Après une contraction historique de l’activité en 2020, la croissance annuelle du PIB de l’Afrique du Sud s’est établie à 4,9% en 2021. Il s’agit du plus haut taux de croissance enregistré depuis 2007. La forte reprise du S1 2021 a été pénalisée par les émeutes qui ont eu lieu au cours de l’été et le retour des restrictions sanitaires face au variant Omicron au T4 2021. Le dynamisme de la reprise devrait continuer à s’essouffler pour atteindre 1,3% en 2022, selon nos prévisions. L’activité continuera en effet d’être structurellement contrainte par un faible potentiel de croissance.
La hausse des prix continue d’accélérer. Fin 2021, l’inflation a atteint près de 6% en glissement annuel (3,1% pour l’inflation sous-jacente), tirée par l’augmentation significative de la composante transport - près de 15% du panier de référence - dont l’indice retranscrit largement la hausse du prix de l’énergie. A court terme, le contexte international alimentera ces pressions à la hausse, et les tensions sur les prix pourraient se propager à d’autres postes tels que l’alimentation.
Bien que l’Afrique du Sud ait peu de liens directs avec l’Ukraine et la Russie (0,8% des importations totales en 2020), son statut d’importateur net d’hydrocarbures et de céréales l’expose à l’augmentation générale des prix et aux disruptions sur les chaînes d’approvisionnement. On anticipe un taux d’inflation supérieur à la limite haute de la cible de 3-6% en 2022. La normalisation de la politique monétaire devrait se poursuivre. Le cycle de hausse de taux de la Banque centrale est susceptible d’accélérer dans le cas où la dynamique des prix s’accentue encore.
Le cas échéant, cela pourrait avoir des répercussions importantes car l’inflation pénalisera le pouvoir d’achat des ménages, accroitra les inégalités et augmentera les risques de troubles sociaux. Or, le climat socio-économique est déjà extrêmement fragile. En atteste la situation du marché de l’emploi, dont la détérioration ne s’est pas résorbée en 2021. Le taux de participation reste en deçà du niveau d’avant pandémie et le taux de chômage, actuellement estimé à 35% de la population active, continue d’augmenter.