Dans l’ouest de l’Europe, le nombre de défaillances d’entreprises est revenu, au dernier trimestre 2022, à un niveau proche de celui atteint fin 2019. Cette remontée masque des disparités nationales. Le Royaume-Uni et la Suède l’ont entamée les premiers, l’affaiblissement de la croissance et le resserrement de la politique monétaire y étant plus précoces (et plus conséquents concernant le Royaume-Uni) qu’en zone euro. Au sein de cette dernière, le rebond des défaillances demeure partiel, mais il devrait se poursuivre.La situation des secteurs reflète ces différences. Ainsi, la hausse est quasi généralisée au Royaume-Uni et en Suède, notamment dans la construction et plus encore dans le commerce
Les signes d’un repli des prix des logements restent parcellaires. Après avoir enregistré une hausse soutenue durant toute l’année 2021, les prix des logements résidentiels dans les principaux pays européens ont continué de résister au resserrement des conditions de crédit au 4e trimestre 2022, à l’exception notable de la Suède et de l’Allemagne. Une généralisation des baisses de prix immobiliers en 2023 est une éventualité non négligeable au regard du dernier Bank Lending Survey (BLS) de la Banque centrale européenne portant sur les conditions d’octroi de crédit au 4e trimestre 2022.
L’évolution des PMI manufacturiers est contrastée en mars, avec notamment une nouvelle hausse aux États-Unis et une baisse dans la zone euro. Après un rebond en février, les nouvelles commandes à l’exportation ont diminué, tandis que la normalisation des conditions d’approvisionnement s’est répercutée sur les prix des intrants.
Croissance, inflation, taux d'intérêt et taux de change au 11 avril 2023
Le resserrement monétaire opéré par la Réserve fédérale et la BCE a entraîné un déclin du climat des affaires dans le secteur manufacturier. Le secteur des services a fait preuve de résilience jusqu’à présent. Cela peut refléter la diversité des sous-secteurs au sein des services, certains étant fortement corrélés avec le secteur manufacturier et d’autres beaucoup moins. Le secteur des services tend également à être moins sensible aux taux d’intérêt, ce qui limite l’impact des hausses de taux des banques centrales. Cette résilience influence également l’évolution de l’inflation. Les services ont une forte intensité de main d’œuvre et l’évolution des salaires est un moteur clé de l’inflation dans ce secteur, bien plus que dans l’industrie manufacturière
L’inflation énergétique continue de perdre en vigueur. Les pressions sous-jacentes progressent néanmoins en zone euro, et certaines mesures alternatives scrutées par la BCE – la médiane pondérée et l’IPCH supercore – ont atteint un nouveau sommet (respectivement à 7,8% et 6,3% en février). Aux États-Unis, l’inflation sous-jacente a ralenti légèrement en février mais la progression mensuelle de l’indice, si elle se poursuit, est toujours cohérente avec un niveau d’inflation supérieur à 3%. L’inflation britannique (totale et sous-jacente) est légèrement remontée en mars.
Les récentes difficultés rencontrées par quelques banques régionales américaines ont ravivé le débat sur un éventuel conflit entre la poursuite de la stabilité des prix et le maintien de la stabilité financière
L’indice d’incertitude économique de la Commission européenne a légèrement baissé en mars, poursuivant son reflux depuis octobre 2022, dans les différents secteurs d’activité, à l’exception de l’incertitude des ménages qui est repartie légèrement à la hausse.
Croissance, inflation, taux d'intérêt et taux de change
Les données récentes témoignent de la résistance de l’économie américaine malgré le resserrement rapide et significatif de la politique monétaire. Dans la zone euro, le secteur des services se montre particulièrement résilient. Malheureusement pour les banques centrales, l’inflation résiste elle aussi. Si l’incertitude sur les perspectives n’était pas aussi élevée, une telle situation justifierait un message fort annonçant de nouvelles mesures de durcissement monétaire. Plus que jamais, les banques centrales doivent se doter d’une stratégie monétaire robuste qui tienne compte des multiples incertitudes. C’est pourquoi le FOMC a adopté un ton plus modéré
Les données du commerce international indiquent clairement une accentuation du ralentissement de l’activité ces derniers mois. Les exportations mondiales en volume (graphique 1) ont poursuivi leur repli d’après les dernières données disponibles (décembre 2022). Les restrictions sanitaires en Chine, qui n’ont été assouplies qu’à la mi-décembre, ont pesé sur les chiffres du pays. Les exportations mondiales enregistrent tout de même une hausse de 2,6% sur l’ensemble de l’année 2022 par rapport à 2021.
En février, les nouvelles conjoncturelles sur le front de la croissance sont restées plutôt positives dans les principales économies de l’OCDE, tandis que les nouvelles du côté de l’inflation ont été négatives.
L’inflation actuellement élevée reste, d’après l’OCDE, la principale menace pesant sur l’économie mondiale. Certes, le pic d’inflation semble derrière nous depuis quelques mois, aux États-Unis comme en zone euro notamment, mais la baisse de l’inflation est restée limitée jusqu’ici. Pourtant, un certain nombre d’éléments concourent à la diminution des pressions inflationnistes : la réduction du déséquilibre entre l’offre et la demande en fait partie, l’offre subissant, en effet, moins de contraintes tandis que la demande voit celles-ci augmenter.
La publication des chiffres de février des indices PMI de S&P Global a apporté de bonnes nouvelles dans l’ensemble. Un des résultats marquants est le redressement de l'indice PMI manufacturier de la Chine, qui atteint, à 51,6, son plus haut niveau depuis huit mois (49,2 en janvier). Cette embellie est liée à la reprise progressive de la production dans les usines depuis la levée des restrictions sanitaires en décembre dernier. Dans la zone euro, les chiffres sont contrastés : en repli en France, en Allemagne et en Autriche, mais en assez nette hausse en Espagne, en Italie et en Irlande. Aux États-Unis et au Japon, l’indice reste en zone de contraction pour le quatrième mois d’affilée.
La légère tendance haussière observée, depuis la mi-avril 2021, de notre indicateur de couverture médiatique s’est inversée depuis la fin 2022 – le début 2023, probablement en lien avec les signes d’une baisse de l’inflation jusqu’en janvier. Aux États-Unis, l'incertitude des entreprises relative à leur chiffre d’affaires a diminué en février, pour le troisième mois consécutif.
Cette nouvelle publication « baromètre de l’inflation » vise à fournir un panorama mensuel, simple de lecture, des dynamiques d’inflation au sein des principales économies développées. Ce cahier de graphiques intègre les dynamiques actuelles des prix (prix à la consommation et à la production, et ses principaux contributeurs), celles anticipées par les ménages et les entreprises, ainsi que les prévisions induites des marchés. La relation entre l’inflation et certains de ses principaux déterminants est également incluse.Cette première édition du baromètre de l’inflation intègre un suivi pour les Etats-Unis, la zone euro et le Royaume-Uni. Ce document sera toutefois amené à s’étoffer au fil du temps.
Panorama économique : taux et changes, PIB et inflation…
Calendriers commentés des principaux indicateurs économiques de la semaine écoulée et de la semaine à venir.
Dans ce nouvel AudioBrief, Guillaume Derrien, économiste de l'équipe OCDE, revient sur la relation étroite qui existe entre la croissance mondiale et l'évolution du commerce international.
En ce début d’année 2023, les signes de résistance des économies des principaux pays de l’OCDE se confirment.
Les modèles de prévision du PIB en quasi-temps réel (nowcast), aussi appelés « modèles de prévision du PIB par approche directe », sont communément utilisés par les conjoncturistes qui suivent au quotidien les évolutions de la croissance du PIB avant la publication des comptes nationaux trimestriels. Ils permettent une estimation de la croissance du PIB sur la base des indicateurs déjà publiés au moment de la prévision.
Les indices PMI mondiaux se sont légèrement améliorés en janvier mais ils restent très bas. On ne peut donc pas en déduire un regain de vigueur de l’activité en ce début d’année 2023.