L’indice de production du bâtiment défie les plus pessimistes. Il a atteint, en octobre, son meilleur niveau depuis janvier 2021, en hausse de 1,1% m/m et de 2,6% a/a, alors que les nouvelles commandes s’érodent. Toutefois, les carnets de commandes cumulés (8,7 mois selon l’Insee, proches du record historique de 9 mois) restent conséquents et leur mise en œuvre accuse un certain retard.
Les goulots d’étranglement de la production illustrent ces difficultés et atteignent leur plus haut niveau (hors période de Covid-19) depuis 2007 concernant 53,6% des entreprises. Ces goulots expliquent le fait que le secteur peine à répondre à la demande et que l’érosion récente de cette dernière n’affecte que modérément l’activité pour le moment. Ces contraintes d’offre reflètent aussi en partie la baisse des capacités de production après la crise de 2008 : selon notre estimation, celles-ci sont aujourd’hui près de 25% inférieures à ce qu’elles étaient fin 2007 (ce qui s’explique par un niveau moyen de défaillances de 16 000 unités par an entre 2009 et 2015, à comparer avec près de moitié moins en cumul sur 12 mois à fin octobre 2022, selon la Banque de France).
Les difficultés de recrutement sont de nature structurelle dans le secteur. D’autres touchant aux approvisionnements s’y sont ajoutées et la hausse des coûts de construction a retardé la mise en œuvre des carnets de commandes. Le maintien d’un carnet de commandes conséquent suggère que l’activité devrait rester soutenue dans les prochains mois, avant un probable contrecoup.