La Pologne est touchée, comme les autres pays d’Europe centrale, de façon de plus en plus manifeste par les pénuries de biens intermédiaires dans l’industrie. Celles-ci concernent un nombre croissant de composants, que ce soit les semi-conducteurs ou les plastiques. En conséquence, la production automobile est en repli de 15% par rapport à son point haut de la fin 2020, et celle d’équipements électriques de 8% par rapport à son pic de mai 2021. Dans les deux cas, ces baisses ont lieu malgré des carnets de commande relativement pleins. Elles ont, de plus, des conséquences directes sur la balance courante. Cette dernière a, en effet, brutalement basculé d’un excédent de EUR 500 m par mois en moyenne au 1er semestre à un déficit de l’ordre de EUR 1,5 md à partir de juillet
L’encours brut avant dépréciation[1] des prêts garantis par l’État (PGE[2]), accordés dans la zone euro en raison de la pandémie de Covid-19, s’est stabilisé à EUR 375 mds au deuxième trimestre 2021. Cette stabilisation s’explique notamment par la baisse - une première depuis leur mise en place au deuxième trimestre 2020 - des encours de PGE accordés par les banques françaises (EUR -13 mds) et espagnoles (EUR -2 mds) ; celles-ci ayant contribué à elles seules à 64% des PGE de l’ensemble de la zone euro au premier trimestre 2021
La hausse importante des coûts de l’énergie qui affecte actuellement les économies européennes constitue indéniablement un vent contraire à la reprise économique, via notamment ses effets négatifs sur la consommation des ménages. Au niveau agrégé de la zone euro, ces dépenses directes en énergie représentaient en 2015 (données les plus récentes d’Eurostat) entre 9% et 10% des dépenses totales des ménages, constituant ainsi le troisième poste de consommation, après l’alimentation et le logement.Le poids dans la consommation des charges en «électricité, gaz et autres combustibles», qui constituent, selon les termes de France Stratégie, des dépenses pré-engagées[1], diminuent à mesure que le niveau de revenu augmente
Les pressions inflationnistes se renforcent dans les pays émergents depuis le début de l’année 2021. L’inflation totale a poursuivi son accélération au cours de l’été (à l’exception de l’Asie), principalement, sous l’effet conjugué de la hausse des prix des produits alimentaires et de l’énergie et du fléchissement des monnaies face à l’USD. Cependant, l’inflation sous-jacente s’est aussi globalement accélérée. Conséquence, les banques centrales d’Amérique latine et d’Europe centrale ont commencé à relever leurs taux directeurs. En Asie, l’inflation est restée faible (notamment en Asie du Nord) ou s’est stabilisée (Inde) de sorte que la politique monétaire est demeurée accommodante
En réponse à la crise liée à la pandémie de Covid-19, le Congrès américain a mis en place, en avril 2020, un programme de prêts aux petites et moyennes entreprises (Paycheck Protection Program, PPP) garantis par l’État fédéral. À la clôture des souscriptions, le 31 mai 2021, environ USD 800 milliards d’encours de prêts PPP avaient été accordés. Les banques ont originé 80% de ces prêts, les sociétés de crédit non bancaires et fintechs les 20% résiduels. Ce dispositif se distingue à divers égards du programme de prêts garantis par l’État (PGE) conduit en France, en particulier quant à son coût budgétaire. D’abord, aux États-Unis, le risque de crédit associé aux prêts garantis est entièrement supporté par l’État fédéral1
Depuis la fin 2020, l’inflation dans la zone euro remonte de façon quasi verticale. Il y a un an, elle était légèrement négative en glissement annuel ; en septembre 2021, selon l’estimation préliminaire d’Eurostat, elle s’élevait à 3,4%, un plus haut depuis septembre 2008. Cette remontada est particulièrement vive en Allemagne, suivie de l’Espagne, et, dans une moindre mesure, de l’Italie et de la France. En Allemagne, l’évolution de l’inflation porte la trace de l’abaissement temporaire de la TVA au second semestre 2020. En Espagne, la hausse des prix de l’énergie est notamment accentuée par un niveau de TVA sur l’électricité plus élevé que dans la plupart des autres pays européens
Les finances publiques indiennes restent fragiles mais elles se sont consolidées au cours des quatre premiers mois de l’année budgétaire en cours (qui s’achèvera le 31/03/2022). Le déficit budgétaire du gouvernement a atteint 9,2% du PIB à la fin de l’année budgétaire 2020/2021 contre seulement 3,8% du PIB au cours des cinq années précédentes. Dans le même temps, la dette publique a fortement augmenté et on estime qu’elle aurait atteint 88% du PIB en mars 2021. La forte dégradation des finances publiques est le résultat de l’augmentation des dépenses publiques induite par la crise de la Covid-19 mais elle s’explique aussi par une base fiscale extrêmement faible (les recettes n’atteignaient que 8,6% du PIB avant même la crise sanitaire)
Au premier trimestre 2021, les encours de prêts garantis par l’Etat (PGE) distribués par les banques de l’ensemble de la zone euro atteignaient EUR 376,4 mds contre EUR 184,7 mds au deuxième trimestre 2020. Le rapport entre les montants accordés, en cumul, de PGE et le total des prêts aux sociétés non financières (dont l’encours est demeuré relativement stable) est ainsi passé de 3,3% à 6,9% durant cette même période. Les banques françaises, espagnoles et italiennes ont tout particulièrement contribué à soutenir l’activité économique durant la pandémie de COVID-19
Il aura fallu relativement peu de temps à l’économie grecque pour se remettre du choc de 2020. C’est ce qui ressort des chiffres du PIB et de l’emploi publiés début septembre. Avec une croissance de 3,4% t/t enregistrée au T2, le PIB en volume est repassé 0,6% au-dessus de son niveau de pré-Covid. À titre de comparaison, la Grèce connaît la quatrième plus importante reprise d’activité parmi les 19 économies de la zone euro, depuis le début de la pandémie. Même si la consommation des ménages restait fragile au T2 (+0,9% t/t) du fait des restrictions sanitaires, l’investissement a été de nouveau solide (+4,3% t/t). L’emploi a, lui aussi, atteint un niveau inédit depuis 10 ans
À la suite des élections présidentielles du 12 août dernier, à l’issue desquelles le leader de l’opposition zambienne Haikande Hichilema a battu le président sortant Edgar Lungo, le scénario macroéconomique de la Zambie montre des signes d’amélioration, tandis que la relation avec le Fonds monétaire international progresse, un accord portant sur un programme de financement étant attendu dans les prochains mois. La liquidité extérieure s’est renforcée avec le versement, le 23 août dernier, des allocations de nouveaux droits de tirages spécieux (DTS) du FMI. Elles s’élèvent à USD 1,3 milliard soit le montant le plus important derrière ceux de l’Afrique du Sud, du Nigeria et de la RDC
Le 28 juillet dernier, la Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé la pérennisation de sa facilité de prise en pension de titres (Standing Repo Facility, SRF). Dorénavant, chaque contrepartie éligible* pourra emprunter, chaque jour ouvré et au jour le jour, jusqu’à USD 120 mds de liquidités centrales dans le cadre de ce dispositif**. Les opérations seront facturées au taux de la facilité de prêt marginal (25pb) et plafonnées à USD 500 mds. La Fed se dote ainsi d’un nouvel outil de détection de possibles pénuries de monnaie centrale. Introduit en urgence et de manière provisoire en septembre 2019, ce dispositif avait permis de résorber la crise des marchés repo
Pour juger du retour à meilleure fortune du marché du travail français, on peut s’appuyer sur les deux indicateurs retenus par le gouvernement dans le cadre de la réforme en cours de l’assurance-chômage : 1/ le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A doit avoir diminué d’au moins 130 000 sur 6 mois ; 2/ les déclarations d’embauche de plus d’un mois (hors intérim) doivent, concomitamment, dépasser les 2,7 millions cumulés sur 4 mois glissants. En juin 2021, le double critère d’amélioration est satisfait. C’est moins une surprise pour les déclarations d’embauche que pour les inscriptions à Pôle emploi, la barre semblant plus facile à franchir pour les premières que pour les secondes. Ce premier signal positif[1] doit encore s’inscrire dans la durée mais cela semble en bonne voie
La crise de la Covid-19 devrait avoir un effet durablement négatif sur la croissance potentielle des pays émergents. Les économistes du FMI prévoient ainsi une croissance du PIB par habitant de seulement 2,5% en 2025. Certes, c’est plus qu’au cours de la décennie passée (+1,8% par an en moyenne), mais loin des 4% de croissance enregistrés au cours des années 2000, période durant laquelle les pays émergents avaient bénéficié du « super cycle » des prix des matières premières. Peut-on espérer une réédition de cette performance passée ? C’est très peu probable
La position des cinq plus grands groupes bancaires britanniques par les fonds propres Tier 1 (HSBC, Barclays, NatWest [ex-RBS], Lloyds et Standard Chartered) s’est globalement repliée au sein du classement The Banker depuis 2013. Ce recul, commun à l’ensemble des grandes banques européennes et qui s’explique notamment par des différences de croissance entre zones géographiques, est encore plus marqué au Royaume-Uni depuis 2016 et le vote du Brexit. HSBC a quasiment conservé son rang à la faveur de sa grande diversification géographique. Le repli des banques britanniques procède à la fois d’une diminution absolue de leurs fonds propres Tier 1 (-12,6% entre 2013 et 2020) mais également d’une augmentation de ceux des autres grandes banques de la zone euro (+29,6%)
Avec l’arrivée de la Covid-19, le taux d’activité des Américains, soit la part dans la population des personnes qui exercent ou recherchent un emploi, est tombé à un niveau historiquement bas : à peine 74% des 20-64 ans en avril 2020, du jamais vu aux États-Unis. Si ce taux rebondit depuis quelques mois, il n’a pas retrouvé son niveau d’avant-crise. Ainsi, près de 3 millions d’Américains qui étaient présents sur le marché du travail avant la pandémie, manquent toujours à l’appel. Cette « sortie des radars » touche surtout les catégories sociales peu qualifiées et faiblement rémunérées
Près des 2/3 de la dette publique des pays d’Amérique centrale* est détenue par des non-résidents. Le Costa Rica dépend le moins de financements extérieurs. Le Nicaragua et le Panama en sont les plus dépendants – toutefois le profil de leurs créanciers est diamétralement opposé. Les engagements extérieurs du premier sont contractés quasi exclusivement auprès de créanciers publics (dette multilatérale ou bilatérale auprès de Taiwan par exemple) tandis que les ¾ de la dette externe du second est détenue par des créanciers privés (créanciers obligataires principalement). Cette part est comparable à celle de la République dominicaine – troisième plus gros émetteur d’obligations souveraines en Amérique latine en 2020
Le 16 juin, la Réserve fédérale américaine (Fed) a prolongé ses accords temporaires de swap jusqu’au 31 décembre 2021*. Si les tirages sont aujourd’hui modestes, ce dispositif - qui offre à une banque centrale étrangère la faculté d’obtenir des dollars auprès de la Fed puis de les prêter aux banques commerciales de son ressort - a permis d’atténuer, à l’échelle mondiale, les tensions sur les liquidités en dollar occasionnées par le choc de la Covid-19. Lors de la crise financière de 2008, déjà, ces accords avaient œuvré, mais de manière détournée, puisqu’ils avaient été largement utilisés comme substituts à la fenêtre d’escompte
Malgré une remontée importante en mai (+1,98%), l’inflation en zone euro reste tirée par deux composantes de l’indice des prix à la consommation (IPC) en lien avec le coût de l’énergie. Ainsi, avec une contribution de 0,87 point de pourcentage (p.p.), soit près de la moitié de l’inflation totale, l’IPC pour les « dépenses d’utilisation des véhicules » est de loin le plus important contributeur, et reflète la remontée du prix des carburants automobiles. Il est suivi de la catégorie « électricité, gaz et autres combustibles » qui ajoute 0,43 p.p. à l’IPC total de la zone euro
L’amélioration des perspectives de croissance au niveau mondial et le succès de la campagne de vaccination ont permis de soutenir le rebond de croissance observé depuis le T3 2020, en dépit du rétablissement de contraintes sanitaires relativement strictes au début 2021. La consommation des ménages a fortement progressé et devrait continuer de tirer la croissance, soutenue par les mesures de relance et l’autorisation donnée à un grand nombre de salariés de puiser dans leur épargne retraite. Au total, le PIB réel devrait progresser de plus 6% en 2021, après une chute de 5,8% en 2020. Cela dit, les risques restent orientés à la baisse. Les risques externes sont largement liés à la dynamique d’évolution de la pandémie et des progrès de la vaccination au niveau global
Un an après la mise en place des prêts garantis par l’État (PGE), 39% des dirigeants de TPE/PME qui en ont bénéficié déclarent ne l’avoir que peu ou pas consommé, tandis qu’à peine un tiers d’entre eux déclarent en avoir consommé la majorité. Ces comportements de précaution ont conduit les entreprises à thésauriser tout ou partie de leur PGE afin de constituer une réserve de liquidités à des conditions favorables. Dans le même temps, la part des dirigeants qui envisagent d’amortir l’intégralité de leur PGE sur plusieurs années s’est accrue (41% en septembre 2020, 56% en avril 2021), tandis que celle des dirigeants qui envisageaient d’en rembourser une partie en 2021 a reculé (de respectivement 36% et 23%)
En Suède, l’activité a poursuivi son redressement au premier trimestre, avec un PIB en hausse de 0,8% t/t, principalement soutenu par les exportations, une reconstitution des stocks, et l’amélioration de la consommation des ménages. En glissement annuel, la croissance est désormais en passe de revenir en territoire positif (-0,1% g.a. au T1 2021). Les enquêtes de confiance laissent penser que l’amélioration n’en est qu’à ses débuts. D’après la Commission européenne, le climat des affaires dans l’industrie s’est envolé au cours des deux derniers mois jusqu’à atteindre un niveau record (inédit depuis la création de l’enquête en 1996). Il s’est également très fortement amélioré dans les services, tout comme, de façon un peu moins marquée, la confiance des consommateurs
Les investisseurs étrangers ont fortement augmenté leurs achats de titres obligataires sur le marché local chinois depuis le T2 2020. Ces achats se sont concentrés sur les obligations souveraines. Ils détiennent ainsi actuellement seulement 3% du stock total d’obligations chinoises en monnaie locale, mais 10% des obligations émises par le gouvernement central. Le stock d’obligations locales détenues par les étrangers a augmenté de RMB 120 mds par mois en moyenne entre avril 2020 et février 2021, contre +RMB 41 mds au cours des douze mois précédents. Cette dynamique s’est soudainement interrompue en mars. Elle devrait reprendre à court terme, sans toutefois retrouver les niveaux d’achats de 2020
Orientés à la hausse depuis de nombreuses années déjà, les dépôts à vue des sociétés non financières (SNF) ont atteint de nouveaux records dans la zone euro sous l’effet de la crise sanitaire et des mesures gouvernementales de soutien au financement des entreprises. Leurs encours s’élevaient à EUR 2 591 mds pour l’ensemble de la zone euro en mars 2021 (dont 26% en France, 23% en Allemagne, 14% en Italie et 11% en Espagne)
La hausse des difficultés d’offre signalées par les enquêtes de conjoncture de l’INSEE en avril 2021 a suscité l’attention. Il ne s’agirait pas, en effet, qu’elles viennent freiner la reprise, à peine entrevue. Cette hausse est particulièrement marquée dans l’industrie et principalement imputable à des contraintes d’approvisionnement, dont l’ampleur dépasse nettement le niveau moyen des années précédentes. Dans le bâtiment, l’insuffisance de main d’œuvre est le problème dominant (comme avant la crise) mais les difficultés d’approvisionnement sont également en forte hausse. Dans les services, les contraintes d’offre sont avant tout liées aux restrictions sanitaires. Dans ce secteur, les problèmes de demande concernent cependant un plus grand nombre d’entreprises
La croissance en Europe centrale devrait s’accélérer de nouveau au 2e trimestre 2021, après déjà une bonne performance au 2e semestre 2020, comme le suggère le taux d’utilisation des capacités de production dans l’industrie. Celui-ci souligne une bonne résilience malgré une pénurie de semi-conducteurs dans l’automobile et une 3e vague de Covid assez sévère au 1er trimestre 2021. L’amélioration de la conjoncture dans l’industrie provient d’un rebond continu de la demande, singulièrement à l’exportation, permettant une activité d’ores et déjà supérieure à l’avant-Covid pour la République tchèque et la Slovaquie, et à peu près équivalente en Pologne et en Roumanie
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