Le 20 octobre, les régulateurs bancaires ont finalisé la traduction américaine de la norme bâloise de liquidité à long terme NSFR (Net Stable Funding Ratio)*. Cette dernière impose aux banques de maintenir un profil de financement stable au regard de la liquidité théorique de leurs expositions à l’horizon d’un an (afin de préserver leur capacité à les maintenir en cas de crise de liquidité). La règle finale se distingue de la norme bâloise, notamment, en associant aux actifs liquides de haute qualité (tels que les titres du Trésor) et aux prêts à court terme garantis par de tels actifs (prises en pension) un besoin en ressources stables nul**
CaixaBank et Bankia, respectivement troisième et quatrième plus grands groupes bancaires espagnols par les fonds propres CET1, ont officialisé, le 3 septembre 2020, l’ouverture de négociations en vue d’une potentielle fusion. Si elle se concrétisait, cette opération consoliderait le système bancaire espagnol. Le niveau de concentration de ce dernier est comparable à celui observé en moyenne dans la zone euro, à la suite de deux vagues successives de consolidation (2008-2009 puis 2012-2013) dont sont elles-mêmes issues CaixaBank et Bankia. Il reste à savoir si cette opération sera le prélude à un mouvement de concentration plus vaste auquel la Banque centrale européenne est favorable depuis plusieurs années
L’analyse du modèle d’activité des banques répond à des besoins stratégiques, réglementaires ou encore d’étude des effets de la politique monétaire. Pourtant, aucune définition harmonisée n’existe. Les auteurs ont ainsi régulièrement recours aux méthodes de classification hiérarchiques afin classifier objectivement les banques selon leur modèle d’activité. Ces approches empiriques, fondées sur des algorithmes, reposent dans une large mesure sur des variables bilancielles. Or, la répartition des différentes sources de revenus des banques ou encore l’importance des actifs sous gestion constituent des variables tout aussi pertinentes. Nous réalisons donc notre propre classification des banques européennes selon leur modèle d’activité en utilisant l’ensemble de ces variables
La Banque d'Angleterre et le gouvernement britannique ont répondu à la crise liée à l’épidémie de Covid-19 par une large palette de mesures. Elles ont été annoncées rapidement mais la traduction opérationnelle de certaines d’entre elles a pris plus de temps, notamment celles concernant le soutien au financement des entreprises privées. Ces mesures ont en commun de s’appuyer largement sur le secteur bancaire du pays, solide, en dépit de difficultés communes à la plupart des secteurs bancaires européens. Enfin, cela s’inscrit sur fond de Brexit et de refus de l’exécutif britannique de prolonger la période de transition, au motif que cela accentuerait l’incertitude pesant sur les entreprises et pourrait réduire la souplesse dont il a besoin pour répondre à cette crise.
Les mesures exceptionnelles de soutien à la liquidité des entreprises et des marchés, engagées par les autorités américaines en réponse à la crise liée à la pandémie de Covid-19, ont conduit à un élargissement sensible des bilans bancaires. Or, les régulateurs ont, depuis la grande crise financière de 2007-2008, nettement durci les contraintes de bilan. Craignant que les exigences de levier n’entravent la capacité des banques à financer l’économie et à soutenir le bon fonctionnement des marchés, ils les ont provisoirement assouplies. Toutefois, la Réserve fédérale ne devrait pas engager de cure d’amaigrissement, susceptible d’entraîner à son tour une réduction des bilans bancaires, avant plusieurs années (et sans doute pas avant la fin de la période d’assouplissement des normes)
L’impulsion du crédit bancaire dans la zone euro s’est très sensiblement redressée en mars 2020 dans la zone euro (+1,6%, contre -0,4% en février), dans un contexte de recul du PIB au premier trimestre (-3,3% t/t-4 versus +1,0% t /t-4 au quatrième trimestre 2019), l’activité du mois de mars ayant été lourdement pénalisée par les différentes mesures nationales de confinement appliquées en mars. Partant d’un taux de croissance annuel à la fois dynamique et relativement stable depuis l’été 2018 (+3,7% en février), les encours de crédit bancaire au secteur privé ont enregistré une accélération particulièrement sensible en mars (+5,0%)...
L’impulsion du crédit dans la zone euro s’est stabilisée en décembre 2019 (+0,3%, comme en novembre), dans un contexte de léger ralentissement du PIB réel au quatrième trimestre (+1,0%, versus +1,2% au troisième trimestre). Les encours de crédit bancaire au secteur privé ont conservé leur rythme de croissance en décembre (+3,7% sur un an). Pour le deuxième mois consécutif, la croissance de l’encours des prêts aux SNF a été inférieure à celle de l’encours des prêts aux ménages. Le ralentissement des prêts aux SNF (dont le glissement annuel a diminué de +3,8% en octobre à +3,2% en décembre) s’explique principalement par de moindres dépenses d’investissement (France, Allemagne et surtout Espagne). Il a été en partie compensé par le dynamisme des prêts aux ménages (de +3,5% à +3,7%)