Les comptes extérieurs indonésiens se sont, à première vue, consolidés en 2021. Les réserves de change ont atteint 131 milliards de dollars (l’équivalent de 8,3 mois d’importations de biens et services) et la dette extérieure a atteint seulement 35% du PIB (un niveau inférieur à ce qui prévalait avant l’épidémie de Covid-19). Par ailleurs, le compte courant a enregistré un léger excédent (de 0,3% du PIB), ce qui n’était pas arrivé depuis 2011. Cette bonne performance du compte courant reflète la très forte hausse du surplus commercial. Il a atteint 4,1% du PIB contre seulement 1,3% en moyenne au cours des cinq dernières années. En effet, même si les importations ont augmenté de près de 6 points de PIB par rapport à 2020, l’Indonésie a enregistré une très forte hausse de ses exportations. Celles-ci ont été portées par l’augmentation des prix des matières premières (charbon, minerais, huile de palme).
En revanche, les résultats du compte financier restent décevants. Les entrées de capitaux demeurent bien inférieures à ce qui prévalait avant la crise de la Covid-19. Les investissements directs étrangers (IDE) n’ont atteint que 1,5% du PIB alors qu’ils s’élevaient à 2% du PIB en 2019.
En dépit des réformes entreprises par le gouvernement pour attirer les capitaux étrangers, l’Indonésie reste l’un des pays de l’ASEAN à recevoir le moins d’IDE. Le pays reste donc structurellement dépendant des investissements de portefeuille pour financer sa balance des paiements courants, laquelle devrait redevenir déficitaire dès cette année. Or, en 2021, les investisseurs étrangers sont restés relativement averses au risque indonésien, les entrées nettes d’investissements de portefeuille ne s’élevant qu’à seulement 0,5% du PIB. En 2022, l’Indonésie pourrait être encore pénalisée par les investisseurs car l’environnement géopolitique devrait rester particulièrement tendu.