Croissance du PIB, inflation, taux d'intérêt et taux de change
Qui, des États-Unis ou de la zone euro, est le plus exposé à la récession ? La première réponse qui vient est : la zone euro. Celle-ci a, en effet, « techniquement », déjà basculé en récession au regard de la double baisse du PIB au 4ème trimestre 2022 et au 1er trimestre 2023. Mais, pour l’heure, cette récession apparaît seulement d’ordre « technique » : la contraction du PIB est, en effet, de faible ampleur et elle n’est pas généralisée à l’ensemble des composantes de la croissance ni aux Etats-membres de la zone euro.
Le resserrement monétaire important et rapide opéré par les grandes banques centrales et la perspective d’autres relèvements de taux à venir font craindre un excès de zèle dans la lutte contre l’inflation avec une réaction non-linéaire des agents économiques à une énième hausse. Plusieurs facteurs entrent en jeu : des esprits animaux négatifs, le niveau et les caractéristiques de la dette, la valorisation des actifs, les prêts bancaires, les marchés financiers. Ceci plaide pour une plus grande progressivité et, à un certain stade, marquer une pause tout en insistant sur le fait que le cycle de resserrement n’est pas terminé.
Le volume des exportations mondiales s’est nettement replié en avril. Cette correction était attendue après la forte progression du mois précédent, liée notamment aux effets de rattrapage du déconfinement en Chine.
Croissance, inflation, taux d'intérêt et taux de change
Au mois de juin, les principales économies de l’OCDE ont connu des évolutions divergentes qui posent la question du point de bascule entre une situation où la croissance se poursuit - avec des tensions inflationnistes qui nécessitent de poursuivre le resserrement monétaire - et une autre où elle ralentit davantage et où le reflux de l’inflation permet d’envisager la fin de la hausse des taux.
Comment caractériser le cycle économique actuel ? Qu'il s'agisse de la transmission monétaire, du ralentissement de la croissance ou encore de la désinflation, la lenteur semble être de mise. De plus, les perspectives de reprise, qui marqueront le début d'un nouveau cycle, promettent d'être placées sous le même signe.
GDP growth, inflation, interest rates and exchange rates
La hausse, en mai, de l'indice mondial PMI composite l’a porté à son plus haut niveau depuis un an et demi. Il s’agit de la quatrième augmentation consécutive. Toutefois, cette amélioration de l'activité globale masque une disparité importante entre le dynamisme du secteur des services et la faiblesse du secteur manufacturier.
La dynamique de l’inflation au Royaume-Uni continue d’inquiéter, tandis qu’au Japon, les anticipations de marché s’ajustent encore timidement au nouveau contexte inflationniste. L’inflation sous-jacente aux États-Unis est restée élevée en avril, mais certains indicateurs alternatifs s’améliorent quelque peu. En zone euro, plusieurs secteurs des services connaissent une poussée inflationniste de plus en plus importante, alimentée pour certains par la hausse des salaires.
L’indice d’incertitude économique de la Commission européenne a fléchi en mai, poursuivant son reflux depuis octobre 2022, entraîné par la baisse de l’incertitude dans les différents secteurs d’activité, à l’exception du secteur de la construction où elle est repartie fortement à la hausse.
Croissance du PIB et inflation. Taux d'intérêt et taux de change.
La réouverture de l’économie chinoise en fin d’année dernière a finalement produit ses effets avec quelques mois de décalage. Le volume des exportations en provenance de Chine a en effet bondi de 19,8% m/m en mars selon les chiffres publiés par le CPB.
En avril et mai, la conjoncture des principales économies de l’OCDE affiche une relative détérioration dont l’ampleur et le degré d’avancement varient selon les pays. En Europe, la détérioration observée depuis quelques mois dans l’industrie commence à se transmettre aux services, où les indices de confiance ont engagé un mouvement de repli. Aux États-Unis, l’ISM des services a modérément crû en avril a contrario d’un indice ISM en deçà de 50 pour le 6e mois consécutif dans l’industrie.
Perte de biodiversité, assèchement des sols, insécurité alimentaire, déplacements de populations : rapport après rapport, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) alerte sur les conséquences du réchauffement climatique et la nécessité de le maintenir dans la limite soutenable de +1,5°C à +2°C par rapport à l’ère préindustrielle. Alors que la hausse moyenne des températures atteint déjà 1,2°C à la surface du globe, la seule façon d’y parvenir passe par une réduction « rapide, profonde et, dans la plupart des cas, immédiate, des émissions de gaz à effet de serre (GES) »[1].
Le mois d’avril a été marqué par une stabilisation de l’indice PMI des directeurs d’achat dans le secteur manufacturier à un niveau toujours fragile.
Les décisions des banques centrales influencent les marchés, les ménages et les entreprises. Il est donc nécessaire de comprendre comment les banques centrales réagiront aux développements économiques. Dans le cas de la BCE et de la FED, les fonctions de réaction sont similaires mais les messages divergent en raison des différences en termes de contexte économique, particulièrement les taux d’intérêt réels.
Les banquiers centraux restent confrontés à une inflation élevée qui s’est généralisée à la quasi-totalité des postes de l’indice des prix à la consommation. Si l’inflation des produits alimentaires demeure l’un des principaux moteurs de la hausse des prix, la dynamique dans les services reste très vigoureuse.
Traditionnellement, la politique monétaire est axée sur le maintien de la stabilité des prix tandis que la politique budgétaire vise d’autres objectifs. Lorsque l’inflation est très inférieure (supérieure) à la cible dans la durée, la politique monétaire peut devenir, du fait de cette séparation des rôles, extrêmement accommodante (restrictive). En conséquence, les taux d’intérêt connaissent une importante amplitude cyclique, qui peut entraîner des conséquences indésirables pour l’économie et menacer la stabilité financière. Des simulations montrent qu’une approche coordonnée entre politiques monétaire et budgétaire diminue l’ampleur cumulée optimale des baisses (hausses) de taux. Cependant, une telle approche serait probablement très difficile à mettre en pratique.
L’incertitude concernant la politique économique américaine, basée sur la couverture médiatique, a rebondi en mars. L’indice d’incertitude économique de la Commission européenne a baissé en avril, sous l’effet de la diminution de l’incertitude dans les différents secteurs d’activité.