D’après les dernières données conjoncturelles, les divergences en termes de croissance entre les États-Unis, l’Europe et le Japon se seraient maintenues en début d’année 2024.
En Europe, la conjoncture du 1er trimestre a été une nouvelle fois perturbée par des éléments exceptionnels, cette fois en lien avec la crise en mer Rouge qui a particulièrement affecté la production automobile, et par extension la production industrielle au mois de janvier. Les signes d’une amélioration du climat des affaires perçus les mois précédents se sont néanmoins plutôt confirmés, confortant notre scénario d’une accélération de la croissance dans la zone euro à partir du 2e trimestre (0,3% t/t après 0,1% t/t au 1er). Le redémarrage au Royaume-Uni serait plus timide, l’activité restant entravée par l’inflation.
Aux États-Unis, le fort dynamisme de l’économie observé au 2e semestre 2023 devrait s’essouffler, mais la croissance resterait toutefois solide au 1er trimestre, avec un GDPnow de la Fed d’Atlanta (0,6% t/t) proche de notre prévision (0,7%).
Au Japon, malgré des indicateurs de climat des affaires plus favorables, la croissance serait négative (-0,2% t/t) en raison d’une demande toujours faible.
La communication des banquiers centraux a évolué en mars, en particulier au Japon, où, comme nous l’anticipions, la Banque du Japon a décidé de mettre fin à sa politique de taux d’intérêts négatifs. Notre scénario d’un premier assouplissement monétaire au mois de juin en Europe et aux États-Unis s’est également renforcé.
Les données d’inflation n’offrent toutefois pas un blanc-seing aux Banques centrales pour infléchir leur politique. Cela en raison de la résistance de l’inflation sous-jacente, liée à la hausse des prix des services et à un marché du travail qui demeure en tension. C’est particulièrement le cas pour le Royaume-Uni, mais également pour les États-Unis ou la zone euro.