La conjoncture britannique reste dégradée, mais les derniers chiffres d’activité attestent d’un léger mieux en début d’année 2024. L’estimation mensuelle de l‘ONS indique une croissance de la valeur ajoutée de 0,2% m/m en janvier, portée par un rebond dans le commerce de détail et de gros (+1,8% m/m) et la construction (+1,1% m/m). Néanmoins, cela fait suite à un second semestre 2023 difficile, marqué par une baisse du PIB réel de 0,5%. Par ailleurs, nous anticipons une hausse de l’activité très limitée au T1 2024, qui ne comblerait que partiellement la contraction des trimestres précédents.
Les évolutions sur le front de la consommation privée restent, en effet, contrastées. La dernière enquête du CBI sur les ventes au détail fait état, à nouveau, en mars, d’une nette amélioration de la balance d’opinion sur les volumes de ventes, qui repasse en territoire positif pour la première fois en un an. Ces améliorations ne se traduisent néanmoins pas encore sur les données dures de ventes au détail, qui restent déprimées et en stagnation depuis près d’un an, même si une légère augmentation a été observée en février (+0,1% m/m).
La confiance des ménages est restée inchangée en mars : si l’évolution sur la situation financière continue de s’améliorer, sur fond de reflux de l’inflation et de hausse des salaires en termes réels, les intentions d’achat de biens durables se détériorent à nouveau et soulignent la frilosité des consommateurs face à la conjoncture actuelle. Le marché immobilier retrouve néanmoins des couleurs depuis plusieurs mois, avec des prix qui repartent à la hausse depuis cet automne (l’indice Nationwide a progressé de 2,6% entre septembre 2023 et février 2024) et des nouvelles instructions de vente au plus haut depuis trois ans et demi, selon l’enquête RICS.
La désinflation s’est poursuivie en février, renforçant les attentes sur une première baisse de taux de la part de la Banque d’Angleterre, que nous prévoyons pour juin. En glissement annuel, l’indice des prix à la consommation a décéléré de 4,0% en janvier à 3,4% en février. La trajectoire de désinflation entre les biens et les services reste à ce stade très différente, même si ces deux composantes ont reculé en février. À 6,0% en février, l’inflation dans les services se heurte à une croissance des salaires toujours très vigoureuse (+5,8% en g.a.). L’inflation reste un frein important pour l’activité au Royaume-Uni, qui devrait sous-performer encore en 2024, avec une croissance attendue à 0,1%, identique à 2023.
Achevé de rédiger le 26/03/2024