L’année 2022 n’est pas terminée mais il est probable qu’elle marquera, après le pic de 2019, un record absolu en termes de rejets de gaz à effet de serre (GES). La reprise du trafic, aérien ou routier, l’intensification du recours au charbon comme substitut au gaz russe, ou tout simplement le fait que l’économie mondiale soit restée en expansion malgré une Chine et des États-Unis moins allants, laissent peu de place au doute. Dans sa dernière Global Energy Review, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) note que 2021 avait déjà vu les émissions de CO2 augmenter fortement par rapport à 2020 (+6%) du fait de la reprise post-Covid. Le charbon, encore lui, avait été l’un des principaux animateurs du rebond
Au Chili, une large majorité de votants (près de 62%, avec un taux de participation exceptionnel) a rejeté le projet de nouvelle constitution lors du référendum organisé le 4 septembre dernier. Ce projet, contenant près de 400 articles, ne proposait pas de réforme profonde du modèle économique chilien ; la Banque centrale devait rester indépendante, tandis que les droits de propriété et du travail n’étaient pas remis en cause. Elle garantissait en revanche un meilleur accès de la population à un ensemble de droits sociaux (logement, éducation, soins), alors qu’actuellement l’État prend à sa charge uniquement les besoins qui ne sont pas couverts par le secteur privé. Cela supposait une augmentation substantielle et pérenne des dépenses publiques
Au premier semestre 2022, les grandes sociétés non financières de la zone euro ont été plus enclines à contracter de nouveaux prêts bancaires qu’à émettre des titres de dette. Selon les dernières données disponibles, les émissions obligataires sont demeurées à l’étiage aux mois de juillet et d’août. Au début de l’année 2022, les coûts moyens de la dette négociable et des prêts bancaires aux entreprises présentaient des niveaux comparables (pour les entreprises françaises par exemple, 1,1% en janvier 2022 selon les calculs de la Banque de France1). Le coût des prêts bancaires est désormais nettement moindre (1,65%)
Le FMI et le gouvernement pakistanais sont parvenus à un accord de principe sur la poursuite du programme de financement (« Extended Fund Facility »), interrompu depuis le mois de mars. Si le comité exécutif du FMI valide l’accord dans les prochaines semaines, le Pakistan recevra l’équivalent de près de USD 1,2 md. Une extension du programme de soutien de septembre 2022 jusqu’à juin 2023 pourrait permettre au pays de recevoir SDR 720 mns supplémentaires (i.e. environ USD 947 mns). Même si cet accord va permettre d’alléger partiellement et temporairement les pressions sur les comptes extérieurs du pays, les risques d’une crise de la balance des paiements restent élevés. Les fortes tensions sur la roupie pakistanaise ne se sont pas allégées
Le marché de l’emploi en Espagne continue de surprendre favorablement, avec près de 263 000 postes nets supplémentaires au cours du premier semestre 2022[1]. Au-delà du volume, c’est la nature des embauches qui a été profondément modifiée, en février dernier, par la réforme sur le droit du travail dont la principale mesure visait à durcir les conditions de recours aux contrats précaires. Les effets ne se sont pas fait attendre : les contrats à durée indéterminée ont bondi de plus de 1 130 000 depuis le début de l’année, soit une hausse de 12%
L’encours total des découverts, crédits renouvelables, facilités de remboursement et prorogations sur cartes de crédits, accordés par les banques aux sociétés non financières (SNF) de la zone euro, s’établissait en mai 2022 à EUR 535 mds, soit un niveau comparable à celui de mai 2020 après cinq mois de hausses. Depuis son point bas d’août 2021 à EUR 452 mds, l’encours des découverts des SNF a augmenté de 18,3% après une baisse de 35,6% entamée en février 2015.La baisse de l’encours des découverts des SNF s’est accentuée en 2020, probablement en raison des mesures de soutien public mises en place en réponse à la pandémie de Covid-19. Plus particulièrement, les prêts garantis par les États ont permis aux entreprises de bénéficier de ressources à des conditions exceptionnellement attractives
En Égypte, la liquidité en devises continue de se dégrader à un rythme accéléré. L’actif net en devises de l’ensemble du système bancaire (banques commerciales et banque centrale) est fortement négatif (USD -16,6 mds en mai 2022) et dépasse largement le plus bas atteint lors de la crise de 2016 (USD -13,8 mds en octobre 2016). Cette détérioration n’est pas une surprise et les conséquences de la guerre en Ukraine sur les prix des matières premières n’ont fait qu’accentuer une tendance préexistante. Avec un déficit des comptes courants récurrent et important (au moins USD 20 mds cette année) et des remboursements de dette extérieure significatifs (environ USD 9 mds), l’économie égyptienne dépend en grande partie des flux de capitaux volatils pour équilibrer sa balance des paiements
Face à la normalisation monétaire accélérée de la Réserve fédérale (Fed), l’économie américaine donne des signes de ralentissement marqué. La détérioration de certains indicateurs (enquête de confiance des ménages de l’Université du Michigan, enquête sur le climat des affaires de la Fed de Philadelphie) semble annoncer une récession. Deux indicateurs composites, publiés par le Conference Board, permettent d’apprécier l’état de l’économie et le risque de récession à court terme. Le Coincident Economic Index (CEI), qui évolue de manière coïncidente avec le cycle, donne une indication de l’activité économique actuelle au regard de quatre sous-indicateurs : l’emploi salarié non agricole, le revenu réel des ménages, les ventes au détail, la production industrielle
Depuis le 1er juin, la Réserve fédérale américaine (Fed) a engagé la réduction de la taille de son bilan, en limitant le réinvestissement des tombées de dette sur son portefeuille de titres. Si le rythme annoncé de cessions nettes se maintient, son bilan pourrait dégonfler d’environ USD 1 600 milliards en l’espace d’un an et demi. Le portefeuille de titres de la Fed (à l’actif du bilan) va mécaniquement se réduire tandis qu’une partie des liquidités placées auprès de la Fed par les banques commerciales et/ou fonds monétaires (au passif) vont être détruites
Ces dernières semaines, la remontée des taux des obligations d’État a été très marquée en Europe centrale. Depuis janvier 2022, les rendements à 5 ans ont respectivement augmenté de 338 points de base (pb) en Pologne, de 331 pb en Hongrie, de 350 pb en Roumanie et de 216 pb en République tchèque, et se situent désormais à des niveaux comparables à ceux de 2008. La tendance est similaire pour les taux à 10 ans. Ce mouvement peut s’expliquer en partie par une surréaction des marchés au regard de l’exposition relativement importante des pays d’Europe centrale à la Russie, en matière de débouchés et d’approvisionnement en énergie. De même, leur proximité géographique avec l’Ukraine et la Russie contribue à une perception, par les marchés, d’un risque géopolitique plus élevé
Les tensions inflationnistes continuent de se renforcer en France. L’enquête de l’Insee dans le commerce de détail pour le mois de mai a ainsi marqué un nouveau record. Le solde d’opinion des entreprises du secteur sur la tendance prévue des prix de vente a atteint le chiffre de 43 contre 36 au mois d’avril (et -2 en moyenne historique). L’aménagement de l’habitat est le secteur dans lequel la proportion d’entreprises prévoyant d’augmenter leurs prix est la plus importante
Les flux des prêts nouvellement non-performants des sociétés non financières (SNF)[1] italiennes représentaient 2,4% de l’encours des prêts performants au quatrième trimestre 2021 contre 1,4% au troisième trimestre 2021. Partant d’un niveau historiquement faible, la hausse très sensible de ce ratio[2] est imputable aux flux des prêts nouvellement non-performants qui ont augmenté de 67% au quatrième trimestre 2021 tandis que l’encours des prêts performants demeurait relativement stable. La hausse du ratio des prêts nouvellement non-performants a été plus marquée dans certains secteurs (hébergement-restauration, construction, production et distribution d’électricité et de gaz, industries extractives)
Le risque politique pèse moins lourdement qu’attendu sur les récents flux d'investissements étrangers. Malgré le niveau élevé d'incertitude entourant la prochaine présidentielle (1er tour le 29 mai), les investissements étrangers en Colombie résistent bien, soutenus par la forte hausse des prix du pétrole (+50 % de hausse du prix du baril de brut WTI depuis le début de l'année), l'éloignement du pays du conflit ukrainien et le resserrement monétaire plus agressif de la Banque centrale depuis janvier (+300 points de base). Les investissements directs étrangers (IDE) dans le secteur des hydrocarbures (2/3 du total des IDE en moyenne) ont continué à se redresser assez fortement
La bonne tenue des indices PMI du secteur manufacturier jusqu’en avril surprend tant les contraintes sur l’offre et les pressions sur les prix des intrants se sont amplifiées depuis le début du confit russo-ukrainien le 24 février dernier. C’est notamment le cas en Allemagne. Malgré une industrie fortement exposée au choc, son PMI manufacturier continue de se maintenir bien au-dessus de 50 points (54,6 en avril 2022), suggérant que l’activité dans le secteur demeure confortablement en expansion alors que la production industrielle s’est repliée de - 4,4% entre janvier et mars 2022. Ce message contradictoire tient avant tout à un biais méthodologique : celui de la prise en compte des délais de livraison dans l’indice agrégé
Depuis un an, la masse monétaire M2 ralentit aux États-Unis1 (+9,5% en glissement annuel en mars 2022 contre +27,1% en février 2021). Cette décélération résulte principalement d’une modération des achats, par la Réserve fédérale (Fed) et les banques, de titres de dette du Trésor (Treasuries, histogramme bleu) et de titres adossés à des créances hypothécaires (MBS, histogramme vert hachuré). La Fed ayant interrompu ses achats nets fin février 2022, l’incidence du QE a été encore plus modeste au T1 2022. Depuis le T2 2021, les mises en pension de la Fed auprès des fonds monétaires (histogramme gris clair) contribuent de surcroît à une destruction (temporaire) de monnaie2. D’autres facteurs l’ont en revanche soutenue
Après une performance extrêmement solide en 2020 et 2021, les exportations vont ralentir fortement en 2022. Leur croissance se normalise déjà depuis quelques mois, et le ralentissement devrait s’accentuer au T2 2022. En cause : les contraintes sur l’offre résultant des perturbations dans les usines, des difficultés d’approvisionnement du secteur manufacturier et des problèmes de transport des marchandises dus aux confinements dans plusieurs grandes régions industrielles et portuaires du pays (Shanghai en particulier). Les exportations à destination des pays d’Asie (47% des exportations chinoises), premiers touchés par les problèmes logistiques de la Chine, ont particulièrement ralenti en mars
Face aux multiples tensions sur les prix, le Royaume-Uni connait une forte poussée inflationniste (+6,2% du CPIH[1] en mars). Du côté des ménages, cette accélération des prix détériore considérablement leur pouvoir d’achat. En effet, en termes réels, c’est-à-dire corrigée de l’inflation, l’évolution des salaires est nettement négative (-1%) en glissement annuel en février 2022. Toutefois, le versement de bonus permet de compenser cette diminution, faisant apparaitre une légère hausse des salaires réels avec primes (+0,4%)
L’encours des prêts et avances qui font toujours l’objet de mesures de soutien bancaire, en réponse à la pandémie de COVID-19[1], poursuit sa baisse dans la zone euro. Il s’établit à EUR 444 mds au quatrième trimestre 2021, soit 3,1% du total des prêts contre EUR 494 mds et 3,5% au troisième trimestre 2021. Ces baisses concernent presque exclusivement les prêts soumis à des moratoires conformes aux lignes directrices de l’Autorité bancaire européenne[2] dont le traitement prudentiel préférentiel a pris fin le 31 décembre 2021. L’encours des prêts assortis d’une garantie d’État et des prêts renégociés s’est quasiment stabilisé au quatrième trimestre 2021 à EUR 438 mds
A l’inverse de nombreuses banques centrales dans le monde, les autorités monétaires marocaines ont décidé de maintenir leur taux directeur à 1,5%. Pourtant, l’inflation accélère mais la poussée est récente et encore contenue. En 2021, la hausse des prix à la consommation a atteint seulement 1,4% en moyenne annuelle. Elle est de 3,6% en glissement sur un an en février 2022 et la situation va s’aggraver compte tenu des tensions sur les marchés mondiaux des matières premières et de la chute de la production agricole nationale. Les trois quarts de l’accélération de l’inflation ces derniers mois résultent en effet de la hausse des prix des produits alimentaires (+5,5% en février 2022) et des transports (+6%) dont l’origine est essentiellement externe
L’évolution des prix immobiliers et le volume des transactions sont fortement corrélés en Espagne. En période de reprise d’activité, ces dernières sont soutenues par des conditions d'emprunt attrayantes et une confiance dans les perspectives économiques. Ainsi, les prix des biens immobiliers augmentent ce qui, à son tour, peut alimenter les anticipations de nouvelles hausses et augmenter le volume des transactions. L’activité immobilière en Espagne a rebondi de façon spectaculaire en 2021, après une chute en 2020 en raison de la crise sanitaire. Le nombre de transactions immobilières s’est établi au-delà de 674 000 l’an passé, du jamais-vu depuis 2007. C’est néanmoins près de 30% inférieur au record de 2006
Le ratio des prêts non performants (PNP) des sociétés financières espagnoles spécialisées[1] (crédit à la consommation, crédit à l’habitat, crédit-bail ou encore l’affacturage) a atteint 6,9% au mois de janvier 2022 soit son niveau le plus élevé depuis 2016 pour un mois de janvier. À l’inverse, le ratio des PNP des banques commerciales, des caisses d’épargne et des banques coopératives[2] s’est stabilisé à 4,2%, son niveau le plus faible depuis mars 2009. L’augmentation du ratio des PNP des sociétés financières spécialisées est imputable à une hausse de l’encours des PNP plus rapide que celle de l’ensemble des prêts (respectivement 8,7% et 2,0% entre janvier 2021 et janvier 2022)
Après une contraction historique de l’activité en 2020, la croissance annuelle du PIB de l’Afrique du Sud s’est établie à 4,9% en 2021. Il s’agit du plus haut taux de croissance enregistré depuis 2007. La forte reprise du S1 2021 a été pénalisée par les émeutes qui ont eu lieu au cours de l’été et le retour des restrictions sanitaires face au variant Omicron au T4 2021. Le dynamisme de la reprise devrait continuer à s’essouffler pour atteindre 1,3% en 2022, selon nos prévisions. L’activité continuera en effet d’être structurellement contrainte par un faible potentiel de croissance. La hausse des prix continue d’accélérer
La France connait une dégradation structurelle de sa balance commerciale des biens depuis 2015. Son déficit atteint en janvier 2022 le niveau record de EUR 73 mds en cumul sur 12 mois, selon les statistiques de balance des paiements de la Banque de France (EUR 88 mds selon la définition des douanes1). La tendance au creusement du déficit des biens industriels s’est renforcée depuis 2020 avec la baisse des exportations aéronautiques depuis le début de la pandémie de Covid-19. La hausse du prix du pétrole explique l’essentiel de la détérioration observée à partir de novembre 2021.Toutefois, la balance courante, qui synthétise la totalité des échanges extérieurs de la France2, montre un profil différent, avec un déficit limité à EUR 23,4 mds en janvier, en cumul sur 12 mois
Le dernier rapport de surveillance du Comité de Bâle (BCBS)1 a mis en évidence qu’en dépit de politiques monétaires très accommodantes, la position de liquidité (immédiatement disponible) des grandes banques américaines2 ne s’était pas améliorée entre le T4 2019 et le T2 2021 contrairement à celle des grandes banques européennes. D’après les premiers éléments publiés, le ratio moyen de liquidité à court terme, Liquidity Coverage Ratio3 (LCR), des premières se serait établi à 116% au T4 2021 contre 119% au T4 2019, celui des secondes à environ 173% contre 141%. Dans les deux cas, les ratios moyens demeurent sensiblement supérieurs aux exigences prudentielles (100%)
Les comptes extérieurs indonésiens se sont, à première vue, consolidés en 2021. Les réserves de change ont atteint 131 milliards de dollars (l’équivalent de 8,3 mois d’importations de biens et services) et la dette extérieure a atteint seulement 35% du PIB (un niveau inférieur à ce qui prévalait avant l’épidémie de Covid-19). Par ailleurs, le compte courant a enregistré un léger excédent (de 0,3% du PIB), ce qui n’était pas arrivé depuis 2011. Cette bonne performance du compte courant reflète la très forte hausse du surplus commercial. Il a atteint 4,1% du PIB contre seulement 1,3% en moyenne au cours des cinq dernières années
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