La croissance américaine a fait l’objet d’une légère révision à la baisse au T1 2022 (-0,1 point), ce qui porte la contraction du PIB à -1,5% en rythme trimestriel annualisé, alors que les anticipations misaient sur une révision moins marquée (-1,3% en rythme trimestriel annualisé). Cette correction est imputable à un déstockage plus important qu’annoncé (-1,1 point de contribution) ainsi qu’à une moindre contribution de l’investissement (+1,2 point), notamment résidentiel. Ces révisions sont en partie compensées par la hausse de la consommation des biens comme des services (+2,1 points). De leur côté, la hausse des exportations et celle des importations de biens se sont neutralisées, laissant la contribution du commerce extérieur inchangée (-3,2 points).
Si elle est rassurante, la forte progression de la consommation des ménages au T1 n’en est pas moins étonnante compte tenu de l’environnement inflationniste, d’autant plus qu’elle s’est poursuivie en avril (+0,7% m/m après +0,5% m/m en mars en termes réels). On peut toutefois s’attendre à ce que la consommation ralentisse dans les prochains mois. En mai, la confiance des ménages, mesurée par l’indice du Conference Board, a perdu 2,2 points en mai (106,4 contre 108,6 en avril), la détérioration du jugement sur la situation présente étant notablement plus marquée (-3,3 points) que celle de leurs anticipations (-1,5 point).
L’indice final de la confiance des consommateurs, publié par l’Université du Michigan, a diminué en mai (58,4), en grande partie en raison d’anticipations négatives dans les secteurs de l’immobilier et des biens durables. Du côté du climat des affaires, les indices ISM se situent toujours confortablement en zone d’expansion. L’indice manufacturier a même légèrement rebondi en mai (56,1 contre 55,4 en avril) alors que l’indice des services s’est légèrement détérioré (56 contre 57 en avril).
Du côté du marché du travail, la robustesse de ce rempart déterminant contre le choc inflationniste se confirme. Le taux de chômage s’établit à 3,6%, son niveau le plus bas depuis 50 ans. Les créations d’emplois ralentissent mais restent dynamiques (+390 000 emplois m/m), notamment dans les secteurs des loisirs, de l’hôtellerie, des services aux entreprises et des transports.
Le taux d’activité s’améliore légèrement pour s’établir à 62,3% mais reste très en dessous de son niveau d’avant-crise du Covid-19 (63,4% en février 2020). Le dynamisme du marché du travail se retrouve aussi dans les augmentations de salaires, plus vigoureuses. Les salaires horaire moyen (AHE) ont augmenté de 0,3% en avril, principalement portés par les augmentations dans les secteurs informatiques, des services financiers et des services aux entreprises.