Après une brève accalmie en décembre, l’incertitude sur la politique économique américaine, basée sur la couverture médiatique, est repartie à la hausse en janvier. Cette résurgence est probablement à relier à la persistance de l’inflation, qui s’est maintenue au-dessus de 3% en janvier (3,1% sur un an selon l’indice des prix à la consommation du BLS) et qui s’est révélée supérieure aux attentes du consensus (2,9%). Lors de la réunion de mi-décembre, le comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a précisé qu’il ne serait pas opportun de réduire les taux en l’absence de certitude quant à la trajectoire descendante et durable de l’inflation vers son objectif à 2%.
L’indice PMI composite mondial a encore marqué une hausse pour le troisième mois consécutif en janvier (51,8 contre 51 en décembre), atteignant ainsi son plus haut niveau depuis juin 2023. Cette amélioration de l’activité globale est portée par l’ensemble des secteurs. En janvier, l’indice mondial PMI dans le secteur manufacturier et celui du secteur des services ont atteint leur plus haut niveau, respectivement, depuis août 2022 et juillet 2023.
Croissance du PIB, inflation, taux de change et d'intérêt
GDP growth, inflation, interest and exchange rates
Le narratif du « dernier kilomètre », très répandu dans la sphère des banques centrales en 2023, reflète la crainte qu’après un déclin important de l’inflation, de nouvelles baisses serait difficiles à obtenir. Cependant, il semble qu’il soit de plus en plus remis en question. Le compte rendu de la réunion de décembre 2023 du Conseil des gouverneurs de la BCE mentionne qu’il a été l’objet de débats. Il semblerait que la désinflation de 2023 ait été plus rapide que lors d’épisodes précédents, soulevant des doutes quant à la pertinence de ce narratif. Un article de la Réserve fédérale d’Atlanta analyse le sujet pour le périmètre des États-Unis
Les répercussions du conflit en mer Rouge sur le transport maritime mondial sont déjà notables. Si le prix du fret maritime est, à ce stade, encore très en dessous des niveaux observés en 2021, lors du redémarrage de l’économie mondiale post-confinement, la hausse au cours du mois de janvier 2024 a été abrupte. L’indice Freightos (graphique 5) indique, en moyenne, un triplement des coûts de transport par rapport à la fin de l’année dernière. Du fait de leurs positionnements géographiques, la Chine et l’Europe sont les régions les plus directement affectées par ces perturbations, et font déjà face à des hausses de coûts de transport allant d’un facteur trois (trajet Chine-Europe) à cinq (trajet Europe-Chine)
Dernières données sur la croissance du PIB, l'inflation, les taux d'intérêt et de change.
L’année 2023 s’est terminée sur une note d’espoir suscitée par les anticipations de baisses de taux et les signes de stabilisation, voire de redressement, des enquêtes de confiance. Cette note d’espoir ne s’est pas dissipée en ce début d’année 2024. Sauf nouveau choc, le retour de l’inflation à la cible de 2% apparaît en bonne voie. Il ouvre la voie à un début d’assouplissement monétaire attendu au deuxième trimestre. Cette double baisse, de l’inflation et des taux, et l’évolution encourageante de la plupart des données économiques nourrissent le scénario d’un soft landing. Les risques et les points d’attention ne manquent toutefois pas. Les tensions géopolitiques restent fortes et susceptibles de perturber ce scénario, notamment par leur impact inflationniste
Christine Lagarde, présidente de la BCE, et Chris Waller, membre du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale, lors d’interventions récentes, ont douché l’enthousiasme du marché sur le calendrier et le nombre des baisses de taux prévus cette année. Aux États-Unis, on estime qu’il n’y a pas lieu d’agir dans l’urgence ou de baisser les taux aussi rapidement que lors des cycles antérieurs, compte tenu de la bonne santé de l’économie. Dans la zone euro, malgré la baisse de l’inflation en 2023, les perspectives d’inflation restent incertaines, notamment en raison du rythme de croissance des salaires
Croissance du PIB, inflation, taux d'intérêt et de change
C’est confirmé : avec 15 degrés Celsius en moyenne, l’année 2023 aura été la plus chaude jamais vécue sur Terre, non seulement depuis que les relevés de températures existent, mais peut-être aussi de tout l’Holocène, qui définit la période interglaciaire dans laquelle nous nous trouvons et qui a débuté il y a 10.000 ans environ.
Le bilan des indicateurs conjoncturels publiés ces dernières semaines est mitigé. Dans la zone euro comme aux États-Unis, le signal avancé de la plupart des enquêtes de confiance du mois de décembre est encourageant. Mais il reste prématuré d’en conclure que le point bas a été atteint. Les créations nettes d’emplois salariés non agricoles aux États-Unis sont restées robustes en décembre. Mais l’écroulement de la composante emploi de l’enquête ISM dans le secteur non manufacturier interpelle à tout le moins. Les défaillances d’entreprises remontent. La situation économique reste également vulnérable aux tensions géopolitiques. Il n’y a en revanche pas matière à s’inquiéter du rebond de l’inflation en décembre. Et la dynamique apparaît plus favorable dans la zone euro qu’aux États-Unis.
Aux États-Unis, l’incertitude sur la politique économique, basée sur la couverture médiatique, a baissé en décembre, après trois mois de hausse. Cette baisse peut probablement être imputée en partie aux anticipations de baisses de taux de la Réserve fédérale et aux espoirs qu’elles suscitent.
Croissance du PIB, inflation, taux d'intérêt et de change.
Plusieurs éléments ont marqué l'année 2023 et ces éléments sont pertinents dans l'analyse que nous ferons pour les perspectives de 2024. 2023 est l'année de la grande résilience du marché du travail face à la hausse des taux d'intérêt. C'est l'année de la résilience de l'économie américaine qui a connu une performance en termes de croissance absolument impressionnante. C’est également l'année de la stagnation en zone euro ou encore l'année de la désinflation. Mais le fait qui a le plus marqué 2023 est le pic des taux d'intérêt officiels qui a été atteint aux États-Unis et en zone euro. En conséquence, on a terminé l'année sur une note positive, une note d'espoir que 2024 devrait être marquée par un début d'assouplissement monétaire.
La poursuite de la désinflation et la marge de manœuvre que cela crée pour les banques centrales en faveur d’un assouplissement de leur politique monétaire semblent être les seules « certitudes » économiques pour cette année 2024. Une liste de questions importantes demeure néanmoins, auxquelles une réponse devrait être apportée dans le courant de l’année
En décembre, l’indice PMI composite S&P Global de l’activité mondiale a de nouveau légèrement progressé (+0,5 point), pour atteindre 51, soit son niveau le plus élevé depuis août 2023. Il s’agit du deuxième mois consécutif de hausse, après cinq mois de baisse. Le signal reste donc encourageant pour l’activité mondiale à la fin du 4e trimestre 2023. Toutefois, cette amélioration masque une divergence assez nette entre le secteur des services et le secteur manufacturier. En décembre, l’indice mondial relatif aux services a atteint son plus haut niveau depuis août 2023 (51,6) tandis que celui relatif au secteur manufacturier enregistrait son plus bas niveau depuis ce même mois (49).
Croissance du PIB, inflation, taux de change et d'intérêt.
Il y a près d’un an, nous avions qualifié 2023 d’« année de transition, mais vers quoi? », car nous étions d’avis que l’inflation baisserait, que les taux d’intérêt officiels atteindraient leur pic et que le processus de désinflation pourrait être chaotique. 2023 a été pleine de surprises : la résilience du marché du travail aux États-Unis et dans la zone euro, l’ampleur du resserrement monétaire, l’appétit pour le risque des investisseurs. La performance de croissance de l’économie américaine s’est révélée la plus grande surprise
En Europe, la croissance a marqué un net ralentissement au 3e trimestre (-0,1% t/t en zone euro et 0% au Royaume-Uni). Les premières données disponibles pour le 4e trimestre montrent que l’année se termine sur cette note plus négative, ce dont rend compte notre nowcast pour la zone euro, à -0,1% pour le 4e trimestre.
Conformément à sa dernière estimation, l’indice PMI composite SandP Global de l’activité mondiale s’est légèrement amélioré en novembre, effaçant quasiment toute la baisse enregistrée en octobre. L’indice s’est établi à 50,4 (contre 50,0 en octobre et 50,5 en septembre), mettant un terme à cinq mois de baisse. Un signal faiblement positif pour la croissance mondiale au milieu du 4e trimestre.
Mise à jour des données sur le PIB, l'inflation les taux de change et d'intérêt.
L’évolution du commerce international envoie des signaux plutôt rassurants sur l’état de la demande mondiale. Les nouvelles commandes en machine et équipements en provenance de la Corée du Sud, ainsi que les commandes à l’exportation de Taiwan – généralement perçues comme deux indicateurs fiables de l’activité manufacturière mondiale – ont enregistré un net rebond en octobre.