La Pologne est touchée, comme les autres pays d’Europe centrale, de façon de plus en plus manifeste par les pénuries de biens intermédiaires dans l’industrie. Celles-ci concernent un nombre croissant de composants, que ce soit les semi-conducteurs ou les plastiques. En conséquence, la production automobile est en repli de 15% par rapport à son point haut de la fin 2020, et celle d’équipements électriques de 8% par rapport à son pic de mai 2021.
Dans les deux cas, ces baisses ont lieu malgré des carnets de commande relativement pleins. Elles ont, de plus, des conséquences directes sur la balance courante. Cette dernière a, en effet, brutalement basculé d’un excédent de EUR 500 m par mois en moyenne au 1er semestre à un déficit de l’ordre de EUR 1,5 md à partir de juillet.
Certes, si avec la hausse des cours du pétrole et du gaz, le déficit de la balance énergétique contribue à cette dégradation, la baisse de l’excédent sur les biens industriels (équipement de transport et biens manufacturés principalement) en explique néanmoins la majeure partie. La Pologne devrait bénéficier d’un relai de croissance avec l’accélération de la consommation des ménages. Mais les contraintes d’offre, que reflète cette baisse récente des exportations, pourraient brider la croissance de l’ensemble de l’économie.