L’activité économique des États-Unis a légèrement décéléré en février, selon l’enquête ISM. Celle-ci rapporte une détérioration du climat des affaires dans le secteur manufacturier, mettant un coup d’arrêt à trois mois d’augmentations, l’indice associé s’élevant à 47,8 (-1,3pp). De plus, la baisse est quasiment généralisée au sein des sous-composantes principales, y compris les nouvelles commandes qui retournent en zone de contraction (49,2, -3,3pp) après en être sorti pour la première fois depuis août 2022 au mois de janvier. L’ISM non-manufacturier rapporte également une diminution, mais de moindre ampleur, à 52,6 contre 53,4 précédemment, du fait d’un recul des embauches et de livraisons plus rapides, ces dernières suggérant une plus grande capacité des fournisseurs à répondre à la demande. Ces résultats sont conformes à notre estimation d’un ralentissement de la croissance du PIB au premier trimestre 2024, à +0,7% t/t contre +1,4% au T4 2023, légèrement au-dessus du GDPnow de la Fed d’Atlanta (+0,6% t/t).
À l’inverse, le mois de février a été marqué par de modestes améliorations s’agissant de la production industrielle et des ventes au détail, qui avaient débuté l’année par un recul mensuel. De fait, l’indice de production industrielle a progressé de +0,1% m/m (+0,6pp). Quant au groupe de contrôle des ventes au détail, lequel exclut les données liées à l’automobile (véhicules à moteur et leurs composantes, essence) et qui constitue un indicateur avancé de la consommation des ménages dans le PIB, il a gagné +0,3% m/m (+1,1pp).
Sur le plan de l’emploi, les créations nettes d’emplois salariés non-agricoles ont surpris à la hausse en février, s’élevant à +275k, un résultat toutefois largement tempéré par de significatives révisions à la baisse sur les deux mois précédents (dont -120k sur le résultat initial du mois de janvier). Dans le même temps, le taux de chômage a atteint 3,9%, ce qui correspond à un plus haut depuis janvier 2022.
Les chiffres de l’inflation se sont quant à eux révélés décevants au mois de février. Mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC), celle-ci réaccélère mensuellement (+0,4% m/m, +0,1pp) et en glissement annuel (+3,2%, +0,1pp). Si l’inflation sous-jacente se réduit à +3,8% a/a (-0,1pp), elle continue de se caractériser par le niveau élevé de ses composantes liées aux services (+5,8% a/a pour les services de logement, +4,6% hors logement).
La seconde réunion de politique monétaire de l’année 2024 s’est conclue, comme attendu, sur un maintien de la cible de taux au niveau de 5,25 – 5,5%, atteint en juillet dernier. La décision de taux s’est accompagnée de la publication des projections économiques médianes des membres du comité. Ces derniers maintiennent leurs attentes d’une cible de taux à 4,5 – 4,75% à la fin 2024, soit trois baisses de 25 pb, en dépit des révisions à la hausse sur l’inflation PCE sous-jacente (2,6%, +0,2pp) et le taux de croissance (2,1%, +0,7pp) de 2024 depuis les prévisions du quatrième trimestre 2023.
Achevé de rédiger le 28/03/2024