Les dernières prévisions tablent sur des perspectives de croissance favorables en 2022, avec un recul de l’inflation dans le courant de l’année. Les incertitudes restent néanmoins élevées, et le risque subsiste que certaines variables économiques clés s’écartent des anticipations. Le principal enjeu « connu/inconnu » réside dans l’évolution de la pandémie. La croissance du PIB réel pourrait être plus forte qu’anticipé si l’inflation reflue plus vite que prévu. Le resserrement des conditions de financement, la multiplication des ruptures d’approvisionnement et une inflation plus durablement élevée constituent les principaux facteurs d’une possible révision à la baisse des prévisions de croissance.
La pandémie de Covid-19 a mis en évidence les faiblesses et les vulnérabilités des chaînes d’approvisionnement mondiales. Depuis, les appels en faveur de chaînes de valeur (CVM) plus robustes et plus résilientes, et d’une moindre dépendance à l’égard des pays asiatiques, se multiplient. Les entreprises travaillent ainsi à renforcer la résilience de leur approvisionnement à travers une meilleure transparence des chaînes de valeur, davantage de redondance au sein des réseaux de fournisseurs, de transport et de logistique. Au niveau macroéconomique, les États-Unis comme l’Union européenne revoient leur stratégie industrielle afin d’être plus autonomes dans certains secteurs clés. Cependant, les chaînes de valeur mondiales ne constituent pas un problème en soi
Coïncidence rare du calendrier, les quatre principales banques centrales - la Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne, la Banque d’Angleterre et la Banque du Japon - ont tenu leur réunion de politique monétaire la semaine dernière. Elles visent toutes un objectif d’inflation de 2%. Les décisions prises à cette occasion ont fait ressortir le rôle des différences d’approche, d’environnement économique et de perspectives. Quoi qu’il en soit, les banques centrales ont en commun la volonté de réagir si les circonstances l’exigent. Compte tenu de l’inquiétude croissante provoquée par le variant Omicron, les données seront déterminantes dans l’orientation de la politique monétaire.
4,31 millions de nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés à l’échelle mondiale entre le 8 et le 14 décembre, soit une hausse de 5,1% par rapport à la semaine précédente. C’est en Afrique que la plus forte progression hebdomadaire est enregistrée (111%), suivie par l’Amérique du Nord avec une envolée de 23%. En cause : la hausse des contaminations consécutive à la fête de Thanksgiving (graphique 4, courbe noire). Dans le même temps, une baisse a été observée en Amérique du Sud (-7,4%), en Asie (-5%) et en Europe (-0,2%). À noter, toutefois, que la baisse enregistrée en Europe intervient après l’augmentation exponentielle des cas observée lors des semaines précédentes.
Après la récession soudaine, profonde et atypique de 2020, provoquée par la pandémie de Covid-19, l’année 2021 a également inédite à plusieurs égards. Les goulets d’étranglement du côté de l’offre et les perturbations des chaînes d’approvisionnement, thèmes dominants en 2021, ont freiné la croissance, directement mais aussi indirectement, en entraînant une remontée de l’inflation à des niveaux inédits depuis des décennies. Dans l’hypothèse d’une maîtrise progressive de la pandémie grâce à une meilleure couverture vaccinale, nous devrions assister en 2022 à une normalisation en termes de croissance, d’inflation et de politique monétaire.
Nos différents indicateurs d’incertitude sont complémentaires en termes de portée comme de méthodologie. D’après les derniers relevés, plusieurs font ressortir une légère augmentation. Cette évolution s’explique par les perturbations persistantes dans les approvisionnements, les goulets d’étranglement, et surtout, le regain d’inquiétude suscité par la pandémie, eu égard à la hausse significative, dans plusieurs pays, des cas d’infection par le variant Delta et aux préoccupations entourant le variant Omicron.
Le nombre de nouveaux cas hebdomadaires de Covid-19 continue d’augmenter dans la plupart des régions du monde. C’est en Afrique que l’on enregistre la plus forte progression hebdomadaire (81%), notamment en Afrique australe, où le nombre de contaminations s’envole avec le variant Omicron. Suivent l’Amérique du Nord (16%) et l’Europe (3%). Une baisse a été enregistrée en Asie (-6%) et une stabilisation en Amérique du Sud. En parallèle, 320 millions de doses de rappel ont été administrées dans le monde, dont la moitié dans les pays à hauts revenus. À ce jour, 55,2% de la population mondiale a reçu au moins une dose d’un vaccin contre la Covid-19.
La crise de la Covid-19 génère toujours de vives discussions sur le devenir de la mondialisation des échanges commerciaux et financiers, et des chaînes de valeur mondiales. La part de la valeur ajoutée étrangère contenue dans les exportations d’un pays ou d’une région[1] synthétise bien le niveau d’imbrication dans les chaînes de valeur mondiales. Cette part a augmenté rapidement du début des années 1990 jusqu’à la crise financière mondiale de 2008, sous l’effet de la libéralisation des échanges (baisses des tarifs douaniers et multiplications des accords de libre-échange) et de la chute des coûts de transport
Devant le Sénat américain, Jerome Powell a reconnu qu’il pouvait y avoir une inflation moins transitoire que ce que l’on avait pensé jusque-là, ce qui justifierait une réduction des achats d’actifs plus rapide. Malgré ce durcissement de ton, les bons du Trésor ont peu réagi. Cela pourrait refléter l’inquiétude des marchés sur l’évolution de la pandémie. Le nouveau variant Omicron constitue, en outre, un choc d’incertitude pour les ménages et les entreprises. Il vient s’ajouter à un choc d’offre négatif qui freine la demande. Cela rend la tâche des banques centrales plus complexe que jamais au moment de décider de l’ampleur du coup de frein monétaire qu’elles peuvent donner.
Le PMI manufacturier mondial est stable depuis août. Toutefois, sur cette période, les données des États-Unis et de la zone euro se sont affaiblies, tout en restant nettement supérieures au niveau mondial. Novembre a vu une amélioration notable en France et en Italie, et plus encore en Australie. Le Japon poursuit la tendance haussière amorcée récemment et ancre son indice PME solidement au-dessus de la barre des 50 points. La République tchèque, l’Afrique du Sud et l’Inde enregistrent des avancées particulièrement dynamiques.
Les frictions sur le commerce mondial et les chaînes d’approvisionnement resteront un facteur d’incertitude très important en 2022, en raison tout d’abord de leurs répercussions sur les prix des importations et, in fine, sur les prix à la consommation. Dans ses simulations, la CNUCED estime que la hausse des coûts du fret maritime contribuerait à une augmentation des prix des importations mondiales de 10,6% d’ici à la fin 2023 avec un effet moindre, mais non négligeable, de 1,5% sur les prix à la consommation mondiale. Les pénuries de certains composants clés, notamment les semi-conducteurs, risquent également de perdurer durant plusieurs mois encore.
Selon les dernières données de l’université Johns-Hopkins, 3,97 millions de nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés entre le 25 novembre et le 1er décembre dans le monde, soit une hausse de 3,2% par rapport à la semaine précédente. Cette augmentation s’observe en Europe (5,9%), en Asie (3,1%), en Amérique du Sud (3%) et en Afrique (9,9%), où la hausse soudaine des cas est liée à la découverte d’un nouveau variant (Omicron) en Afrique du Sud, qui s’est propagé dans 21 pays dans le monde. En revanche, en Amérique du Nord, on enregistre une baisse de 6,1%. À ce jour, 8,07 milliards de doses de vaccin ont été administrées dans le monde dont 250 millions de doses de rappel, ce qui porte à 55% la part de la population mondiale ayant reçu au moins une dose d’un vaccin contre la Covid-19
La BCE insiste sur l’importance de faire preuve de patience avant d’envisager un resserrement monétaire malgré l’inflation actuellement élevée. D’après elle, l’inflation reculera l’année prochaine et il n’y aura pas de spirale salaires-prix. En outre, les attentes d’inflation demeurent solidement ancrées. Dans la zone euro, la demande est freinée par la hausse des prix de l’énergie. Augmenter les taux, en réaction à l’inflation induite par l’offre, pourrait réduire encore davantage la demande. Pour éviter ce scénario, la banque centrale a raison d’attendre, adoptant ainsi une approche de gestion des risques appliquée à la politique monétaire
3,82 millions de nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés à l’échelle mondiale entre le 18 et le 24 novembre, soit une hausse de 11% par rapport à la semaine précédente. L’Europe et l’Amérique du Nord affichent la plus forte hausse hebdomadaire, avec respectivement +16% et +13,4% ; à noter que l’Europe concentre 61% du total mondial de nouveaux cas, soit 2,32 millions de contaminations. Dans les autres régions, une baisse a été enregistrée en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique (graphique 1).
La courbe des nouveaux cas quotidiens de Covid-19 continue sur une trajectoire à la hausse dans la plupart des régions du monde. Du côté de la fréquentation des commerces et des lieux de loisirs, la tendance est toujours orientée à la baisse en Allemagne et en Italie, et ce de manière plus prononcée qu’en France, en Espagne et au Royaume-Uni. La Belgique se distingue par une situation relativement stable sur la période récente. C’est également le cas aux États-Unis, alors qu’au Japon, la tendance s’est retournée à la baisse récemment après plusieurs mois de dynamique favorable.
À la clôture de la COP26, le 13 novembre, les pays participants ont renouvelé leurs engagements pour contenir le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Au cours de la phase préparatoire et lors de la conférence elle-même, de nombreux pays se sont engagés à atteindre le « zéro émission nette » d’ici 2050, mais sans proposer des mesures concrètes dans ce sens.L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a estimé que, pour parvenir à cet objectif, les investissements annuels dans le système énergétique mondial doivent être portés d’USD 2?000 mds en moyenne, au cours des cinq dernières années, à près de USD 5?000 mds d’ici 2030 et à USD 4?500 mds d’ici 2050[1]
Le nombre de nouveaux cas hebdomadaires de Covid-19 en Europe continue d’augmenter pour la septième semaine consécutive, avec 1,7 million nouvelles contaminations entre le 3 et le 9 novembre. Dans le même temps, en Allemagne et en Italie et, dans une moindre mesure, en France, en Espagne et au Royaume-Uni, la tendance de la fréquentation des commerces et des lieux de loisirs est légèrement baissière, une évolution à mettre possiblement sur le compte de la situation sanitaire en Allemagne notamment.
Le PMI manufacturier mondial a légèrement progressé en octobre malgré un fléchissement aux États-Unis et un léger repli dans la zone euro. L’indice a affiché une baisse notable en France alors qu’il a évolué à la hausse en Italie. Il a également progressé au Japon. Les niveaux enregistrés dans les économies avancées restent très élevés tandis que la situation est plus contrastée dans les pays émergents.
Après une tendance baissière de près de deux mois, les chiffres de la pandémie de Covid-19 repartent à la hausse dans le monde. Trois millions de nouveaux cas ont été enregistrés entre le 27 octobre et le 2 novembre, soit une hausse de 3,2% par rapport à la semaine précédente. L’ensemble des régions du monde est concerné, l’Europe se distinguant avec une hausse de 11,8% nettement plus importante : 1,54 million de nouveaux cas sur un total mondial de 3 millions a été signalé en Europe.
Nos différents indicateurs d’incertitude sont complémentaires en termes de portée comme de méthodologie. Les derniers relevés font apparaître des divergences persistantes dues aux goulets d’étranglement, qui créent, pour les entreprises, une situation d’incertitude en termes de délais de livraison, de production future et de capacité à pourvoir les postes vacants.
Si les tensions sur le commerce mondial restent très fortes, le mois d’octobre offre néanmoins quelques signes de « relâchement ». L’indice Baltic du coût du transport maritime de vrac sec est en repli de près de 30%, après avoir atteint un pic durant la première semaine d’octobre. La hausse au cours des dix premiers mois de l’année 2021 reste néanmoins considérable, proche d’un triplement.
Plus de 2,85 millions de nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés dans le monde entre le 14 et le 20 octobre, soit une baisse de 2,3% par rapport à la semaine précédente. Il s’agit de la plus faible diminution depuis le mois d’août dernier. L’ensemble des régions du monde sont concernées, à l’exception notable de l’Europe qui, pour la quatrième semaine consécutive, a enregistré une hausse (14,7%).
La hausse significative de l’inflation dans la plupart des pays avancés devrait être transitoire. Il convient néanmoins d’examiner les conséquences possibles d’une inflation transitoire élevée sur la durée. Comment les entreprises, jusque-là hésitantes, répercuteront-elles la hausse des coûts sur les prix ? Quel sera l’impact sur les dépenses, mais aussi sur les revendications salariales ? Les anticipations d’inflation évolueront-elles à la hausse ? Quid de la sensibilité accrue du marché aux surprises concernant la croissance et l’inflation ? Sans oublier les craintes d’une modification de la fonction de réaction de la banque centrale
Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 dans le monde est passé sous la barre symbolique des 3 millions durant la semaine du 7 au 13 octobre, enregistrant ainsi une baisse de -7% par rapport à la semaine précédente. Cette diminution touche l’ensemble des régions à l’exception de l’Europe où le nombre de cas continue d’augmenter pour la troisième semaine consécutive.
Une opération réussie de market timing entre actions et liquidités suppose un niveau de compétence élevé. Un pré-requis qui s’accentue avec la grande faiblesse des taux directeurs, par leur impact sur les taux du marché, qui dissuade les investisseurs de recourir à ce type d’opération. Il en est de même de l’assouplissement quantitatif.Ces questions jouent un rôle important du point de vue de la stabilité financière. La frilosité de plus en plus grande des investisseurs à l’égard de ces opérations réduit probablement la volatilité des marchés actions et conduit à un accroissement de la valorisation