolu. L’accélération de la campagne vaccinale (déjà 100 millions de doses administrées), le recul concomitant du taux des contaminations, pratiquement au plus bas depuis le début de l’épidémie, confortent jour après jour l’espoir d’en sortir.
Dans une allocution télévisée, le président Biden a retenu la date symbolique du 4 juillet, jour de fête nationale, comme celle d’un possible retour à la normale. Déjà, les indicateurs de mobilité fournis par l’outil de recherche sur internet Google s’améliorent ; avec la reprise de l’emploi (379 000 postes créés en février), ils confirment que, après sa baisse de régime des derniers mois de 2020, le moteur de la consommation monte dans les tours. Celui-ci va, en outre, recevoir une quantité de carburant exceptionnelle. Le gigantesque plan de relance adopté mercredi par le Congrès fait en effet la part belle à la demande, puisqu’il prévoit de transférer directement aux ménages près de la moitié des 1 900 milliards de dollars qu’il contient, sous forme de chèques, compléments d’indemnités chômage, ou crédits d’impôts. Dire quelle sera la véritable propension des Américains à consommer ou épargner cette somme est toujours une gageure. Toutefois, l’impulsion est telle que le taux de croissance de l’économie américaine ne peut être que réévalué. L’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques) n’hésite pas à lui ajouter plus de 3 points par rapport à sa précédente prévision, la hausse du PIB américain envisagé pour 2021 étant désormais de 6,5%. Si l’Organisation relativise le risque d’inflation, les prix s’animent tout de même aux États-Unis, principalement en raison de la forte remontée des cours du pétrole. Leur glissement annuel, déjà un peu plus élevé en février (1,7%), pourrait avoisiner 2,5% en mars et donc temporairement dépasser l’objectif officiel de 2% fixé par la Réserve fédérale.