Depuis novembre 2020, les opérations de mise en pension de titres1, réalisées par la Réserve fédérale américaine (Fed) auprès de banques centrales étrangères (Foreign Repo Pool, FRRP), se sont nettement élargies. Les principales contreparties de la Fed peuvent être identifiées à l’aide de deux séries statistiques.
La structure des réserves de change officielles2 indique les montants de dépôts (au sens large, y compris dans le cadre de prises en pension) effectués par chacune des économies « auprès de banques centrales étrangères, de la Banque des Règlements Internationaux et du Fonds Monétaire International ». Compte tenu du poids du dollar, de l’euro, du yen et de la livre sterling dans les réserves de change mondiales, la Fed, la Banque centrale européenne (BCE), la Banque du Japon (BoJ) et la Banque d’Angleterre en sont probablement les premières bénéficiaires.
Le Trésor américain3 communique, par ailleurs, la valeur des passifs des institutions financières américaines (hors certificats de dépôts et titres de dette à court terme) à l’égard des IFM de chaque pays étranger, appréhendées dans leur ensemble (banques commerciales et banques centrales). Les données ne sont toutefois pas suffisamment granulaires pour identifier les avoirs de chacune des seules banques centrales étrangères sur le secteur financier américain (ces avoirs sont principalement constitués, au niveau agrégé, d’accords de prise en pension passés avec la Fed depuis 2008). La trajectoire très comparable, sur la période 2014-2016, des dépôts du Japon auprès de banques centrales étrangères, du passif du secteur financier américain à l’égard des IFM japonaises et des encours de la facilité FRRP laisse toutefois imaginer que la BoJ a largement contribué à la montée en puissance du dispositif FRRP. Plus récemment, le dispositif semble, en revanche, avoir suscité l’intérêt de la Banque centrale de la République de Turquie et, dans une moindre mesure, de la BCE.