Croissance du PIB, mesure de l'inflation, taux d'intérêt et taux de change.
Les chercheurs s’accordent généralement sur un point : le vieillissement de la population est préjudiciable à la croissance économique car la population en âge de travailler diminue. Leurs avis sont plus partagés concernant son impact sur l’inflation qui dépend, entre autres, du comportement de consommation et d’épargne de chaque âge. Les évolutions salariales vont jouer un rôle clé. Une baisse de la population active pourrait créer des goulets d’étranglement structurels sur le marché du travail dans certains secteurs, déclencher une « guerre des talents » et obliger les entreprises à verser des salaires plus élevés et à augmenter leurs prix de vente, avec des répercussions possibles sur le reste de l’économie
Selon son estimation finale, l’indice PMI composite S&P Global de l’activité mondiale s’est replié pour le septième mois consécutif en août. La perte d’élan de la croissance mondiale au milieu du 3e trimestre est manifeste, un signal négatif renforcé par le niveau de l’indice, qui atteint tout juste 50 (contre 51,6 en juillet), soit le seuil séparant l’expansion de la contraction.
Croissance, inflation, taux d'intérêt et taux de change
Les faits stylisés sont des schémas récurrents existant entre les variables économiques et entre les variables économiques et les marchés financiers. Ils sont conditionnés par l’environnement économique et déterminent les attentes des ménages, des entreprises et des investisseurs. Ils sont également utilisés dans l'élaboration des prévisions économiques. Dans le cycle actuel, la pertinence de certains faits stylisés soulève quelques doutes. Aux États-Unis, l’économie continue de croître malgré une inversion significative de la courbe des taux et des hausses de taux agressives. Dans la zone euro, le marché du travail a jusqu’à présent été résilient malgré les actions de la BCE
À Jackson Hole le 25 août 2023, Jerome Powell a livré une analyse détaillée de l’inflation américaine. Il a notamment mis l’accent sur les trois grandes composantes de l’inflation sous-jacente qui permettront de suivre les progrès réalisés sur le chemin de la désinflation. On y voit deux tendances encourageantes – la baisse importante de l’inflation des biens (hors énergie et alimentation) et le début de reflux de l’inflation des services liés au logement – mais aussi, et surtout, une troisième tendance, préoccupante : l’absence de baisse dans les autres services.
Depuis peu, la Réserve fédérale comme la Banque centrale européenne emploient fréquemment le terme « incertitude », une donnée dont elles doivent tenir compte dans leurs décisions de politique monétaire. De même, les ménages, les entreprises et les investisseurs sont confrontés à différents types d’incertitude : l’incertitude entourant l’état exact de l’économie, celle sur la politique économique à venir et la politique monétaire en particulier, celle sur la transmission des chocs passés – i.e. les relèvements de taux d’intérêt – et les risques engendrés par des événements (géopolitiques, climatiques, etc.) susceptibles d’impacter l’économie
Chiffres du PIB et de l'inflation, taux d'intérêt et taux de change.
Qu’il émane de l’agence européenne Copernicus ou de la NOAA américaine[1], le constat est le même : en juillet 2023, la moyenne des températures mesurées à la surface du globe a battu un record absolu, sur terre comme en mer. Les relevés scientifiques confirment ainsi, s’il en était encore besoin, que le changement climatique est là, que ses effets s’accentuent, et qu’il n’épargne personne.
Records de températures en Chine et aux États-Unis, incendies géants au Canada, sécheresses historiques en Espagne et au Maroc, etc. : l’été 2023, qui se présente comme le plus chaud jamais enregistré, confirme, s'il en était encore besoin, que le changement climatique est là, que ses effets s’accentuent, et qu’il n’épargne personne. Son origine réside dans un phénomène connu de longue date, puisque identifié pour la première fois en 1824 par le mathématicien français Joseph Fourier : l’effet de serre, en l’occurrence celui que provoquent les activités humaines en rejetant dans l’atmosphère quantité de gaz du même nom.Il s’agit d’un processus cumulatif qui, sauf à risquer un réchauffement planétaire intolérable, devra s’interrompre
Dans les prochains trimestres, la croissance économique devrait ralentir aux États-Unis et dans la zone euro, tandis que l’inflation sous-jacente devrait marquer nettement le pas. Les délais de transmission de la politique monétaire à l’économie étant longs et variables, l’impact de la hausse des taux ne s’est pas encore tout à fait matérialisé. Le processus prend plus de temps que prévu et l’attente se fait longue. Aux États-Unis, l’économie a été particulièrement résiliente malgré le recul récent de certaines données. Dans la zone euro, le marché du travail reste dynamique mais de nombreux chiffres s’inscrivent en repli, y compris dans les services
Croissance du PIB, inflation, taux d'intérêt et taux de change
La greenflation (ou inflation verte) désigne le plus souvent l’inflation liée aux politiques publiques et privées mises en place dans le cadre de la transition écologique.Adapter les modes de production à des technologies bas carbone, moins émettrices de gaz à effet de serre, demandera, d’une part, des investissements massifs et coûteux qui renchériront le coût marginal de chaque unité produite à court terme et, d’autre part, d’utiliser des matériaux plus rares donc plus chers. Cela créera des pressions à la hausse sur les prix. La transition écologique nécessitera également de jouer sur le « signal prix » : renchérir le prix des énergies fossiles par la taxation (taxe carbone) et les marchés de quotas d’émissions (prix explicite) ainsi que par la réglementation (prix implicite)
Après plusieurs mois d’amélioration, les perturbations des chaînes de production mondiales semblent avoir atteint un point bas, mais quelques signes de « détérioration » émergent à nouveau. L’indicateur synthétique de la Réserve fédérale de New York (FRNY ; graphique 3), qui mesure ces tensions, est remonté légèrement en juin, pour la première fois en 2023, tout comme l’indice PMI relatif aux délais d’approvisionnement de marchandises (indice intégré dans l’indicateur agrégé de la FRNY).
Au mois de juillet, la divergence est restée de mise entre les principales économies de l’OCDE. Les enquêtes de conjoncture ont montré des signes de ralentissement plus marqués en Europe qu’aux Etats-Unis, où divers indicateurs (ISM non manufacturier, enquêtes auprès des ménages) se sont même améliorés.
Taux d'intérêt et taux de change, croissance du PIB et inflation
Même si la croissance de début 2023 a été meilleure que prévu pour les pays émergents, le scénario du ralentissement semble se confirmer pour le reste de l’année. En 2024, la vigueur de la reprise dépendra du contexte géopolitique et de l’ampleur de la détente de la politique monétaire aux États-Unis et en zone euro. Elle dépendra également des perspectives d’investissements des pays. Le rapport annuel de la CNUCED autorise un certain optimisme en la matière, sauf pour les économies à faible revenus.
L’indice mondial PMI composite s’est établi à 52,7 en juin, soit un plus bas depuis quatre mois, reflétant la perte de vitesse de la croissance mondiale à la fin du deuxième trimestre 2023. L’indice demeure toutefois confortablement en zone d’expansion, soutenu par le secteur des services. En revanche, le PMI manufacturier est reparti à la baisse en juin.
GDP growth, inflation, interest rates and exchange rates
Pour les économistes et les observateurs des banques centrales, la conférence de la BCE à Sintra (Portugal) et la conférence de la Réserve fédérale en août à Jackson Hole sont les temps forts de l’été. À la conférence de Sintra, les présentations et les panels ont été, comme toujours, très stimulants, mais ont aussi invité à la réflexion. La désinflation est trop lente, l'inflation présente des risques à la hausse par rapport à l'ère prépandémique, les taux directeurs devront rester élevés et les prévisions économiques sont plus difficiles que jamais à établir.
Avec un poids de 34,4%, les loyers constituent le principal poste de l’indice des prix à la consommation (IPC) aux États-Unis. Leur progression s’est fortement accélérée depuis 2021 et la reprise économique post-pandémique : de 1,5% en glissement annuel en février 2021, leur hausse a atteint un pic à 8,2% en mars 2023 et n’a que très légèrement reflué depuis, à 8,0% en mai. La contribution importante de cette composante « loyers » maintient l’inflation américaine à un niveau élevé.
Dans les principales économies de l’OCDE, la lenteur qui caractérise la baisse de l’inflation devrait se prolonger, tandis que le ralentissement de la croissance finirait par déboucher, sous l’effet du resserrement monétaire (particulièrement rapide et important), sur une récession aux États-Unis et une stagnation du PIB de la zone euro. Divers facteurs de soutien devraient limiter l’ampleur du retournement mais la reprise qui s’ensuivra serait tout aussi limitée. La lenteur de la convergence de l’inflation vers sa cible de 2% obligerait les banques centrales à garder une politique restrictive malgré un début de baisse des taux au premier semestre 2024.
L’incertitude portant sur la politique économique américaine, basée sur la couverture médiatique, a baissé en juin après un rebond en mai. L’indice d’incertitude économique de la Commission européenne a fléchi en juin à la faveur de la diminution de l’incertitude dans les différents secteurs d’activité, hormis l’industrie où l’indice est resté stable.