D'un point de vue économique, 2022 restera dans l'histoire comme l'année du retour en force de l’inflation, qui a obligé les principales banques centrales à entamer un cycle de resserrement agressif. Il est fort probable que dans douze mois, nous regarderons 2023 comme une année de récession et de désinflation, une année où les taux d’intérêt officiels auront atteint leur taux final. Comme toujours, la liste des « inconnues connues » est longue. Les prix de l'énergie pourraient encore augmenter après leur récent fléchissement, la désinflation pourrait être plus lente que prévu, les taux directeurs pourraient culminer à un niveau plus élevé que les prix actuels des marchés, la récession pourrait être plus longue et plus profonde
La revue des marchés au 12 décembre 2022 : marché monétaire et marché obligataire, taux de change, prix des matières premières, marchés actions, performances par secteur d'activité, et beaucoup plus.
Croissance, inflation, taux d'intérêt et taux de changex d'intérêt et taux de change
Aux États-Unis comme dans la zone euro, les entreprises rencontrent toujours autant de difficultés à recruter. Cela pourrait les conduire à ne pas licencier quand les conditions économiques se durciront, par crainte de nouvelles difficultés au moment de la reprise. En limitant la hausse du chômage, ce comportement de rétention de main-d’œuvre constitue une source de résilience. Cependant, il se traduit aussi par une baisse de la productivité qui devrait peser sur les bénéfices des entreprises, et conduire ces dernières à augmenter leurs prix de vente. Dans ce cas, la rétention d’effectifs ralentirait aussi la baisse de l’inflation.
Le PMI manufacturier apparaît contrasté en novembre, avec une autre baisse significative aux États-Unis et un rebond depuis de bas niveaux en zone euro. La situation s’est améliorée en France, en Allemagne, en Grèce, en Italie et en Espagne, mais l’indice a chuté aux Pays-Bas. Au Brésil, son recul a été exceptionnel, il sera donc essentiel d’observer les données du mois prochain pour voir s’il s’agissait d’un incident ponctuel.
Le nombre des nouveaux cas du Covid-19 continue d’augmenter dans le monde pour la troisième semaine consécutive. 3,2 millions de contaminations ont été enregistrées entre le 24 et le 30 novembre, soit une hausse de 10% par rapport à la semaine précédente. L’ensemble des régions sont concernées, à l’exception de l’Amérique du Nord.
Nous nous appuyons sur plusieurs indicateurs d’incertitude, complémentaires tant sur le plan de la portée que sur le plan de la méthodologie. En commençant en haut à gauche et en progressant dans le sens des aiguilles d’une montre, l’incertitude de la politique économique américaine, fondée sur la couverture médiatique, s’est inscrite sur une tendance à la hausse au cours des douze derniers mois. Cela est lié au resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale. Les dernières observations n’indiquent toutefois pas de tendance claire.
La résorption des perturbations dans les échanges mondiaux se poursuit. Néanmoins, des risques importants de friction demeurent pour cet hiver, en plus des répercussions directes liées à la guerre en Ukraine. La Chine est confrontée à une hausse record des contaminations à la Covid-19, et sa politique zéro Covid a mis à l’arrêt plusieurs usines dans la province du Hénan, qui abrite des lignes de production de grands groupes technologiques mondiaux.
Entre le 17 et le 23 novembre, 2,9 millions de nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés dans le monde, soit une augmentation de 13% par rapport à la semaine précédente. Il s’agit de la deuxième semaine consécutive de hausse des contaminations. L’ensemble des régions du monde est concerné, l’Amérique du Sud se distinguant par une recrudescence nettement plus importante.
Après avoir baissé pendant un mois, les chiffres de la pandémie de Covid-19 repartent légèrement à la hausse dans la plupart des régions du monde, mais restent à un niveau bas. L’indicateur de substitution hebdomadaire du PIB est relativement stable, voire sur une tendance légèrement baissière, aux Etats-Unis, en France, en Allemagne, en Espagne, en Belgique et au Japon.
Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 continue de baisser dans la plupart des régions du monde. Pour la première fois depuis le 20 octobre 2021, le nombre de contaminations est repassé sous la barre des 3 millions hebdomadaires en moyenne sur sept jours glissants. Ainsi, on a enregistré 2,45 millions de nouveaux cas entre le 27 octobre et le 3 novembre 2022, soit une baisse de 15% par rapport à la semaine précédente (graphique 1). Le nombre de nouveaux cas continue de baisser nettement en Europe (-34%) et, dans une moindre mesure, en Afrique (-8%), tandis qu’il s’est stabilisé en Amérique du Nord et du Sud. En Asie, le nombre de cas repart à la hausse (+11%), notamment au Japon (333 980, +25%), en Corée du Sud (293 934, +35%) et à Taiwan (270 077, -3%).
Nous nous appuyons sur plusieurs indicateurs d’incertitude, complémentaires tant sur le plan de la portée que sur le plan de la méthodologie. En commençant en haut à gauche et en progressant dans le sens des aiguilles d’une montre, l’incertitude de la politique économique américaine, fondée sur la couverture médiatique, s’est inscrite sur une tendance à la hausse au cours des douze derniers mois. Cela est lié au resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale et à ses conséquences sur la croissance. Aux États-Unis, les dernières données montrent une augmentation de l’incertitude des entreprises quant à la croissance des revenus issus des ventes.
Royaume-Uni, Grèce, Afrique du Sud : les grèves dans le secteur portuaire se sont multipliées ces derniers jours, entraînant des perturbations, en particulier en Afrique du Sud. Le trafic maritime mondial a cependant continué de se fluidifier et le fret, mesuré par l’indice Freightos, est retombé à son plus bas niveau depuis la fin décembre 2020 (Graphique 5). Cela représente une chute de 70% par rapport au pic enregistré en septembre 2021 et un recul des coûts des deux tiers depuis le début de l’année 2022.
L'analyse par la somme des parties, largement utilisée en finance d’entreprise, a fait son apparition parmi les banques centrales. Cela traduit la crainte que les effets des nombreuses hausses de taux synchrones dépassent ceux de l’addition de ces hausses. Il y a plusieurs explications possibles à cela. Dans la mesure où l'inflation dans un pays donné dépend en grande partie des capacités de production inemployées au niveau mondial, ces hausses synchrones pourraient entraîner une baisse soudaine de l'inflation. La hausse des prix à l'importation, liée à la dépréciation de leur devise, pourrait forcer des pays à un resserrement monétaire. Une baisse de la confiance joue aussi un rôle, en particulier pour les entreprises exportatrices
Quand la croissance ralentit, les risques sont orientés à la baisse car les ménages et les entreprises font preuve de prudence dans leurs décisions de dépenses et d'investissement. En l’état actuel des choses, il est difficile de déterminer ce qui pourrait créer une surprise à la hausse. Or, d’après le FMI, plusieurs risques menacent la croissance tels que le coût de l’énergie, la crise du secteur immobilier chinois, ou encore les perturbations sur le marché du travail. Les conditions financières pourraient se détériorer. Une telle situation pourrait avoir un impact non linéaire sur la croissance. Cela illustre le défi auquel sont confrontées les banques centrales : un risque important qui pèse sur la croissance et une inflation exceptionnellement élevée.
La dynamique haussière du nombre de nouveaux cas de Covid-19 se poursuit pour la quatrième semaine consécutive en Europe. Selon les dernières données de l’université Johns-Hopkins, les pays européens recensent 59% (1,92 million sur un total mondial de 3,25 millions) des nouvelles infections de Covid-19 diagnostiquées au cours des sept derniers jours (graphique 1). Dans cette région, le plus grand nombre de contaminations a été enregistré par l’Allemagne (632 167, +54%), suivie de la France (382 191, +21%), l’Italie (282 347, +26%), la Russie (156 489, -26%) puis l’Autriche (95 894, +20%).
Le PMI manufacturier mondial a poursuivi son repli en septembre. L’indice s’est légèrement amélioré au Canada et aux États-Unis, mais il a continué à reculer dans la zone euro, avec une baisse des chiffres en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. Il s’est également inscrit en retrait en Chine. En revanche, il a bien résisté en Inde, en Indonésie et au Vietnam. La situation des nouvelles commandes s’est sensiblement détériorée. Elle est particulièrement mauvaise dans la zone euro et au Royaume-Uni même si ces conditions défavorables touchent à présent un grand nombre de pays. Les commandes ont aussi accusé un repli au Japon et en Chine, tandis qu’elles se sont améliorées en Indonésie.
Le nombre de nouveaux cas hebdomadaires de Covid-19 en Europe continue d’augmenter pour la troisième semaine consécutive, avec 1,7 million de nouvelles contaminations entre le 29 septembre et le 5 octobre, soit une hausse de 17% par rapport à la semaine précédente. La fréquentation des commerces et des lieux de loisirs dépasse à peine son niveau pré-pandémique en Belgique, alors qu’elle est repassée récemment, légèrement, sous ce seuil en Italie. En revanche, elle demeure un peu plus nettement en deçà du niveau d’avant-Covid dans le reste de notre échantillon (France, Allemagne, Espagne, Japon, Royaume-Uni et États-Unis).
Les tensions sur le commerce mondial continuent, globalement, de se résorber, mais de nouvelles frictions émergent en raison de la guerre en Ukraine. L’indice synthétique de la Réserve fédérale de New York, qui évalue ces tensions sur les chaines d’échanges internationaux, s’est replié significativement depuis le début de l’année, pour atteindre en août son plus bas niveau en dix-huit mois. Autre indicateur visible de ce désengorgement, les délais de livraison qui se réduisent. Il reste néanmoins en deçà de sa moyenne historique d’avant pandémie.
3,4 millions de nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés dans le monde entre le 14 et le 21 septembre, soit une baisse de 4% par rapport à la semaine précédente. Il s’agit de la plus faible diminution depuis le mois d’août dernier. L’ensemble des régions du monde est concerné à l’exception notable de l’Europe qui, pour la première fois depuis le mois de juillet dernier, a enregistré une hausse. Dans les autres régions du monde, la tendance reste à la baisse.
L’inflation domine l’actualité économique depuis des mois, mais avec des resserrements monétaires agressifs, cela ne devrait pas durer. Dans le même temps, les craintes de récession s’intensifient. Les banquiers centraux reconnaissent que leur action pourrait provoquer une récession technique, une grande majorité des dirigeants américains s’y attendent et le consensus montre un risque accru de récession aux États-Unis, et encore davantage dans la zone euro. La narration d’une récession devrait mener à de l’attentisme, avec un report des décisions de dépenses et d’embauche. Il devrait aussi créer des interactions négatives, qui se renforceront mutuellement, entre les données concrètes et le sentiment des agents économiques
Dans de nombreux pays développés, les prix de l’immobilier ont très fortement augmenté depuis la crise de la Covid-19. Aux États-Unis, ils ont bondi de 37% entre le 4e trimestre de 2019 et le 2e trimestre 2022. En Allemagne et au Royaume-Uni, la hausse est également importante avec, respectivement, +23,8% et +18,6% sur la même période. L’Italie (+7,4%) ou l’Espagne (+10,8%) sont davantage épargnés, tandis que la France (+14,1%) et le Japon (+15%) se trouvent dans des situations intermédiaires. De telles augmentations de prix peuvent-elles se justifier au regard des fondamentaux ou s’apparentent-elles à une bulle immobilière ? Pour quantifier ce phénomène, la Réserve fédérale (Fed) de Dallas publie chaque trimestre un indice d’exubérance des prix de l’immobilier
Ces derniers mois, l’écart considérable et croissant entre l’inflation observée et l’objectif a fini par créer, au sein des banques centrales, un sentiment d’urgence à agir. On peut parler de phase de panique du cycle de resserrement. Il s’est ensuivi une succession rapide de hausses de taux. Le resserrement est rapide au lieu d’être progressif afin d’éviter un désancrage des anticipations d’inflation. Cette phase de persévérance cèdera la place à une attitude attentiste une fois le taux final – le pic cyclique du taux d’intérêt – atteint. Lors de cette phase de patience, les banques centrales attendront de voir comment les données évolueront
La dynamique baissière du nombre de nouveaux cas de Covid-19 se poursuit pour la septième semaine consécutive dans le monde. 3,6 millions ont été signalés entre le 6 et le 12 septembre, soit 16% de moins que la semaine précédente (graphique 1). D’une façon générale, la situation continue de s’améliorer fortement en Amérique du Sud (-33%), en Amérique du Nord (-20%) et en Asie (-18), alors qu’elle s’est stabilisée en Europe après huit semaines de baisse. En Afrique, le nombre de cas repart à la baisse (-12%) après avoir légèrement augmenté la semaine précédente.
L’année 2022 n’est pas terminée mais il est probable qu’elle marquera, après le pic de 2019, un record absolu en termes de rejets de gaz à effet de serre (GES). La reprise du trafic, aérien ou routier, l’intensification du recours au charbon comme substitut au gaz russe, ou tout simplement le fait que l’économie mondiale soit restée en expansion malgré une Chine et des États-Unis moins allants, laissent peu de place au doute. Dans sa dernière Global Energy Review, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) note que 2021 avait déjà vu les émissions de CO2 augmenter fortement par rapport à 2020 (+6%) du fait de la reprise post-Covid. Le charbon, encore lui, avait été l’un des principaux animateurs du rebond