Les données économiques récentes se sont améliorées à la faveur des mesures de déconfinement, ce qui pourrait induire un sentiment de confort illusoire. Les effets liés à la gravité de la crise se feront sentir sur le long terme. Parmi les facteurs clés : la hausse du chômage et les anticipations de chômage qui pèsent sur les dépenses des ménages, en raison d’une perte de revenu et de la constitution d’une épargne de précaution. Malgré la reprise économique, les grandes banques centrales de l’Eurosystème s’attendent à une augmentation du chômage en 2021. Face à une visibilité qui reste faible et à des pressions élevées sur leurs bénéfices, de nombreuses entreprises n’ont d’autre choix que de réduire leurs effectifs.
Sur l’ensemble de l’année budgétaire 2019/20 (achevée en mars), la croissance économique indienne a fortement ralenti pour s’établir à seulement 4,2% et les perspectives de croissance sont extrêmement sombres pour l’année en cours. Le ralentissement de l’activité sur l’année budgétaire 2019/20 est d’autant plus préoccupant qu’il est antérieur à l’épisode de COVID-19. L’activité économique a ralenti depuis 2018 et, indépendamment de l’impact du COVID, elle pourrait afficher des rythmes de croissance bien inférieurs à sa croissance potentielle (7,3%) au cours des prochaines années, poussant l’agence de notation Moody’s à dégrader la note du souverain indien. Les derniers indicateurs d’activité laissent entrevoir une très importante contraction de la croissance entre avril et juin 2020
La crise du Covid-19 va laisser une plaie profonde sur l’économie. La décennie qui s’ouvre offre cependant des perspectives nouvelles de croissance et d’emploi. L’Espagne souffre d’un déficit d’emplois et d’investissements dans les secteurs technologiques mais dispose d’atouts pour combler son retard. Le secteur des énergies renouvelables est une source d’emplois significative dans le moyen/long terme. Le plan national pour l’énergie et le climat constitue une avancée notable (s’il est accepté et mis en œuvre). Le pacte vert européen et le Brexit peuvent aussi favoriser les investissements de pointe dans le pays.
Le nombre de personnes sans emploi a bondi de 311 037 en mars (données ajustées), la plus forte hausse mensuelle jamais enregistrée. Le rapport n’intègre cependant qu’une fraction des personnes en chômage partiel ; la hausse devrait être bien plus marquée en avril. Le résultat des comptes publics pour 2019 montre une forte résorption du déficit primaire depuis 2013. L’amélioration des comptes publics offre une marge de manœuvre au gouvernement pour affronter la crise.
Dans la zone euro, la composante « emploi » des indices des directeurs d’achats (PMI) est en baisse, tandis qu’aux Etats-Unis les demandes initiales d’allocation chômage ont grimpé en flèche. Les entreprises ont besoin de souplesse pour gérer leur base de coûts, mais la perte de revenu des ménages en cas de hausse du chômage agirait comme un vent contraire pour la reprise une fois le confinement terminé. Aux États-Unis, le gouvernement fédéral complétera les indemnités de chômage qui varient d’un État à l’autre. En Europe, plusieurs pays ont pris des mesures pour faciliter le chômage partiel dans les entreprises, tout en limitant l’impact sur les ménages.
Au T4 2019 comme sur l’ensemble de l’année, l’évolution de l’emploi et du chômage en France ont surpris d’autant plus favorablement que la croissance, tout en faisant preuve de résistance, a sensiblement fléchi. La première estimation de la croissance au T4 2019 a nettement surpris à la baisse (contraction du PIB de 0,1% t/t) mais l’emploi salarié privé (en hausse de 0,2% t/t, première estimation) et le taux de chômage (-0,4 point, à 8,1%) ont, au contraire, surpris très positivement. Sur l’ensemble de 2019, la croissance s’est élevée à 1,3% en moyenne annuelle, perdant près d’un demi-point par rapport à 2018
Le vieillissement de la population pose des défis majeurs aux systèmes de retraite par répartition des pays de l’OCDE. Pour assurer leur durabilité, des réformes s’imposent, qui s’orientent dans deux directions différentes : la baisse des pensions ou le recul de l’âge de départ à la retraite. D’après les réglementations actuellement en vigueur dans la plupart des pays, les pensions versées aux générations futures seront moins généreuses. En Pologne, le taux de remplacement – pourcentage du dernier revenu d’activité que conserve un salarié lorsqu’il part à la retraite – pourrait être plus que divisé par deux par rapport à ceux qui prennent leur retraite aujourd’hui. L’autre possibilité est le recul de l’âge légal de départ à la retraite
Tandis que le chômage se stabilise sous l’effet du ralentissement économique (14,1% en novembre 2019), la population active enregistre, enfin, un rebond qui doit beaucoup à la stabilisation du nombre de jeunes actifs de moins de 30 ans, après des années de baisse. Cette baisse a été forte à partir de 2009, de même que celle des 30-40 ans à partir de 2011-2012. Pour ces derniers, elle se poursuit encore aujourd’hui. À l’inverse, la population active des plus de 40 ans et de 55 ans n’a jamais cessé de croître, même pendant la crise. Ces évolutions reflètent surtout l’évolution de la participation au marché du travail
Les derniers chiffres du chômage et des créations d'emploi ont agréablement surpris. Ils continuent à dépasser la moyenne de long-terme. Un marché du travail en bonne santé renforce la confiance des ménages qui reste bien au-dessus de la moyenne de long-terme, ainsi que les ventes de détail dont les chiffres étaient supérieurs aux attentes. Plusieurs indices ont toutefois déçu les attentes et se positionnent en dessous des moyennes historiques. Cela est le signe d'un ralentissement économique en dépit des chiffres satisfaisants du PIB pour le troisième trimestre. C’est le message donné par les deux indices ISM. Il faut noter, par ailleurs, qu'à l'instar de nombreux autres pays, la production industrielle est sous pression.
Les revenus des personnes âgées sont principalement constitués des retraites publiques et professionnelles et des revenus de l'épargne et du travail. Dans les pays où les régimes de retraite sont comparativement plus généreux, le taux d'activité des seniors est relativement faible. En France, seulement 3% des personnes âgées de plus de 65 ans travaillent, contre près de 20% aux États-Unis et 25% au Japon. Par ailleurs, le taux de pauvreté des seniors en France, le pourcentage de personnes âgées de 66 ans et plus dont le revenu est inférieur à 50% du revenu médian des ménages, figure parmi les plus bas de la zone de l'OCDE.Le graphique montre qu’en général, concernant les seniors, la relation entre le pourcentage des revenus du travail et le taux de risque de pauvreté est positive
La polarisation de l’emploi désigne la déformation de la structure de l’emploi où, conjointement, la part des emplois situés aux deux extrémités de l’échelle des qualifications augmente et celle des emplois intermédiaires baisse. La polarisation prend donc, théoriquement, la forme d’un U. Empiriquement, les données mettent facilement en évidence la baisse de la part des emplois en milieu de distribution (le creux du U) ainsi que la hausse des emplois les plus qualifiés (la « jambe droite »). Cette semi-polarisation dessine une courbe en J, symptomatique de l’effet « revalorisation », c’est-à-dire de l’élévation globale du niveau de formation et de qualification
Depuis le T3 2018, les créations nettes d’emplois salariés privés augmentent (+31k au T3 2018, + 54k au T4 2018, +66k au T1 2019), une hausse contrastant favorablement avec la stabilité de la croissance sur la période. Près de 900 000 emplois salariés privés ont ainsi été créés en net depuis le creux de 2013. Les perspectives pour 2019 sont encourageantes d’après la dernière enquête Besoins en Main d’Œuvre de Pôle emploi qui fait état d’une nouvelle forte hausse de 15% des intentions d’embauche après +19% en 2018. Ces projets représentent 2,69 millions d’embauches potentielles. Leur nombre progresse dans tous les secteurs et de manière particulièrement dynamique dans la construction, l’industrie et les services aux entreprises
La date du 1er mai approche. Dans de nombreux pays, elle commémore les progrès réalisés en matière de droits des salariés. Elle peut être aussi l’occasion de rappeler à quel point la qualité du dialogue social compte dans le bon fonctionnement du marché du travail. Selon l’enquête Global Competition Review menée en 2018 par le Forum Économique Mondial, la qualité des relations employeurs-salariés est relativement bonne au Japon, ainsi qu’en Europe du Nord et de l’Ouest. Dans le même temps, les marchés du travail de ces pays se portent plutôt bien. Dans les pays anglophones, dont le marché du travail est peu règlementé, le taux de chômage est également faible, mais les emplois sont moins protégés