L’inflation en zone euro a nettement augmenté au T1 2021, et apparaît particulièrement volatile. L’inflation sous-jacente, d’habitude stable, évolue par à-coups. Le rebond des prix des biens explique en grande partie la hausse générale de l’inflation. Les prix des services marchands se redressent également, notamment pour ceux très touchés par la pandémie comme le secteur des transports. L’accélération récente des prix est portée par des facteurs temporaires : mouvement de TVA, hausse des cours du brut, modification des pondérations au sein de l’IPCH. L’inflation pourrait encore progresser ces prochains mois. Ces effets temporaires s’estomperaient à partir du début de l’année prochaine. Le risque d’un emballement inflationniste en zone euro apparaît très limité.
La très forte hausse des anticipations d’inflation des ménages est l’un des résultats frappants de l’enquête mensuelle de conjoncture de l’INSEE d’avril 2020. Elle est en complète opposition avec la baisse du solde d’opinion sur l’évolution passée des prix et de l’inflation observée, un grand écart remarquable au regard de la relative proximité habituelle des trois indicateurs. Cette hausse de l’inflation anticipée fait écho au sentiment des Français, évoqué dans les médias, que les prix ont beaucoup augmenté depuis le confinement. Il faut probablement y voir un effet de composition des paniers de consommation et non le signe avant-coureur d’une hausse généralisée et importante des prix
La dégradation de l’environnement économique international depuis mars 2020 a mis un terme à l’appréciation de la livre égyptienne. En 2019, la hausse des recettes en devises et des investissements de portefeuille avaient fait s’apprécier la livre de 12% par rapport au dollar. Depuis février, l’Égypte fait face à des sorties massives de capitaux, provoquant une dépréciation modérée de la livre, de 1,2%, et une baisse de 11% des réserves de change officielles de la banque centrale (BCE). À court terme, les recettes courantes devraient subir la chute des revenus du tourisme et du Canal de Suez (20% des recettes courantes au total)
La crise du Covid-19 va entraîner une forte contraction du PIB de la zone euro. Toutefois, son effet sur l’inflation est incertain. L’impact sur la dynamique des prix pourrait être désinflationniste à court terme, tandis qu’un consensus ne semble pas se dégager à moyen terme. En mars, l’inflation totale en zone euro a nettement diminué, sous l’effet aussi de la baisse des prix de l’énergie. La destruction d’une partie du capital productif pourrait contraindre l’offre à moyen terme, tandis que les politiques publiques soutiendraient la demande, favorisant ainsi l’accélération des prix. Le déficit de demande par rapport à l’offre potentielle pourrait, à l’inverse, maintenir un biais désinflationniste en zone euro.
L’introduction d’une fourchette d’inflation cible fait l’objet de débats au sein de la Réserve fédérale. Elle pourrait permettre une conduite plus flexible de la politique monétaire américaine, voire même prendre en compte les écarts passés par rapport à l’objectif. Si la Fed prenait une telle décision alors que l’inflation est inférieure à cet objectif, elle courrait le risque d’être perçue comme indifférente au déficit d’inflation. Cela plaide en faveur d’une fourchette asymétrique. Celle-ci augmenterait néanmoins le risque de turbulences sur les marchés lors du démarrage du cycle de resserrement.