Les premiers indicateurs disponibles pour le mois de janvier soulignent un début de trimestre encore faible (après une contraction du PIB de -0,3% t/t au T4 2023), d’où notre prévision d’une nouvelle baisse du PIB de -0,1% t/t au 1er trimestre. La production manufacturière (en rebond de 1% m/m en janvier) reste inférieure à celle de novembre de 1,5%, en raison d’une nette baisse de la production automobile (de 10% inférieure en janvier à son niveau de novembre). Ce repli s’explique par des problèmes d’approvisionnements liés à la situation en mer Rouge (qui ont également affecté le secteur en février).
Les indicateurs de climat des affaires, encore détériorés en janvier, ont bien traduit cette faiblesse. Leur rebond au mois de mars est principalement porté par la composante anticipations, qui s’améliore en raison des attentes d’assouplissement de la politique monétaire de la BCE. Toutefois, la composante du climat des affaires de l’IFO liée à la situation contemporaine s’améliore également : elle retrouve, à 88,1 en mars, un niveau proche de décembre, refermant ainsi une parenthèse de deux mois plus difficiles.
Un tel rebond pourrait s’expliquer, pour l’heure, par la dissipation d’effets négatifs (difficultés du secteur automobile, impact de la consolidation budgétaire annoncée en décembre), davantage que par une véritable reprise. En effet, les nouvelles commandes à l’industrie ne se sont pas redressées (pour l’essentiel) et se sont même encore dégradées pour les commandes domestiques de biens d’équipement (signal négatif en termes d’investissement des entreprises). La confiance des ménages demeure, en parallèle, à un bas niveau (-29 en mars), proche de celui de février et en deçà de celui enregistré entre mai 2023 et janvier 2024.
Ce manque de confiance des ménages survient malgré une désinflation significative (2,7% a/a sur l’indice harmonisé en février 2024, contre 6,4% a/a en août 2023), mais moins perceptible sur l’indice sous-jacent (3,3% a/a en février 2024, un niveau quasi inchangé, sur les 3 derniers mois, en raison d’une stabilisation de l’inflation sur les services).
En parallèle, la bonne tenue du marché du travail reste de mise, dans un contexte de pénuries de main d’œuvre toujours fortes, voire accrues dans certains secteurs (dont l’automobile) : le mois de janvier 2024 a ainsi vu les plus fortes créations nettes d’emploi (54000) depuis près d’un an.
Achevé de rédiger le 26/03/2024