Après une période de stagnation économique en 2023, la croissance néerlandaise a retrouvé de l’élan en 2024 grâce à l’amélioration de la confiance des consommateurs et à l’assouplissement des conditions financières induite par les baisses de taux de la BCE. Dans le même temps, le marché du travail néerlandais reste tendu, avec de nombreux emplois vacants. Cela devrait entraîner une hausse plus importante des salaires réels, et ainsi soutenir la consommation privée. Alors que les investissements des entreprises ont baissé depuis le début de 2023, ils devraient reprendre progressivement, compte tenu de la poursuite du desserrement monétaire attendu en Europe l’année prochaine
La croissance économique belge demeure légèrement inférieure mais proche de son rythme tendanciel. Notre nowcast pour le quatrième trimestre 2024 estime la croissance à 0,3 % t/t. Tandis qu’une baisse de la demande de certains produits et un environnement extérieur difficile se conjuguent pour peser sur la balance commerciale, la demande intérieure devra continuer de compenser la contribution négative du commerce extérieur. L’année dernière, les dépenses d’investissement des entreprises ont été le moteur de la croissance, mais à présent, la consommation privée reprend peu à peu le rôle principal. Un besoin urgent de consolidation budgétaire devrait freiner toute nouvelle hausse des dépenses publiques.
Le policy mix (combinaison des politiques budgétaire et monétaire) du Royaume-Uni devrait être plus accommodant en 2025. Ses effets positifs seront toutefois limités compte tenu de la baisse très progressive des taux d’intérêt et de la mise en place de règles budgétaires plus contraignantes. Après une croissance du PIB au troisième trimestre 2024 en deçà des attentes (+0,1% t/t), un renforcement de l’activité est attendu au T4 (+0,3% t/t) avant une stabilisation autour de ce niveau en 2025 (entre 0,3% et 0,4% t/t)
L’économie japonaise continue de se caractériser par une croissance faible, en ralentissement au T3. Le momentum positif sur l’inflation et les salaires va dans le sens des objectifs de la Banque du Japon. Ce tableau devrait lui permettre de poursuivre son resserrement monétaire graduel. Mais, les développements de politique intérieure (élections générales ayant abouti à une perte d’assise politique pour le gouvernement) et extérieure (victoire de Donald Trump) n’aident pas à la stabilité.
L'année 2024 touche à sa fin, mais les incertitudes politiques et économiques persistent et devraient se prolonger en 2025, sous de nouvelles formes. La plateforme programmatique de Donald Trump est connue. En revanche, les mesures qui seront effectivement mises en œuvre leur calendrier et leurs répercussions économiques font partie des grandes inconnues connues de 2025. En tout état de cause, l’incertitude en elle-même représente un frein important à la croissance l’année prochaine. Une convergence des taux de croissance entre les États-Unis et la zone euro devrait s’amorcer dans le courant de 2025, via un ralentissement de la croissance américaine
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Les chiffres clés de l'économie française comparés à ceux des principaux pays européens, l'analyse des données relatives à la population et au marché du travail français, l'activité par secteur, les chiffres des administrations publiques, de l'inflation, des taux et des comptes des entreprises.
Depuis 2019, l’endettement du secteur privé de l’ensemble des pays émergents en pourcentage du PIB progresse tandis que, dans le même temps, celui des pays avancés diminue. L’analyse par pays montre toutefois que la Chine en est très largement responsable et que, même hors Chine, les ratios d’endettement masquent des effets d’agrégation positifs. Ainsi, sur la base des ratios médians et des écarts des taux d’endettement à leur tendance (credit gap), hors Chine, le secteur privé s’est désendetté dans nombre de pays jusqu’au troisième trimestre 2024. Les conditions économiques et financières actuelles et à venir laissent davantage anticiper une poursuite de cette baisse.
Les chiffres du PIB pour le 3e trimestre 2024 ainsi que les données conjoncturelles récentes confortent la hiérarchie entre les principales économies avancées en matière de croissance.
L’indicateur PMI pour le secteur manufacturier s’est retranché davantage en zone de contraction en novembre, passant de 46 à 45,2. L’indice pour l’emploi a notamment atteint son plus bas niveau depuis août 2020 (45,3). La dynamique dans les services s’inverse également, avec un indicateur PMI à nouveau sous le seuil des 50 en novembre, à 49,2. Par ailleurs, la confiance des ménages s’est dégradée en novembre (-1,2 point à -13,7 selon l’indice flash de la Commission européenne) et n’a que très marginalement progressé au second semestre.
D’après les dernières enquêtes sur le climat des affaires et celles réalisées auprès des ménages, le rebond de l’économie allemande devrait encore se faire attendre. Le climat des affaires IFO a retrouvé en novembre (85,7) un niveau proche de celui de septembre (85,4, soit son plus bas niveau depuis mai 2020), après un rebond ponctuel en octobre (86,5). Ce retour à un niveau bas s’explique principalement par l’indice sur les services dans un contexte politique incertain, l’éviction du ministre des Finances C. Lindner ayant soudainement fait entrer l’Allemagne dans une période pré-électorale (élection anticipée prévue le 23 février 2025).
La conjoncture française enregistre une détérioration comme en témoignent le climat des affaires et la confiance des ménages. L’indice composite du climat des affaires de l’Insee est en repli d’un point par mois, passant de 98 à 96 entre septembre et novembre (moyenne de long terme à 100). Cette détérioration s’observe dans la totalité des secteurs, y compris dans les services, ce qui indique que le refroidissement de la conjoncture s’est diffusé dans l’économie.
L’activité économique italienne surprend à la baisse en cette fin d’année. Au troisième trimestre, la croissance est restée au point mort (0,0% t/t). Bien que les premiers indicateurs conjoncturels suggèrent qu’elle devrait être plus positive au T4 (0,4% t/t d’après nos prévisions), cela ne permettrait finalement pas à l’Italie de surpasser la zone euro cette année (croissance annuelle moyenne estimée à 0,5% en Italie, versus 0,8% en zone euro).
La fin d’année 2024 s’annonce toujours aussi dynamique en Espagne. Après avoir enregistré une croissance du PIB encore plus importante que prévu au T3 (0,8% t/t contre 0,6% anticipé), les premières données disponibles pour le T4 indiquent, sans trop de surprise, que le pays restera le meilleur élève des quatre grands de la zone euro. Selon nos prévisions, le PIB réel devrait encore croître de 0,7% t/t au dernier trimestre, ce qui porterait la croissance à 3,0% en moyenne annuelle.
La croissance économique des États-Unis est demeurée dynamique au troisième trimestre, avec une croissance du PIB de +0,7% t/t (stable par rapport au T2). L’accélération de la consommation des ménages (+0,9% t/t, +0,2pp) consacre son statut de moteur de la croissance, tandis que l’investissement productif (+0,8% t/t) et le secteur public (+1,2% t/t) y contribuent également positivement. À l’inverse, l’investissement résidentiel et le commerce extérieur jouent à la baisse sur le taux de croissance. Au quatrième trimestre, nous anticipons un léger repli de la croissance à +0,5% t/t, ce qui porterait le taux de croissance annuel moyen à +2,7% (-0,2pp) pour l’ensemble de l’année 2024.
La dégradation des indices PMI est moins nette au Royaume-Uni qu’en zone euro, mais elle est bien enclenchée depuis cet automne : le composite PMI a reculé de 1,8 point à 49,9 en novembre, avec une détérioration à la fois dans le secteur manufacturier (-1,3 point à 48,6) et dans les services (-2 points à 50). Par ailleurs, la production industrielle, en moyenne lissée sur trois mois, a atteint en septembre son plus bas niveau post-Covid. Comme l’industrie, le secteur de la construction résidentielle reste également déprimé, avec un indice PMI en recul de 4,9 points à 49,4 en novembre. Cela fait suite à une nouvelle contraction de la construction de logements (hors logements sociaux) de 0,7% au T3, après une baisse conséquente de 2,2% t/t au T2.
L’économie japonaise a décéléré au troisième trimestre, la croissance du PIB fléchissant à +0,2% t/t (-0,3pp) – rythme qui devrait se maintenir au quatrième trimestre. Toutefois, il convient de souligner l’accélération de la consommation privée (+0,9% t/t, +0,2pp). En revanche, les chiffres de l’investissement sont négatifs, tant sur la composante résidentielle (-0,1% t/t, -1,5pp) que sur la non-résidentielle (-0,2% t/t, -1,1pp). La contribution négative la plus importante (-0,4pp) est celle du commerce extérieur, la croissance des importations (+2,1% t/t) excédant sensiblement celle des exportations (+0,4% q/q).
En France comme en Allemagne, un nouveau rebond de l’inflation devrait marquer le mois de novembre, à 1,8 et 2,6% a/a respectivement selon nos prévisions contre 1,6 et 2,4% en octobre et 1,4 et 1,8% en septembre (indice harmonisé d’Eurostat). La persistance de l’inflation dans les services explique le niveau encore relativement élevé de l’inflation globale.