Croissance du PIB, inflation, taux d'intérêt et de change.
Préféreriez-vous courir à toutes jambes vers un précipice ou marcher sur une pente glissante ? La réponse semble évidente. La première situation se termine généralement par des traumatismes multiples, la seconde, au pire, par des ecchymoses, même si persister dans cette voie mène immanquablement tout en bas. Les décideurs politiques européens ont fait preuve de talent, au fil des ans, pour faire volte-face au bord du précipice. Ils doivent maintenant apprendre à se sortir des pentes glissantes. Cela pourrait se révéler encore plus difficile.
Dans ses dernières prévisions en date du 10 octobre, l'OMC a révisé légèrement à la hausse ses chiffres de croissance du commerce mondial de marchandises en 2024 à 2,7% (contre une estimation initiale de 2,6%) et à 3,0% en 2025 (contre 3,3% précédemment). Bien qu’en repli de 0,6% m/m en juillet, les exportations mondiales en volume se sont en effet maintenues sur une trajectoire ascendante jusqu’à cet été. On note toutefois des divergences importantes entre les zones géographiques.
Aux États-Unis, l’incertitude relative à la politique économique, basée sur la couverture médiatique, a rebondi en septembre, après une courte baisse en août. Cette hausse s’explique par l’incertitude politique qui règne dans le pays à l'approche des élections présidentielles du 5 novembre prochain.
En miroir de la déclaration, et du passage à l'acte, de Jerome Powell selon lesquels il est temps d'ajuster (c'est-à-dire d'assouplir) la politique monétaire, il est également temps d'ajuster la politique budgétaire en Europe et aux États-Unis, dans le sens d’un durcissement dans les deux cas. Le moment est favorable, sur fond de détente monétaire, de baisse de l’inflation et de croissance économique positive. Plus encore que le desserrement monétaire, cette consolidation budgétaire devra être progressive pour ne pas trop peser sur la croissance
Moins de 2 ans après avoir atteint des sommets inédits depuis plusieurs décennies, l’inflation se rapproche des objectifs des banques centrales dans la plupart des pays du monde. Il est toutefois trop tôt pour crier victoire, car les décideurs de politique monétaire devront encore faire face à des courants contraires. Ils ont toutefois déjà fait la preuve de leur savoir-faire, et disposent par ailleurs de marges d’action, si nécessaire
La semaine écoulée (16-22 septembre) a été dense en réunions monétaires et en rapports d’inflation. Si la première baisse des taux directeurs de 50 points de base par la Réserve Fédérale américaine a été plus franche que ce que nous anticipions, le statu quo du côté de la BoE et de la BoJ est en ligne avec nos attentes. Avec une inflation ancrée sous les 3%, les taux d’intérêt réels des deux côtés de l’Atlantique demeurent largement en territoire restrictif. La modération attendue de l’inflation dans les services devrait inciter les banquiers centraux en Europe et aux États-Unis à poursuivre le desserrement monétaire au cours des prochains trimestres. La progression des salaires dans le secteur privé s’est légèrement accentuée aux États-Unis, tandis qu’elle a ralenti en Europe (page 27)
L’incertitude portant sur la politique économique américaine, basée sur la couverture médiatique, a baissé pour le deuxième mois d’affilée en août. Cette diminution est à mettre en lien avec le discours de Jerome Powell le 23 août à Jackson Hole, où le président de la Fed a estimé que le moment était venu pour une baisse des taux directeurs. Cette annonce concorde avec les opinions de certains responsables de la Fed, exprimées dans le compte rendu des « minutes » de la Réserve fédérale, publié le 21 août.
L’indice PMI composite S&P Global de l’activité mondiale est reparti à la hausse en août, augmentant de 0,3 point après deux mois de baisse, pour atteindre 52,8. Un signal encourageant pour l’activité mondiale à mi-chemin du troisième trimestre 2024. Toutefois, cette amélioration masque une divergence assez nette entre le secteur des services et le secteur manufacturier. En août, l'indice mondial des services a atteint son plus haut niveau (53,8) depuis juin 2023, à l'exception du mois de mai 2024, tandis que l’indice du secteur manufacturier a enregistré son plus bas niveau depuis décembre 2023 (49,5).
Aux États-Unis, la hausse des prix à la consommation marque le pas, ce qui est en ligne avec le refroidissement du marché du travail. Après trois mois de progression plus contenue, l’indice IPC a baissé en juin, en variation mensuelle, pour la première fois en deux ans. L’indice sous-jacent a augmenté très modérément (+0,1% m/pm, plus faible depuis mai 2020). Autres signaux importants de désinflation : les mesures alternatives continuent de refluer, et notamment la moyenne ajustée du déflateur, publiée par la Réserve fédérale de Dallas, désormais bien ancrée sous les 3%. Le rebond des prix à la production, encore limité à ce stade, est toutefois à surveiller et pourrait contribuer à limiter le recul de l’inflation des prix à la consommation
Au cours des trente-cinq dernières années, le monde a connu de profonds changements. D'une situation d'équilibre au début des années 1990 — le dividende de la paix, la Grande Modération, la mondialisation —, nous sommes passés à un monde caractérisé par un certain nombre de perturbations géopolitiques, économiques (économie de l'offre) et environnementales. Une caractéristique singulière et fascinante de cette nouvelle ère réside dans la coexistence de l'abondance (production et diffusion des données, besoins d'investissement) et de la rareté (pénurie d'effectifs qualifiés dans un contexte de vieillissement de la population, difficulté à trouver des financements). Ces développements soulèvent d'importantes questions
Alors que les données conjoncturelles récentes suggèrent partout une croissance bien orientée au 2e trimestre, les indicateurs avancés (climat des affaires, confiance des ménages) sont plus mitigés en juin, laissant prévoir un 3e trimestre plus difficile.
Les enquêtes de conjoncture jouent un rôle important dans l'évaluation de l'environnement cyclique. Si l'on en juge par l’indice des directeurs d'achat (PMI) du secteur manufacturier, de nombreux pays ont enregistré une perte de momentum au deuxième trimestre par rapport au premier trimestre. Toutefois, pour la plupart de ces pays, le niveau de l'indice PMI de juin demeure plus élevé qu'en décembre 2023. En outre, 17 pays sur 31 affichent encore un PMI d'au moins 50, ce qui implique que l'activité économique reste orientée à la hausse
Aux États-Unis, l’incertitude relative à la politique économique, basée sur la couverture médiatique, a rebondi en juin, après une courte baisse en mai. Cette hausse est probablement en lien avec le climat d’incertitude politique et monétaire aux États-Unis à quelques mois de l’élection présidentielle.
L’entrée de plusieurs pays d’Europe centrale et orientale au sein de l’UE en 2004 s’est accompagnée d’une progression impressionnante de leurs économies respectives. L’amélioration de la productivité du travail a permis un rattrapage des salaires réels au cours des 20 dernières années, mais les pressions salariales sont restées très fortes sur la période récente sans toutefois entamer la compétitivité des économies jusqu’à présent. La région reste par ailleurs attractive pour les investissements directs étrangers et continue de bénéficier des activités de nearshoring. A court terme, la consolidation des comptes publics constitue une priorité pour tenir les engagements dans le cadre du Pacte de stabilité et de croissance
Les énergies fossiles et les ressources minérales sont centrales dans le processus de transition bas-carbone. L’Amérique latine, riche en minerais et métaux clés pour la transition, et les pays du CCG, dépendants des revenus issus des hydrocarbures, apparaissent a priori à l’opposé sur la carte de la transition. Les conséquences macroéconomiques sont pourtant difficiles à déterminer pour le moment. Les pays du Golfe ont certains avantages sur le marché du pétrole, mais le rythme de la transition pourrait affecter la rente plus rapidement qu’escompté. En Amérique latine, si l’importance des réserves de matériaux critiques rendent les perspectives plus favorables, des stratégies nationales diverses et de multiples contraintes pourraient en limiter l’ampleur