L’enquête de la Commission européenne sur la confiance des ménages fait état, depuis quatre mois, d’une amélioration très nette du côté des ménages allemands, portée par le redressement de leurs anticipations au regard de la situation économique. À l’inverse, la confiance des ménages français, déprimée, ne donne encore aucun signe de redressement[1]. Leurs évaluations de la situation passée divergent également puisque celle de l’Allemagne s’améliore aussi, bien que dans une moindre ampleur.
Cette divergence d’appréciation entre la France et l'Allemagne est apparue au début du mouvement de désinflation en Allemagne, à la faveur du blocage des prix de l’énergie mis en œuvre par le gouvernement fédéral à partir de novembre 2022. Ainsi, si le pic d’inflation a été nettement plus élevé en Allemagne (11,6% a/a en octobre 2022, à comparer avec 7,1% a/a en France à la même date), ce pic semble dépassé outre-Rhin (9,3% a/a en février). Au contraire, en France, l’inflation a atteint un nouveau plus haut en février à 7,3% a/a selon la mesure harmonisée d’Eurostat.
De plus, les courbes devraient se croiser, l’inflation allemande repassant sous la française. Si les deux pays devraient connaître une désinflation, celle-ci serait en effet, selon notre scénario, plus progressive en France : au 3e trimestre, l’inflation française s’élèverait encore à 5,4% a/a quand l’inflation allemande est attendue à 4,6%, une divergence qui justifierait un regain d’optimisme du côté des ménages allemands si leurs anticipations d’inflation sont proches des nôtres.