L’estimation préliminaire du PIB pour le T3 montre une contraction de -0,5% t/t, tandis que les dernières enquêtes de conjoncture confirment le ralentissement de l’activité. Le PMI composite baisse de 1,6 pt en octobre mais se maintient en zone d’expansion, à 50,5. Ce repli s’explique par celui du PMI des services qui chute de 2,2 pts (51,6 contre 53,8 en septembre). Le PMI manufacturier se stabilise en zone de contraction, à 48,7.
Les chiffres clés de l'économie française comparés à ceux des principaux pays européens, l'analyse des données relatives à la population et au marché du travail français, l'activité par secteur, les chiffres des administrations publiques, de l'inflation, des taux et des comptes des entreprises.
La consommation des ménages américains se situe, au troisième trimestre 2023, 10% au-dessus de son niveau d’avant la pandémie de Covid-19 quand celle des ménages français est à peine au-dessus (1%). Ce dynamisme outre-Atlantique s’appuie sur une évolution un peu plus favorable du pouvoir d’achat mais, surtout, sur une baisse du taux d’épargne. L’amélioration de la situation sur le marché du travail semble avoir eu plus d’impact de l’autre côté de l’Atlantique. Comme elle est en train de devenir moins favorable et que les ménages américains disposent d’un matelas d’épargne moins confortable pour amortir désormais l’impact du resserrement monétaire, la croissance américaine pourrait perdre un soutien important à l’horizon des prochains trimestres.
Selon les dernières données d’activité de l’économie chinoise, la reprise post-Covid se poursuit, mais la dynamique reste fragile. Au mois d’octobre 2023, l’activité dans les services a continué de se renforcer (+7,7% en g.a. contre +6,9% en septembre), soutenue par l’amélioration de la performance des ventes au détail (+7,8% en g.a. en volume en octobre contre +5,5% en septembre).
Croissance du PIB, inflation, taux d'intérêt et de change.
Comme l’ont martelé récemment plusieurs banquiers centraux, le «?dernier kilomètre?» vers l’objectif d’inflation pourrait être le plus difficile à parcourir. Après une première phase de baisse rapide de l’inflation totale, due à des effets de base favorables liés à la chute des prix de l’énergie, la poursuite de la désinflation pourrait prendre plus de temps. Le pouvoir de fixation des prix (pricing power) des entreprises, les anticipations d’inflation et la croissance des salaires jouent à cet égard un rôle clé. En insistant sur les mètres qu’il reste à parcourir, les banquiers centraux semblent vouloir éviter de paraître trop optimistes. Les marchés financiers pourraient, autrement, intégrer des baisses de taux prématurées
Croissance du PIB, inflation, taux d'intérêt et taux de change.
La remontée significative des taux d’intérêt sur les emprunts hypothécaires des ménages américains a conduit à un assèchement du stock de logements anciens disponibles à la vente. Ce « gel » des ventes dans l’ancien a entraîné un report sur le neuf.
Croissance, inflation, taux d'intérêt et taux de change
PIB, inflation, taux d'intérêt et taux de change
L’économie du Nigéria est fragile. Malgré la remontée des cours du pétrole en 2021 et 2022, la stabilité macroéconomique a continué de se détériorer. En cause : le niveau trop faible de la production pétrolière, un taux de change artificiellement surévalué et l’envolée des subventions sur l’énergie. Sans une inflexion de la politique économique, la situation ne pouvait donc que se dégrader. Le nouveau président, Bola Tinubu, a décidé d’agir vite et fort. Juste après sa prise de fonction en mai dernier, il a annoncé l’assouplissement du système de change et la fin des subventions sur l’énergie. Sans surprise, la première mesure a attisé l’inflation, qui devrait approcher les 30% d’ici à la fin de l’année
Comme le montrent les données de septembre, la désinflation se poursuit dans la zone euro. Cette évolution est, en outre, généralisée : pour plus de la moitié des postes de l’IPCH (indice harmonisé des prix à la consommation), le taux d’inflation sur trois mois est inférieur à l’objectif de la BCE, exprimé sur une base équivalente. Cette tendance renforce la probabilité que la baisse de l’inflation s’étende à l’ensemble de l’économie de la zone euro. Cependant, malgré les progrès enregistrés, l’inflation se maintient bien au-dessus de sa cible
Au T3 2023, la croissance économique chinoise a rebondi à +1,3% en rythme trimestriel, après un très faible +0,5% au trimestre précédent. Elle s’est établie à +4,9% en glissement annuel (g.a.) contre +6,3% au T2 2023, mais cette baisse est due à des effets de base défavorables au T3. La croissance chinoise a atteint 5,2% en g.a. sur les trois premiers trimestres de 2023.
Les enquêtes de conjoncture du mois de septembre envoient des signaux divergents. La confiance des ménages se dégrade dans la plupart des pays, ce qui, dans certains cas (France, Espagne), souligne un léger regain d’inflation. Ce reflux de la confiance s’accompagne aussi, en règle générale, d’une baisse des intentions d’achats de biens durables, que l’on peut relier au niveau élevé des taux d’intérêt ainsi qu’à l’anticipation d’une détérioration modérée du marché du travail.
La température baisse sur le front de l’inflation en zone euro. À cette bonne nouvelle s’ajoute l’étonnante poursuite de la diminution du taux de chômage (6,4% en août contre 6,7% en début d’année). Mais ces évolutions positives sont contrebalancées par le climat plus frais aussi du côté de l’indicateur du sentiment économique de la Commission européenne (ESI).
L’inflation allemande a repris le chemin de la baisse, après une stabilisation entre mai et août (6,4% a/a en août selon l’indice harmonisé), pour atteindre 4,3% en septembre, en raison d’abord d’effets de base (l’inflation désaisonnalisée était de 2,3% m/m en septembre 2022, contre une évolution plus normale de 0,3% en septembre 2023). Nous attendons une nouvelle baisse de près de 1 point de pourcentage de l’inflation en octobre pour la même raison.
Les courbes se sont croisées : l’inflation française, longtemps en deçà de celle de la zone euro, lui est désormais supérieure (5,7% en septembre contre 4,3% a/a, selon l’indice harmonisé). En moyenne, l’inflation française dépasse même en août-septembre de près de 0,5 point son niveau de juin-juillet (contre une décrue 0,6 point en zone euro). En cause, le rebond des prix de l’énergie.
La confiance des ménages est en léger recul depuis le mois d’avril. Cela reflète une baisse des intentions d’achat de biens durables et une dégradation du jugement sur les perspectives d’évolution du chômage. Néanmoins, le marché du travail italien maintient le cap. Le taux de chômage a fléchi à 7,3% en août, son niveau le plus bas depuis quinze ans. Conséquence de ce recul, les problèmes de recrutement s’intensifient.
L’indice du sentiment économique de la Commission européenne recule, en Espagne, en septembre à son plus bas niveau de l’année, témoignant d’un ralentissement de l’activité qui se traduirait, selon nos prévisions, par une baisse de la croissance à 0,3% t/t au T3 et 0,2% t/t au T4. L’inflation regagne, par ailleurs, du terrain et pèse à nouveau sur la confiance des ménages, tout comme les perspectives de chômage qui se dégradent, toutefois modérément.
Le climat des affaires a connu un affaiblissement marginal aux États-Unis au mois de septembre en raison de développements divergents dans les secteurs manufacturier et non-manufacturier. Ce dernier a ralenti à 53,6 (-0,9pp) dans l’enquête ISM, tiraillé entre une activité dynamique (Business Activity à 58,8) et un ralentissement sensible des nouvelles commandes (-6,7pp à 51,8). En revanche, l’indice manufacturier a progressé pour un troisième mois d’affilée.
Le marché du travail britannique a atteint un point de bascule. Pour la Banque d’Angleterre (BoE), il s’agit d’un nouveau signe, en plus du ralentissement du secteur de l’immobilier, de la généralisation de la transmission de la hausse des taux à l’économie réelle. La publication du rapport de l’ONS sur le marché du travail, pour septembre, a été repoussée au 24 octobre. Néanmoins, les chiffres avancés du HMRC indiquent un recul de 8 360 salariés en septembre.
Les enquêtes de conjoncture japonaises envoient des signaux contrastés. Côté positif, le climat des affaires de l’enquête TANKAN s’est amélioré, porté par les services : la confiance du secteur grimpe à son plus haut niveau depuis 1991. Le PMI pour les services fait également preuve de résilience. Bien qu’en baisse de 0,5 point en septembre, il se maintient en zone d’expansion à 53,8. À l’inverse, le PMI du secteur manufacturier s’enfonce en zone de contraction.
En zone euro, l’indice d’incertitude économique de la Commission européenne s’est également redressé en septembre. Sa tendance à la baisse, visible depuis l’automne 2022, tend à s’estomper. L’incertitude ressentie augmente dans quasiment tous les secteurs d’activité, le secteur de la construction faisant exception avec une nouvelle baisse.