L’amélioration des perspectives de croissance au niveau mondial et le succès de la campagne de vaccination ont permis de soutenir le rebond de croissance observé depuis le T3 2020, en dépit du rétablissement de contraintes sanitaires relativement strictes au début 2021. La consommation des ménages a fortement progressé et devrait continuer de tirer la croissance, soutenue par les mesures de relance et l’autorisation donnée à un grand nombre de salariés de puiser dans leur épargne retraite. Au total, le PIB réel devrait progresser de plus 6% en 2021, après une chute de 5,8% en 2020. Cela dit, les risques restent orientés à la baisse. Les risques externes sont largement liés à la dynamique d’évolution de la pandémie et des progrès de la vaccination au niveau global
La crise sanitaire continue de s’aggraver et de pénaliser l’activité économique, au point d’entretenir un risque récessif au premier semestre 2021. Dans ce contexte, la confiance s’érode et les marchés financiers se replient. La campagne de vaccination, après avoir a été confrontée à d’importants défis logistiques, accélère depuis mi-mars et laisse présager, à l’aune des nouvelles mesures de confinement, une inflexion de la courbe épidémique dans les deux prochains mois. Face à une remontée de l’inflation et des anticipations, la banque centrale a entamé son cycle de resserrement monétaire, aggravant les risques budgétaires compte tenu du ralentissement économique et de la forte charge d’intérêts qui pèse sur la dette souveraine
Le fort rebond de l’activité au dernier trimestre a permis de limiter la contraction du PIB à 8,2% en 2020, d’enregistrer un déficit public moins important qu’attendu et d’améliorer les perspectives de croissance pour 2021. Mais la reprise reste fragile : la consommation privée et l’investissement ont été durablement fragilisés par la crise en 2020, et le secteur exportateur ne profitera pas pleinement du rebond de croissance attendu aux États-Unis. Dans le même temps, les inquiétudes concernant la vulnérabilité des finances publiques et le recul de l’investissement ont été exacerbées par la crise et pèseront sur les perspectives de croissance à moyen et long terme.
En 2020, le principal indice boursier brésilien - le B3 Ibovespa - s'est rapidement redressé après le choc de la pandémie de Covid-19. Après avoir atteint des sommets en janvier, l'indice a perdu 50% de sa valeur en mars avant de terminer l'année sur un gain de 3%. L'année s'est également terminée sur un nombre record d’introductions en Bourse (26 et près de USD 8 mds de fonds levés, un plus haut depuis 2007). Le produit de ces émissions a servi, dans l’ordre, à acquérir des actifs, alimenter des prises de participation en capital, couvrir des besoins en fonds de roulement, rembourser des dettes et investir dans les infrastructures. Des facteurs externes ont participé à ce rebond
En 2020, une politique économique très active a permis d’atténuer l’ampleur du choc récessif. La reprise au T3 a été vigoureuse et le redressement de l’activité s’est poursuivi au T4, en dépit de quelques signes de ralentissement en fin d’année. Malgré une forte volatilité des investissements directs et de portefeuille, et la dépréciation du real, la vulnérabilité extérieure ne s’est pas accentuée. En 2021, même si le maintien des mesures monétaires devrait permettre de soutenir l’activité, la nouvelle flambée de l’épidémie de Covid-19, les retards pris dans la campagne de vaccination, les incertitudes concernant la reprise du processus de consolidation budgétaire et le manque de progrès des réformes sont autant de sujets susceptibles d’agiter les marchés et de déstabiliser la reprise
Le Pérou figure parmi les pays d’Amérique latine les plus touchés par l’épidémie de Covid. Après avoir lourdement chuté au T2 2020, le rebond de croissance entamé au T3 se poursuit. Cela dit, le niveau d’activité pré-Covid ne sera pas retrouvé avant la fin 2022. La contraction économique et le plan de relance massif mis en place par le gouvernement ont pesé sur les finances publiques, mais la dégradation devrait rester gérable, au moins à court terme. En revanche, la dégradation du climat politique observée au cours des dernières années pèse sur les perspectives économiques de moyen terme.
Face à des taux d’investissement structurellement faibles et à une stagnation de la productivité, le Brésil s’est principalement appuyé sur des facteurs démographiques pour alimenter sa croissance économique. Toutefois, face au vieillissement rapide de sa population et à la baisse de son taux de fécondité, le bonus démographique du Brésil s’estompe progressivement. Pour relever ses perspectives de croissance à moyen terme (augmenter sa croissance potentielle), le Brésil doit stimuler l’investissement du secteur privé et améliorer la productivité globale de ses facteurs de production
L’épidémie montre des signes de ralentissement. La reprise économique au T3 est plus vive qu’attendu mais elle est très hétérogène. Par ailleurs, la banque centrale interrompt son cycle d’assouplissement monétaire et élargit sa palette d’outils en recourant aux principes de la forward guidance. Le programme d’aides d’urgence aux plus démunis participe au regain de popularité du Président Bolsonaro mais porte le déficit budgétaire à un niveau record. Les négociations budgétaires pour 2021 cristallisent les tensions et mettent en lumière un arbitrage difficile entre soutien aux plus démunis et consolidation budgétaire. Quant à la monnaie, en plus de ses accès de faiblesse, elle souffre toujours d’une très forte volatilité
La crise sanitaire a durement frappé une économie déjà aux prises avec la récession depuis plus de deux ans. La contraction du PIB dépassera probablement 10% en 2020. Le rebond technique de l’activité, amorcé à la fin du deuxième trimestre, et l’accord de restructuration de la dette publique permettent d’envisager une sortie de récession au second semestre. Toutefois, l’instabilité financière persiste, avec l’érosion des réserves de change, la forte déconnexion entre le taux de change officiel et le taux parallèle et les anticipations d’une ré-accélération de l’inflation. Les autorités ont durci à nouveau le contrôle des changes. Le soutien du FMI est une condition nécessaire à la stabilisation financière mais peut-être insuffisante pour assurer une reprise durable.
L’économie brésilienne migre progressivement vers un nouvel équilibre macroéconomique. Le secteur privé y sera amené à jouer un rôle plus important dans l’allocation des ressources. Cette transition résulte à la fois d’une conception évolutive du rôle de l’État mais aussi d’une nécessité de consolider les comptes publics. La nature de l’ajustement budgétaire opéré depuis quelques années a cependant eu des répercussions délétères sur les investissements publics et privés, au point de contraindre la reprise et les perspectives de croissance à moyen terme. L’impact sur l’économie de l’épidémie de Covid-19 a également rebattu les cartes concernant les perspectives d’investissement des entreprises et d’évolution du PIB potentiel
Début juin, l'Organisation mondiale de la santé déclarait l'Amérique latine nouvel épicentre de la pandémie de Covid-19. Depuis, seul le Chili est parvenu à infléchir la courbe de nouveaux cas journaliers ; le Pérou semblait également sur la bonne voie mais la décrue s’est arrêtée depuis un mois. Ces deux pays ont toutefois été confrontés à une mortalité élevée par rapport à la taille de leurs populations. La Colombie et l'Argentine — deux pays ayant mis en place un confinement strict dès le début de la pandémie et ayant connu jusqu’alors une mortalité plus faible par rapport à la taille de leurs populations — font face à un nombre croissant de nouveaux cas et de décès
Alors que l’épidémie de Covid-19 continue de progresser, les mesures de confinement ont commencé à s’assouplir dans certaines régions du pays. La baisse d’activité au T2 devrait être forte avec un creux atteint en avril. Le scénario d’un redressement rapide de l’économie semble contraint par la faiblesse des moteurs de croissance, notamment l’investissement. Des mesures de politique budgétaire et monétaire continuent d’être annoncées ou prolongées pour contenir les effets de la crise. Tandis que les équilibres budgétaires se dégradent et que la monnaie reste faible, la poursuite du cycle d’assouplissement monétaire a contribué à doper la Bourse.
Les perspectives de croissance se dégradent continument au Mexique. À court terme, l’économie est affaiblie par l’effet des mesures de confinement sur la demande interne, par la baisse du prix du pétrole, les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement et la faiblesse de la demande externe. En l’absence de plan de relance budgétaire, les mesures de soutien annoncées par la banque centrale ne suffiront pas à atténuer le choc. À moyen terme, la capacité de rebond de la croissance est limitée. Les facteurs de ralentissement qui prévalaient avant la crise, tels que la détérioration du climat des affaires liée aux signaux contradictoires envoyés par le gouvernement, continueront de peser sur l’investissement.
Le PIB mexicain s’est effondré en avril (-19,9% en g.a.). Dans le même temps, la production industrielle a chuté de près de 30% (la composante manufacturière de plus de 35%). Outre l’effet des mesures de confinement sur la demande interne, l’activité économique est affaiblie par la baisse du prix du pétrole, les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement, ainsi que par la forte baisse de la demande externe (principalement en provenance des États-Unis) et des recettes du tourisme. Les mesures annoncées par la banque centrale et la baisse du taux directeur (-225 points de base depuis janvier, à 5%) ne suffiront pas à atténuer l’ampleur du choc
Le choc massif sur l’économie lié à la crise sanitaire du coronavirus va retarder la reprise économique brésilienne, interrompre le processus de consolidation budgétaire et suspendre l’avancée des réformes. Si l’ampleur du choc récessif demeure encore très incertaine, des mesures ont été prises pour atténuer l’impact du confinement sur l’activité, prévenir une forte progression du chômage et éviter que les tensions sur la liquidité ne se transforment en problème de solvabilité. Les capacités d’intervention des autorités monétaires contrastent avec celles plus limitées du gouvernement du fait de la fragilité des comptes publics. Les marchés financiers brésiliens - très fortement chahutés au T1 - devraient continuer d’être mis à l’épreuve.
D’après les premières estimations, l’activité mexicaine a reculé pour le troisième trimestre consécutif au T4, de 0,3% en g.a. L’industrie manufacturière a été la plus touchée, enregistrant un recul de près de 2%. Sur l’ensemble de l’année 2019, le PIB réel a reculé de 0,1%, après avoir progressé de 2% en 2018. La croissance devrait légèrement rebondir en 2020 (+0,6%), mais restera nettement inférieure à son potentiel (estimé à 2,5% par le FMI). En effet, un an après son arrivée au pouvoir, la politique économique d’Andres Manuel Lopez Obrador reste difficile à lire et pèse sur l’investissement. L’avenir du secteur énergétique soulève également de nombreux doutes, renforçant la méfiance des investisseurs, domestiques et étrangers
Malgré un contexte externe plus difficile, la reprise économique brésilienne semble gagner du terrain, tirée par une demande interne qui se raffermit. Bien que les comptes externes se soient dégradés et que des interrogations subsistent quant à la capacité de l’économie à monter en régime, les perspectives de croissance pour 2020 sont mieux orientées. L’assouplissement des conditions monétaires et financières devrait profiter au marché du crédit mais peser sur le real. Pour sa première année en poste, la chute de popularité du président Jair Bolsonaro contraste avec des avancées notables sur le plan des finances publiques.
Après avoir quasiment stagné en 2019, la croissance devrait légèrement rebondir en 2020, soutenue par la consommation privée et les exportations nettes. En dépit d’un plan d’infrastructures largement ouvert au secteur privé, les perspectives d’investissement peinent à s’améliorer. Un an après son arrivée au pouvoir, la politique économique d’Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO) reste peu lisible. Le manque de clarté concernant la réforme énergétique pèse également sur le sentiment des investisseurs. Dans le même temps, le risque de dérapage des finances publiques augmente : dans un contexte de faible croissance, maintenir la politique d’austérité souhaitée par le gouvernement s’avèrera plus difficile à partir de 2021.
Les violentes manifestations qui se déroulent au Chili depuis le mois d’octobre dernier ont poussé le gouvernement à annoncer un ensemble de mesures destinées à lutter contre les inégalités et une nouvelle version de son projet de réforme du système de retraites. Surtout, le gouvernement a signé un accord avec les principaux partis d’opposition, afin d’élaborer une nouvelle constitution. Cela dit, les tensions politiques et sociales restent vives et pèseront sur la croissance. Les perspectives pour les deux années à venir sont largement revues à la baisse. En outre, le déficit et la dette publics augmenteront au cours des cinq prochaines années.
Si l’on considère les créanciers de la Colombie par lieu de résidence et par type d'institution au cours des 10 dernières années, trois dynamiques apparaissent : premièrement, les non-résidents ont accru leur exposition à la dette souveraine, à la fois en termes relatifs et absolus, puisque le poids de la dette du gouvernement général a augmenté de 20 points de PIB sur la période observée. Deuxièmement, une grande partie de cette hausse est due aux sociétés non-bancaires étrangères (essentiellement gestionnaires d’actifs). Ces dernières se sont en effet substituées aux banques locales pour financer la dette souveraine