Le deuxième trimestre de 2024 s’est achevé sur une baisse de l’indice PMI S&P Global de l’activité mondiale. L’indice s’est établi à 52,9 (contre 53,7 en mai), mettant un terme à sept mois de hausse consécutive. Cette diminution est portée à la fois par le secteur manufacturier et par celui des services, avec un indice mondial PMI à 50,9 (contre 51,0 en mai) et à 53,1 (contre 54,0 en mai), respectivement. Ce repli de l’indice n’est pas nécessairement un signe du ralentissement de l’activité mondiale, mais les prochaines enquêtes seront d’autant plus importantes afin de voir s’il s’agit d’une nouvelle tendance ou d’une simple interruption temporaire.
Croissance du PIB, inflation, taux d'intérêt et de change.
Le rallongement des flux maritimes mondiaux, et les problèmes de logistique qui en résultent, continuent de tirer le fret et les prix des porte-conteneurs vers le haut, mais n’engendrent pas, à ce stade, de frein notable à l’activité, ni de hausse importante des prix à l’importation. La remontée des cours s’est bien amplifiée en juin : l’indice Freightos a progressé de 43% m/m le mois dernier, contre une augmentation de près de 15% en mai. L’indice se situait, fin juin, 30% au-dessus du précédent pic observé à la mi-février mais accusait encore un niveau 60% inférieur aux records atteints à l’automne 2021.
Notre scénario central d’un décollage de la zone euro et d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine, confirmé par les derniers indicateurs disponibles, se caractérise par une convergence des taux de croissance. Il, pourrait, toutefois se trouver perturbé par les incertitudes politiques des deux côtés de l’Atlantique (issues incertaines des élections législatives anticipées en France et de l’élection présidentielle américaine). Par ailleurs, si la BCE a amorcé, comme attendu, son cycle de détente monétaire en juin, apportant un soutien opportun à la croissance, la Fed temporise encore. Ce prolongement du statu quo, même s’il paraît fondé pour l’heure, constitue un autre risque baissier
La crise de la Covid-19, plus encore celle de l’énergie provoquée par la guerre russe en Ukraine, ont bouleversé la course des prix dans l’Union européenne (UE). Parce qu’ils achètent 90% de leur gaz et de leur pétrole à l’étranger, les Vingt-Sept ont payé cher leur dépendance aux combustibles fossiles. En 2022 et 2023, leur facture énergétique annuelle est montée à près de EUR 700 milliards, le double de celle des années précédentes; 200 millions de ménages ont vu le coût de la vie augmenter de 16% en moyenne, soit autant que durant toute la décennie 2010.
Dans les quatre zones couvertes (États-Unis, zone euro, Royaume-Uni, Japon), la progression des salaires se maintient au-dessus de l’inflation, ce qui soutient les gains de pouvoir d’achat des ménages mais contribue, Japon mis à part, à maintenir l’inflation dans les services à des niveaux élevés. Les indices de pressions sur les prix (page 19) et les prix à la production remontent modérément.
Aux États-Unis, l’incertitude sur la politique économique, basée sur la couverture médiatique, a légèrement baissé en mai, après deux mois de hausse. Cette diminution peut probablement être imputée, au moins en partie, à la baisse encourageante de l'inflation en avril et mai, qui vient nourrir les anticipations de baisses de taux de la part de la Fed.
Comme prévu, la BCE a abaissé son taux directeur, malgré la révision à la hausse des anticipations d’inflation de ses prévisionnistes. Aux États-Unis, le très bon rapport sur le marché du travail pour le mois de mai rendra probablement la Fed encore plus prudente dans sa décision d’une première baisse de taux. Tant que nous n’aurons pas de resynchronisation (et que les deux banques centrales ne seront pas toutes deux engagées dans un cycle de baisse de leurs taux), la désynchronisation devrait s’accentuer. Cela reflète la différence dans le cycle de désinflation observée actuellement entre les États-Unis et la zone euro. On redoute que cela n’affaiblisse l’euro par rapport au dollar et ne pèse sur l’autonomie politique de la BCE. Ces craintes ne sont pas justifiées
Selon la dernière enquête de S&P Global, l’indice PMI composite mondial s’est nettement redressé en mai (+1,3 point), pour s’établir à 53,7, son niveau le plus élevé depuis mai 2023. Après le gain plus modeste en avril (+0,1 point), c’est un nouveau signal encourageant pour l’activité mondiale du deuxième trimestre, d’autant plus que cette amélioration est portée par le secteur manufacturier comme celui des services, avec un indice mondial PMI à son plus haut niveau depuis mai 2023 et juillet 2022, à 54,1 et 50,9, respectivement.
Après une accalmie, les tensions sur le commerce maritime mondial refont surface. Selon l’indice Freigthos, le fret mondial a rebondi de 40% entre la dernière semaine du mois d’avril et la dernière semaine du mois de mai. Celui-ci est ainsi revenu sur les niveaux observés en février, lorsque le conflit en mer Rouge avait gagné en intensité. La remontée des cours varie toujours nettement entre les différentes voies maritimes et s’avère plus marquée entre les échanges allant de la côte ouest des États-Unis à la côte est de la Chine.
Les données conjoncturelles des mois d’avril et de mai présagent d’un 2e trimestre relativement bon en termes de croissance, même si des dichotomies persistent.
De tous temps, le climat a varié. La Terre n’ayant ni orbite ni inclinaison fixes (elle subit l’influence des autres planètes du système solaire, comme Jupiter et Saturne), la température à sa surface évolue avec les quantités d’énergie radiative qui lui parviennent et qui déterminent, par exemple, les grands cycles de glaciation du quaternaire. Véritable machine à remonter le temps, la paléoclimatologie (l’analyse des carottes océaniques ou glaciaires) retrace toujours plus finement les fluctuations passées du climat, depuis l’apparition d’homo sapiens, il a 300 000 ans environ, et bien au-delà encore.
Cette année, il est fort probable que la BCE abaissera son taux directeur avant la Fed. Cette suite d’événements est devenue un sujet de débat parmi les observateurs des banques centrales, comme si la BCE allait sauter la file d’attente et refuser d’attendre que la Fed ait assoupli sa politique. Mais est-ce important si la BCE baisse ses taux avant la Fed ? La réponse est non.
Au premier trimestre, la croissance économique dans les pays d’Europe centrale s’est améliorée comme attendu (Pologne : +0,4% t/t au T12024 ; Hongrie : 0,8% t/t ; Rép. tchèque : 0,5% t/t ; Slovaquie : 0,7% t/t ; Roumanie : +0,5%). Bien que le détail des comptes ne soit pas encore disponible, tout porte à croire que la croissance a reposé essentiellement sur la consommation, à l’image du dynamisme des ventes au détail.
Aux États-Unis, dans un environnement de resserrement monétaire drastique, la résilience des entreprises a contribué à celle de l’économie tout entière via différents canaux (niveaux d'effectifs, investissements, croissance des résultats et des dividendes, etc.). Cette résilience des entreprises s'est appuyée sur différents facteurs financiers : rentabilité des entreprises, niveaux de trésorerie accumulée au cours de la pandémie de COVID-19, assouplissement des conditions de financement sur les marchés, important volume d’émission de dette à taux fixe bas au cours de la pandémie
Aux États-Unis, l’incertitude sur la politique économique, basée sur la couverture médiatique, a augmenté en avril, pour la deuxième fois consécutive. Cette hausse est probablement en lien avec la dernière réunion du Federal Open Market Committee (FOMC) au cours de laquelle les membres du FOMC ont voté pour un maintien des taux entre 5,25 et 5,50%. Comme lors des six réunions précédentes, les gouverneurs ont choisi de maintenir un statu quo sur les taux directeurs. Selon le président de la Fed, l’inflation reste élevée et la progression vers l’objectif de 2% n'est pas assurée.
La désinflation sur les biens alimentaires et les biens manufacturés se poursuit, dans son ensemble, tandis que la déflation sur les prix de l’énergie s’est – à l’exception du Royaume-Uni- largement atténuée. Hormis au Japon, les indicateurs de pression sur les prix (côté offre) ont rebondi ces derniers mois (page 19) et la progression des salaires dépasse celle de l’inflation dans l’ensemble des zones couvertes (page 27).
En avril, l’indice PMI composite de S&P Global sur l’activité mondiale a de nouveau, légèrement, progressé (+0,1 point) pour atteindre 52,4, soit son niveau le plus élevé depuis juillet 2023. Cette hausse résulte exclusivement de celle dans les services, dont l’indice a atteint son plus haut niveau depuis juillet 2023 (52,7 contre 52,4 en mars). En revanche, l’indice relatif au secteur manufacturier a légèrement reculé en avril (50,3 contre 50,6 en mars) après trois mois de hausse, mais il reste en zone d’expansion.