La Réserve fédérale américaine modifie ses objectifs d’inflation à long terme. Désormais, la politique monétaire ciblera le déficit d’emplois pour parvenir au plein emploi, plutôt que les écarts positif ou négatif. Surtout, la Banque centrale américaine vise désormais un taux d’inflation moyen de 2% dans la durée. Cette annonce implique un biais plus accommodant, les premières hausses de taux d’intérêt s’en trouvant repoussées dans le temps. Elle signifie en outre, à terme, une diminution de la lisibilité de la fonction de réaction de la Fed : quand l’inflation moyenne (concept qui reste à définir) justifiera-t-elle un resserrement de la politique monétaire ? Une telle ambiguïté pourrait engendrer un surcroît de volatilité, à moins que la communication ne joue un rôle encore plus central
Le baromètre de l’activité aux Etats-Unis présenté cette semaine intègre les premières statistiques du mois de juin, nettement meilleures. C’est notamment le cas des indices du climat des affaires calculés par l’ISM (Institute for Supply Management), repassés au-dessus de la barre des 50 dans l’ensemble des secteurs (commerce de détail, construction, activités manufacturières) [...]
Avec 50 000 infections recensées chaque jour - deux fois plus qu’au début du mois de juin - et un nombre d’hospitalisations en hausse, l’épidémie de Covid-19 connait une recrudescence inquiétante aux Etats-Unis. Certes, le nombre de cas augmente avec celui des tests, mais l’explication ne s’arrête pas là. La réponse gouvernementale à la crise est aussi en cause. Dans l’Union européenne, où la restriction des mouvements de personnes et la fermeture des commerces ont été à la fois plus précoces et systématiques qu’aux Etats-Unis, la situation apparaît mieux contrôlée. Quant aux pertes économiques, leur évaluation doit forcément rester prudente. Des deux côtés de l’Atlantique, l’activité rebondit, après avoir connu un recul historique de l’ordre de 10% au deuxième trimestre
Les mesures exceptionnelles de soutien à la liquidité des entreprises et des marchés, engagées par les autorités américaines en réponse à la crise liée à la pandémie de Covid-19, ont conduit à un élargissement sensible des bilans bancaires. Or, les régulateurs ont, depuis la grande crise financière de 2007-2008, nettement durci les contraintes de bilan. Craignant que les exigences de levier n’entravent la capacité des banques à financer l’économie et à soutenir le bon fonctionnement des marchés, ils les ont provisoirement assouplies. Toutefois, la Réserve fédérale ne devrait pas engager de cure d’amaigrissement, susceptible d’entraîner à son tour une réduction des bilans bancaires, avant plusieurs années (et sans doute pas avant la fin de la période d’assouplissement des normes)
En réponse à la crise liée à la pandémie de Covid-19, le Congrès américain a mis en place, en avril dernier, un programme de prêts aux petites et moyennes entreprises (Paycheck Protection Program, PPP) garantis par l’État fédéral. L’enveloppe globale atteint près de USD 650 mds. Sous certaines conditions, ces prêts seront convertibles en subventions dans la limite de la masse salariale, des intérêts sur prêts hypothécaires, des loyers et frais de fonctionnement supportés durant les 24 semaines suivant l’obtention du crédit. L’annulation partielle ou complète des créances sera conditionnée au maintien de l’emploi et des salaires d’ici la fin de l’année. Au 22 juin, 4,6 millions de PME avaient emprunté plus de USD 515 mds par ce biais, un niveau quasi-atteint dès la mi-mai
Il n’y a pas eu d’exception. Comme attendu, le baromètre de l’activité américaine, qui couvre tout ou partie des données disponibles jusqu’au mois de mai 2020, témoigne de la pire récession jamais traversée par les Etats-Unis depuis 1946...
Les commentaires de Jerome Powell sur ce qu’il adviendrait si la récession venait à se prolonger ont considérablement pesé sur les marchés actions américains. Historiquement, les récessions s’accompagnent de fortes baisses des cours boursiers. Le recul observé depuis le début de l’année, relativement limité, est sans commune mesure avec l’effondrement de l’activité. Le soutien monétaire et budgétaire massif a induit une réévaluation de la distribution des risques, expliquant dans une large mesure le rebond des marchés actions. L’attention se concentre désormais sur les perspectives de résultats des entreprises, d’où l’importance du débat sur la configuration de la reprise.
Aux États-Unis comme ailleurs, la paralysie de l’activité provoquée par la pandémie de Covid-19 affecte la production des statistiques, devenues plus ou moins interprétables. Le rebond des revenus horaires au mois d’avril, indiqué par notre baromètre, fait partie de ces quelques faux signaux dont il convient de se méfier : il s’explique par la chute du temps de travail face à laquelle les salaires marquent toujours une certaine inertie. Outre que l’information collectée auprès des entreprises est incomplète, un décalage a pu exister entre le moment où l’activité a dû s’interrompre et celui où les rémunérations ont cessé d’être versées ...
Le stress sur la disponibilité de liquidités en dollar a rendu urgente l’intervention de la Réserve fédérale américaine (Fed). Endossant le rôle de prêteur en dernier ressort global que lui confère son statut d’émetteur de la monnaie d’échange et de réserve internationale, la Fed a réactivé les accords de swap, permanents ou temporaires, conclus en 2008 avec 14 autres banques centrales. Afin d’étendre la portée de son offre de dollar, la Fed a, par ailleurs, ouvert un dispositif de prise en pension de titres, à l’intention des nombreux pays dépourvus d’accords de swap en dollar. Sa tarification élevée en limite toutefois l’usage, et prive ainsi les marchés d’un outil d’apaisement potentiellement important.
Les États-Unis restent la première économie mondiale en termes de PIB nominal et affichent l’un des PIB par habitant (PPA) les plus élevés au monde. Le pays, qui a été à l’origine de la crise financière mondiale (2008-2009), s’est rapidement redressé au cours de la décennie écoulée, en partie grâce à l’essor de l’industrie de l’huile et du gaz de schiste. Cependant, les États-Unis ont perdu du terrain dans certains autres secteurs industriels clés, principalement vis-à-vis de la Chine. Celle-ci est devenue un leader mondial dans les équipements d’information et de télécommunications et, par conséquent, l’un des plus grands fournisseurs des entreprises américaines. Cette dépendance accrue, ainsi que des déficits commerciaux toujours plus importants ont conduit à un changement radical de la politique américaine du commerce extérieur et à une hausse notable des droits de douane américains sur les importations.
Après la crise du Covid-19, l’économie américaine s’est contractée de 3,4% en 2020. La récession – la plus grave depuis 1946 – a néanmoins été suivie, en 2021, d’un rapide et solide rebond, les États-Unis ayant été l’un des premiers pays à vacciner sa population et à connaître un redressement économique après les pertes dues à la pandémie. Sous l’effet des mesures adoptées par les pouvoirs publics pour limiter les conséquences de la crise, la dette publique et les déficits se sont envolés.
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