L’inflation espagnole a, comme anticipé, ralenti en février. En variation annuelle, l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) n’a progressé que de 2,9% (-0,6 point de pourcentage par rapport à janvier) en raison d’une accentuation de la déflation des prix de l’énergie, elle-même induite par des conditions météorologiques favorables1. À l’instar d’autres pays de la zone euro, l’inflation dans les services persiste en Espagne, cette dernière restant la principale composante contribuant à l’inflation d’ensemble (contribution de 1,9 pp).
Après le record touristique enregistré en 2023, l’activité ne faiblit pas en ce début d’année. Bien que le nombre d’arrivées ait été légèrement plus faible en janvier qu’en décembre (-7,2% m/m en janvier2), le nombre de voyageurs a tout de même frôlé les 5 millions, un niveau historique pour un tel mois. Cette vigueur du tourisme espagnol s’est mécaniquement répercutée sur l’activité du secteur des services. L’indice PMI associé poursuit son envolée, atteignant en février son niveau le plus élevé depuis mai 2023 (54,7 ; +2,6 points). L’optimisme des entreprises concernant l’activité des prochains mois s’est renforcé, soutenant également l’emploi (53,6 ; -0,6 point).
De manière remarquable, les créations nettes d’emploi demeurent importantes (+73 000 emplois sur un mois en février), notamment dans les secteurs de l’éducation et de l’hôtellerie. Le nombre de chômeurs a atteint son niveau le plus bas pour un mois de février depuis 2008, à 2,66 millions3. Cette robustesse du marché du travail, associée à la forte croissance des salaires (+4,2% a/a au T4 2023), permettra de stimuler davantage la consommation des ménages, qui devrait donc rester l’un des principaux facteurs de la croissance espagnole pour au moins un trimestre supplémentaire.
De son côté, l’activité manufacturière, qui se contractait depuis avril 2023, est revenue en zone d’expansion en février (PMI manufacturier à 51,5 ; + 2,3 points), portée par la hausse des nouvelles commandes et donc de la production.
En raison de ces bonnes performances observées dans ces deux secteurs, l’indice PMI Composite s’est amélioré (53,9 ; +2,4 points) et, surtout, reste à un niveau bien supérieur à celui de l’ensemble de la zone euro (49,2). Nous prévoyons ainsi que la croissance espagnole restera nettement plus élevée que celle de la zone euro durant l’ensemble de l’année. Selon nos prévisions, la croissance espagnole s’élèverait à 0,4% t/t au T1, avant de repartir plus franchement à la hausse à partir du T2, pour atteindre 0,6% t/t en fin d’année.
Achevé de rédiger le 20/03/2024