En janvier, les enquêtes ISM sur le climat des affaires ont envoyé des signaux contrastés : l’indice du secteur manufacturier a continué de se dégrader, s’enfonçant en zone de contraction (47,4), tandis que celui du secteur non-manufacturier a fortement rebondi (à 55,2), effaçant quasiment entièrement sa chute de décembre.
Après un repli du PIB de 0,5% m/m en décembre selon l’ONS, l’activité britannique s’est dégradée en janvier avant de rebondir nettement en février selon l’enquête PMI, notamment dans les services.
Les enquêtes auprès des entreprise japonaises évoluant dans les services (PMI services, Economy Watchers survey) offrent peu de visibilité, oscillant depuis plusieurs mois entre hausse et baisse.
Les comptes publics pour 2022 sont progressivement dévoilés par les autorités nationales, et un constat se dégage au sein des pays du sud de l’Europe (Espagne, Portugal, Grèce) : les finances d’Etat se sont encore sensiblement améliorées l’an passé.
L’amélioration concerne à la fois les services, l’industrie manufacturière et le commerce de détail automobile. Le bâtiment fait exception, dans un contexte de repli de l’activité dans le logement neuf. Les tensions inflationnistes devraient se renforcer dans le commerce de détail.
Aux États-Unis, la phase d’expansion du cycle conjoncturel, la période de forte inflation, le cycle de resserrement monétaire comme le mode « risk-on » (appétit pour le risque) sur les marchés semblent loin d’être terminés. La croissance relativement forte en cours renforce le risque d’interruption du ralentissement de l’inflation. Pour décrire une telle situation, les observateurs commencent à parler de scénario « sans atterrissage ». Cependant, à en juger par les données les plus récentes, un « atterrissage différé » semble être le scénario le plus probable. Les marchés s’attendent à présent à un taux final plus élevé et, par conséquent, à un allongement de l’horizon de baisse des taux. Plus le taux final est élevé, plus grande est la probabilité d’un atterrissage agité.
Croissance, inflation, taux d'intérêt et taux de change
Alors que la désinflation sur les biens devrait s'intensifier au cours des prochains mois, l’inflation des services devrait, en revanche, marquer plus d’inertie et mettre un frein à la baisse globale de l’inflation.
Aux États-Unis, le ratio vacance d’emploi-chômage demeure très élevé, signe parmi d’autres d’un marché du travail en grande tension. Ce ratio devrait diminuer avec le ralentissement de l’économie, qui s’accompagne, d’après les données historiques, d’une décélération de la croissance des salaires. Néanmoins, le processus pourrait prendre, cette fois-ci, plus de temps, et ce pour deux raisons : d’une part, la rétention de main-d’œuvre qui devrait limiter la hausse des licenciements et, par conséquent, le taux de chômage, et, d’autre part, le taux élevé de vacance d’emploi, qui devrait soutenir la création d’emplois. Autrement dit, la désinflation risque fort d’être lente.
Le calendrier économique actualisé au 23 janvier 2023 et les nouveaux indicateurs à suivre
Quels sujets domineront l’économie mondiale en 2023 ? Après une année de chocs majeurs avec le grand retour de l’inflation et du resserrement monétaire, le moment est venu de se tourner vers l’année 2023 qui devrait être une année de transition en deux temps : la première moitié sera placée sous le signe de la désinflation et la seconde devrait nous permettre d’entrevoir les grandes tendances de 2024. Un vrai dynamisme tout au long de cette année qui influencera donc les décisions des ménages, des entreprises, mais également les marchés financiers.
L'équipe en charge des pays de l'OCDE vous présente les thèmes qui seront au cœur de ses analyses 2023. Une année qui démarre sous des signes contrastés dans la Zone Euro, entre espoir de la désinflation et crainte de la récession.
Nous venons de traverser une période très chaotique, en effet les trois dernières années ont été marquées tout d'abord par la pandémie de Covid-19 en 2020 — et le choc récessif massif qu’elle a provoqué — puis par le rebond économique de 2021 qui a surpris par sa vigueur, et enfin par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le choc inflationniste et la crise énergétique en 2022. De quel bois l’année 2023 sera-t-elle faite ? À quoi peut-on et à quoi doit-on s’attendre ? Hélène Baudchon, responsable de l’équipe OCDE nous répond.
Au T4 2022, la croissance économique chinoise a ralenti à 2,9% en glissement annuel (g.a.), contre 3,9% au T3. En glissement trimestriel, l’activité a stagné. Notre baromètre ci-dessous illustre l’affaiblissement généralisé de l’activité au cours du dernier trimestre 2022.
Où en est le débat sur l’enclenchement éventuel d’une boucle prix-salaires dans la zone euro ? Il y a 6 mois environ, lorsque ce débat est apparu, on avait des présomptions mais pas de preuves de l’enclenchement d’une telle boucle. Aujourd’hui, on peut considérer qu’un début de boucle est enclenché mais d’une manière somme toute normale et avec un risque limité d’un engrenage problématique.
Au cours des tous derniers mois 2022, les marchés actions des principales places émergentes font preuve d’un peu plus d’optimisme. Ils parient sur une relance de la croissance en Chine après la levée des restrictions sanitaires, sur l’effet positif de la baisse des prix des matières premières pour les pays importateurs et sur un impact moins sévère qu’anticipé du durcissement monétaire américain et de l’appréciation du dollar. Les deux premiers arguments sont fragiles et doivent être relativisés. Quant au choc financier, il est probablement derrière nous en effet. Mais ses conséquences négatives sur l’investissement persisteront cette année
La baisse du prix du gaz, la décrue de l’inflation globale et l’amélioration des données d’enquête en décembre ont donné le sentiment que l’année 2023 pourrait être meilleure que prévu pour la zone euro. Les résultats des enquêtes sont de bon augure pour la dynamique de la croissance à la fin 2022. Cela qui pourrait créer un acquis de croissance favorable pour 2023 et renforcer l’espoir d’une diminution des relèvements de taux par la BCE sous l’effet de la baisse de l’inflation. La prudence s’impose toutefois. L’inflation globale reste bien trop élevée et l’inflation sous-jacente a augmenté en décembre. De plus, les données d’enquête ne fournissent aucune information, ou presque, sur le rythme de la croissance au-delà du premier trimestre.
Le calendrier économique actualisé au 9 janvier 2023 et les nouveaux indicateurs à suivre