L’analyse du modèle d’activité des banques répond à des besoins stratégiques, réglementaires ou encore d’étude des effets de la politique monétaire. Pourtant, aucune définition harmonisée n’existe. Les auteurs ont ainsi régulièrement recours aux méthodes de classification hiérarchiques afin classifier objectivement les banques selon leur modèle d’activité. Ces approches empiriques, fondées sur des algorithmes, reposent dans une large mesure sur des variables bilancielles. Or, la répartition des différentes sources de revenus des banques ou encore l’importance des actifs sous gestion constituent des variables tout aussi pertinentes. Nous réalisons donc notre propre classification des banques européennes selon leur modèle d’activité en utilisant l’ensemble de ces variables
La Banque d'Angleterre et le gouvernement britannique ont répondu à la crise liée à l’épidémie de Covid-19 par une large palette de mesures. Elles ont été annoncées rapidement mais la traduction opérationnelle de certaines d’entre elles a pris plus de temps, notamment celles concernant le soutien au financement des entreprises privées. Ces mesures ont en commun de s’appuyer largement sur le secteur bancaire du pays, solide, en dépit de difficultés communes à la plupart des secteurs bancaires européens. Enfin, cela s’inscrit sur fond de Brexit et de refus de l’exécutif britannique de prolonger la période de transition, au motif que cela accentuerait l’incertitude pesant sur les entreprises et pourrait réduire la souplesse dont il a besoin pour répondre à cette crise.
Les mesures exceptionnelles de soutien à la liquidité des entreprises et des marchés, engagées par les autorités américaines en réponse à la crise liée à la pandémie de Covid-19, ont conduit à un élargissement sensible des bilans bancaires. Or, les régulateurs ont, depuis la grande crise financière de 2007-2008, nettement durci les contraintes de bilan. Craignant que les exigences de levier n’entravent la capacité des banques à financer l’économie et à soutenir le bon fonctionnement des marchés, ils les ont provisoirement assouplies. Toutefois, la Réserve fédérale ne devrait pas engager de cure d’amaigrissement, susceptible d’entraîner à son tour une réduction des bilans bancaires, avant plusieurs années (et sans doute pas avant la fin de la période d’assouplissement des normes)
L’impulsion du crédit bancaire dans la zone euro s’est très sensiblement redressée en mars 2020 dans la zone euro (+1,6%, contre -0,4% en février), dans un contexte de recul du PIB au premier trimestre (-3,3% t/t-4 versus +1,0% t /t-4 au quatrième trimestre 2019), l’activité du mois de mars ayant été lourdement pénalisée par les différentes mesures nationales de confinement appliquées en mars. Partant d’un taux de croissance annuel à la fois dynamique et relativement stable depuis l’été 2018 (+3,7% en février), les encours de crédit bancaire au secteur privé ont enregistré une accélération particulièrement sensible en mars (+5,0%)...
L’impulsion du crédit dans la zone euro s’est stabilisée en décembre 2019 (+0,3%, comme en novembre), dans un contexte de léger ralentissement du PIB réel au quatrième trimestre (+1,0%, versus +1,2% au troisième trimestre). Les encours de crédit bancaire au secteur privé ont conservé leur rythme de croissance en décembre (+3,7% sur un an). Pour le deuxième mois consécutif, la croissance de l’encours des prêts aux SNF a été inférieure à celle de l’encours des prêts aux ménages. Le ralentissement des prêts aux SNF (dont le glissement annuel a diminué de +3,8% en octobre à +3,2% en décembre) s’explique principalement par de moindres dépenses d’investissement (France, Allemagne et surtout Espagne). Il a été en partie compensé par le dynamisme des prêts aux ménages (de +3,5% à +3,7%)
La Réserve fédérale américaine (Fed) a injecté, au cours des trois derniers mois, plus de USD 360 mds de monnaie centrale par le biais d’opérations de prise en pension de titres publics et d’achats fermes de T-bills. Afin d’écarter le risque que les besoins spécifiques des participants, à l’approche de la clôture de leurs comptes annuels, ne lui fassent perdre, à nouveau, le contrôle des taux courts, ses interventions vont encore monter en puissance d’ici le 31 décembre. D’ici la fin d’année, en supposant un tirage complet des ressources offertes, USD 650 mds de liquidités centrales auront été injectées. Ce soutien colossal pourrait néanmoins se révéler insuffisant
En septembre 2019, l’encours des dépôts à vue collectés par les établissements de crédit demeurait particulièrement dynamique (+11,9% en glissement annuel) et atteignait plus de EUR 1 106 Mds. Cette évolution concerne l’ensemble des clientèles et surtout les sociétés non financières (SNF). Premières contributrices à la croissance des dépôts à vue totaux chaque année depuis 2011, leur proportion au sein de ces derniers a nettement progressé. Plusieurs explications à cela. Le contexte de taux d’intérêt bas, voire négatifs, rend les autres supports de placement peu attractifs et annule le coût d’opportunité lié à la détention de dépôts non rémunérés
Le 10 octobre dernier, les régulateurs bancaires américains relevaient les seuils d’application des exigences de capital et de liquidité imposées aux grandes banques. Si le nouveau cadre ne modifie pas les exigences prudentielles des huit principaux groupes bancaires, il allège en revanche celui des grandes banques régionales. Le nombre de banques soumises à la contrainte de liquidité bâloise LCR va être réduit et la définition des fonds propres durs sera en partie assouplie. De manière générale, les règles finalisées au cours des deux derniers mois vont sensiblement resserrer le périmètre d’application de Bâle 3 aux Etats-Unis