Les indices PMI publiés cette semaine offrent un premier aperçu de l’ampleur du choc économique lié au Covid-19. Les indices composites pour le Japon (35,8), l’Allemagne (37,2), la France (30,2), le Royaume Uni (37,1) et les États-Unis (40,5) plongent en mars. Le PMI composite pour la zone euro est le plus bas jamais enregistré (31,4). La détérioration est particulièrement marquée pour les sous-indices liés à l’emploi et aux commandes de biens et services. Les chiffres pour le mois d’avril, tout en restant à des niveaux historiquement bas, pourraient diverger de plus en plus entre les régions. En Asie de l’Est, la demande intérieure devrait commencer à se redresser avec un début de reprise de l’activité en Chine
Les derniers indices PMI l’avaient annoncé : la production industrielle chinoise a fortement baissé en janvier-février, chutant de 13,5% par rapport à la même période l’an dernier. A cette baisse s’est ajoutée une contraction très sévère des exportations (-18% en glissement annuel), de l’investissement (-24,5%) et des volumes de ventes au détail (-23,7%). Un tel effondrement de l’activité est inédit en Chine, qui devrait afficher une contraction de son PIB réel au T1 2020. L’activité reprend progressivement depuis quelques jours, et un rebond de la croissance est attendu au T2 2020, en partie soutenu par les mesures de relance des autorités
La Réserve fédérale américaine (Fed) n’aura finalement pas attendu la prochaine échéance du paiement de l’impôt sur les sociétés (avril) pour intervenir sur le marché monétaire. Soucieuse de prévenir les tensions que l’épidémie de coronavirus serait susceptible de provoquer, elle a accru, lundi 9 mars, l’ampleur de ses opérations de prise en pension de titres (repo). De fait, la demande de cash des primary dealers avait, en fin de semaine dernière, très largement excédé l’offre de la Fed. Bien qu’elle ait injecté près de USD 480 mds supplémentaires de monnaie centrale depuis mi-septembre, la position en liquidité (immédiatement disponible) des grandes banques américaines ne s’est pas améliorée
Le poids du secteur des services dans l’économie espagnole n’a cessé de croître au cours des dernières années, s’accentuant même depuis cinq ans. La valeur ajoutée (volume) des services s’est accrue de 16,2% depuis le T3 2008, date du pic atteint avant la crise financière de 2008. A l’inverse, le secteur industriel reste 6,9% en dessous de son niveau de 2008. Cette transformation structurelle pourrait refléter en partie le rôle croissant des nouvelles technologies et de l’économie numérique dans l’économie espagnole, aussi bien dans les choix de consommation que d’investissement. Cette tendance s’observe dans la demande intérieure mais aussi au niveau des échanges commerciaux puisque les exportations espagnoles de services ont augmenté de 46% (volume) depuis l’automne 2008.
Un grand nombre de secteurs sont fragilisés par les effets de l’épidémie sur la demande des consommateurs, les réseaux de transport, les flux de touristes et les chaines de production industrielle. Depuis un mois, la Banque centrale de Chine a multiplié les mesures d’assouplissement des conditions monétaires et de crédit afin de soutenir les entreprises, de faciliter la couverture de leurs besoins de trésorerie et d’encourager une reprise rapide de l’activité. Elle a injecté des liquidités dans le système financier, abaissé les taux d’intérêt – taux monétaires, taux sur les facilités de financement à moyen terme et taux de référence sur les prêts – et annoncé des prêts spéciaux pour les entreprises directement affectées par les conséquences du coronavirus
Le tiering exempte partiellement les réserves excédentaires des banques de la zone euro du taux négatif de la facilité de dépôt (-0,5%). Il s’applique dans la limite d’un montant égal à six fois leurs réserves obligatoires. Les banques dont les réserves excédentaires ne dépassent pas ce multiple peuvent, en outre, convertir tout ou partie de leur facilité de dépôt en réserves excédentaires. Le montant de la facilité de dépôt des 19 systèmes bancaires de la zone euro a d’ailleurs reculé de 59% entre septembre et décembre 2019, retombant à son niveau du printemps 2016. Nous estimons que le tiering réduit le coût des intérêts négatifs de EUR 4,0 mds en zone euro et de EUR 825 m en France[1]
Le vieillissement de la population pose des défis majeurs aux systèmes de retraite par répartition des pays de l’OCDE. Pour assurer leur durabilité, des réformes s’imposent, qui s’orientent dans deux directions différentes : la baisse des pensions ou le recul de l’âge de départ à la retraite. D’après les réglementations actuellement en vigueur dans la plupart des pays, les pensions versées aux générations futures seront moins généreuses. En Pologne, le taux de remplacement – pourcentage du dernier revenu d’activité que conserve un salarié lorsqu’il part à la retraite – pourrait être plus que divisé par deux par rapport à ceux qui prennent leur retraite aujourd’hui. L’autre possibilité est le recul de l’âge légal de départ à la retraite
D’après les premières estimations, l’activité mexicaine a reculé pour le troisième trimestre consécutif au T4, de 0,3% en g.a. L’industrie manufacturière a été la plus touchée, enregistrant un recul de près de 2%. Sur l’ensemble de l’année 2019, le PIB réel a reculé de 0,1%, après avoir progressé de 2% en 2018. La croissance devrait légèrement rebondir en 2020 (+0,6%), mais restera nettement inférieure à son potentiel (estimé à 2,5% par le FMI). En effet, un an après son arrivée au pouvoir, la politique économique d’Andres Manuel Lopez Obrador reste difficile à lire et pèse sur l’investissement. L’avenir du secteur énergétique soulève également de nombreux doutes, renforçant la méfiance des investisseurs, domestiques et étrangers
En période de baisse des taux, la marge d’intérêt sur les opérations avec la clientèle s’élargit car le rendement des actifs bancaires présente une plus grande inertie à la baisse que le coût des ressources. Les banques portugaises détiennent toutefois une forte proportion de prêts à taux variable qui tend à accélérer l’ajustement à la baisse du rendement du portefeuille de prêts. Dans un contexte de taux durablement bas et de coût des ressources clientèle désormais proche de zéro, la pérennité de la marge d’intérêt dépendra essentiellement de la capacité des banques portugaises à maintenir les taux pratiqués actuellement sur les nouveaux prêts [1]
Tandis que le chômage se stabilise sous l’effet du ralentissement économique (14,1% en novembre 2019), la population active enregistre, enfin, un rebond qui doit beaucoup à la stabilisation du nombre de jeunes actifs de moins de 30 ans, après des années de baisse. Cette baisse a été forte à partir de 2009, de même que celle des 30-40 ans à partir de 2011-2012. Pour ces derniers, elle se poursuit encore aujourd’hui. À l’inverse, la population active des plus de 40 ans et de 55 ans n’a jamais cessé de croître, même pendant la crise. Ces évolutions reflètent surtout l’évolution de la participation au marché du travail
Le Mozambique doit d’urgence nouer un nouvel accord avec le FMI qui a suspendu sa coopération en 2016, après la découverte d’une dette cachée d’environ 1,2 milliard de dollars. Un premier défaut sur un Eurobond émis en 2013 pour un montant de 850 millions des dollars, destiné à financer des patrouilleurs militaires, avait conduit à une première restructuration. Après un nouveau défaut en janvier 2017, un autre accord de restructuration (environ 900 millions de dollars) a été passé en septembre dernier. Malgré tout, la solvabilité de l’Etat Mozambicain reste très fragile
Notre indicateur mesure la surface achetable moyenne comme le ratio du montant empruntable (fonction du revenu moyen par ménage, du taux fixe moyen et de la durée moyenne pratiqués1) au prix moyen du m2 des logements anciens. Au cours des dix dernières années2, la surface achetable a crû de 30,4% en province mais elle a reculé de 12,2% à Paris
S’il n’est pas aussi marqué qu’entre 2004 et 2007 (+4,8% par an en moyenne), le dynamisme de l’investissement des entreprises non financières (ENF) françaises depuis 2014 est tout de même remarquable (+3,4%). En 2018, sa contribution à la croissance (0,5 point de pourcentage) a été très légèrement supérieure à celle de la consommation des ménages (à la faveur aussi du manque de dynamisme de celle-ci) et en 2019, sur la base de nos prévisions, elle serait à peine inférieure. Cette configuration où l’investissement des entreprises est le principal moteur de la croissance française est rare
Si l’on considère les créanciers de la Colombie par lieu de résidence et par type d'institution au cours des 10 dernières années, trois dynamiques apparaissent : premièrement, les non-résidents ont accru leur exposition à la dette souveraine, à la fois en termes relatifs et absolus, puisque le poids de la dette du gouvernement général a augmenté de 20 points de PIB sur la période observée. Deuxièmement, une grande partie de cette hausse est due aux sociétés non-bancaires étrangères (essentiellement gestionnaires d’actifs). Ces dernières se sont en effet substituées aux banques locales pour financer la dette souveraine
La réforme des fonds monétaires américains de 2014 avait conduit à une réallocation massive des liquidités placées auprès des fonds investis en dette privée (prime funds) vers les fonds investis en dette publique (government funds)*. Les banques étrangères, emprunteuses traditionnelles auprès des prime funds, avaient ainsi été privées d’un accès au dollar, tandis que le Trésor américain, les agences fédérales et les banques américaines avaient bénéficié d’un afflux de ressources**. Au cours des deux dernières années, à la faveur d’une amélioration des rendements offerts, l’épargne collectée, tant par les government funds que par les prime funds, s’est nettement accrue (+ USD 450 mds et + USD 430 mds, respectivement)
Certains gaz présents dans l’atmosphère, tel le dioxyde de carbone (CO2), sont largement opaques au rayonnement infrarouge de la Terre et maintiennent, tel un couvercle, la chaleur à sa surface. C’est l’effet de serre, un processus identifié dès 1824 par le mathématicien français Joseph Fourier, qui a toujours varié en intensité, mais s’est emballé du fait des activités humaines. Depuis l’ère préindustrielle (par convention, la période 1850-1900), celles-ci ont occasionné le rejet de 2.000 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, provoquant une augmentation de 1°C de la température globale. Cette hausse, désormais, s’accélère. Elle atteindra 3 à 5°C à l’horizon 2100 si les émissions de carbone maintiennent leur rythme actuel de progression
La croissance économique n’a pas dépassé 1% par an en moyenne depuis 2015, et s’est encore affaiblie au S1 2019. Les exportations souffrent du ralentissement de la demande mondiale et les contraintes structurelles internes pèsent sur l’investissement, en chute constante depuis début 2018. D’importantes coupures d’électricité ont affecté l’activité en 2019 : conséquences des difficultés de l’entreprise publique Eskom, elles illustrent l’énorme déficit d’infrastructures du pays. Seules des avancées dans le processus de réformes structurelles permettront de redresser l’investissement à moyen terme. En attendant, la croissance du PIB réel devrait rester faible (attendue à 0,4% en 2019 et 0,8% en 2020) et la marge de manœuvre des autorités pour stimuler la demande est très réduite
En septembre 2019, l’encours des dépôts à vue collectés par les établissements de crédit demeurait particulièrement dynamique (+11,9% en glissement annuel) et atteignait plus de EUR 1 106 Mds. Cette évolution concerne l’ensemble des clientèles et surtout les sociétés non financières (SNF). Premières contributrices à la croissance des dépôts à vue totaux chaque année depuis 2011, leur proportion au sein de ces derniers a nettement progressé. Plusieurs explications à cela. Le contexte de taux d’intérêt bas, voire négatifs, rend les autres supports de placement peu attractifs et annule le coût d’opportunité lié à la détention de dépôts non rémunérés
Les revenus des personnes âgées sont principalement constitués des retraites publiques et professionnelles et des revenus de l'épargne et du travail. Dans les pays où les régimes de retraite sont comparativement plus généreux, le taux d'activité des seniors est relativement faible. En France, seulement 3% des personnes âgées de plus de 65 ans travaillent, contre près de 20% aux États-Unis et 25% au Japon. Par ailleurs, le taux de pauvreté des seniors en France, le pourcentage de personnes âgées de 66 ans et plus dont le revenu est inférieur à 50% du revenu médian des ménages, figure parmi les plus bas de la zone de l'OCDE.Le graphique montre qu’en général, concernant les seniors, la relation entre le pourcentage des revenus du travail et le taux de risque de pauvreté est positive
Le 25 octobre dernier, la Banque centrale russe a abaissé pour la quatrième fois depuis le mois de juin ses taux d’intérêt directeurs de 50 points de base, les ramenant à 6,5% soit le plus bas niveau depuis 2014. Cet assouplissement monétaire intervient dans un contexte de baisse des pressions inflationnistes (+4% en g.a. en septembre) alors que l’activité économique reste morose. Selon la banque centrale, la croissance sera comprise entre 0,8% et 1,3%, un rythme proche des prévisions du FMI et de la Banque mondiale (respectivement 1,1% et 1% vs 2,3% en 2018)
Soucieuse d’atténuer les tensions sur les marchés monétaires, la Réserve fédérale (Fed) va, en complément de ses opérations de prise en pension de titres (repo), procéder à des achats fermes de titres. En fin d’année, entre USD 365 et 400* mds de monnaie centrale pourraient ainsi être injectés sur les comptes courants des banques. Compte tenu des encours de liquidités prêtées actuellement, de l’augmentation tendancielle des pièces et billets et de la reconstitution prévisible des avoirs du Trésor auprès de la Fed, les réserves des banques auprès de celle-ci ne devraient pas s’accroître de plus de USD 130 mds d’ici la fin d’année (pour s’établir à près de USD 1600 mds, leur niveau d’avril 2019)
L'utilité d’un prix carbone réside dans les incitations à la réduction qu'il crée. On obtient un prix implicite du carbone en divisant les revenus provenant des systèmes de tarification du carbone et des taxes d'accise sur les carburants par les émissions totales de gaz à effet de serre. Selon cette méthode, les prix vont de près de 0 dans la plupart des pays en développement, mais également aux États-Unis et au Canada, à près de 100 euros pour 1 tonne de carbone émis en Suède et en Suisse. Le graphique confirme que les pays où les prix implicites du carbone sont relativement élevés se trouvent aussi en bonne position en termes de productivité du carbone, définie comme la quantité du PIB produite par unité d'émissions de carbone
De fin mars 2018 à fin août 2019, le yuan a perdu près de 13% contre le dollar. Les autorités chinoises ont laissé le yuan se déprécier en réponse à chaque nouvelle hausse des droits de douane américains (annoncée ou effective) afin d’en compenser partiellement les effets sur les entreprises exportatrices. Au mois de septembre, malgré l’introduction d’une nouvelle barrière tarifaire, le yuan s’est stabilisé face au dollar, Pékin et Washington s’étant mis d’accord pour reprendre les négociations. A court terme, le recours à la politique de change pour soutenir l’activité devrait rester modéré, surtout à cause du risque de spirale négative d’anticipations de dépréciation et de nouvelles sorties de capitaux que la chute du yuan peut provoquer
La baisse quasiment ininterrompue des taux d’intérêt au Japon depuis le début des années 1990 s’est accompagnée d’une diminution de plus de 10 points de pourcentage du taux d’épargne des ménages (de 12,9% en termes nets1 en 19942 à 2,5% en 20172). Le taux d’épargne se décompose en un taux d’épargne financière nette des flux de crédits (flux d’épargne financière brute diminués des flux de crédits) et un taux d’épargne réelle (flux d’investissement en logement diminués, au Japon1, de la consommation de capital fixe). La baisse du taux d’épargne financière a procédé d’une baisse des flux d’épargne financière brute plutôt que d’une augmentation des flux de crédits
L’endettement des États de la zone euro a beaucoup augmenté depuis la grande crise de 2008. Le risque induit pour les finances publiques dépend toutefois aussi d’autres changements dans l’environnement économique. Si la baisse des taux souverains s’accentue aujourd’hui, avec des taux à long terme négatifs dans plusieurs pays européens, elle est à l’œuvre depuis plusieurs années et a déjà produit des effets importants. Sur le graphique, chaque point représente un pays de la zone euro en fonction de son endettement et de la charge d’intérêt qu’il paye annuellement. La rotation de la droite de régression entre 2007 et 2019 montre que les États membres supportent aujourd’hui une charge d’intérêt plus faible qu’avant la crise, alors même que leur endettement est plus important
Des graphiques hebdomadaires illustrant des points saillants dans l'économie