En France, les défaillances d’entreprises ont atteint 41 020 unités en 2022 selon l’estimation provisoire de la Banque de France. Sur l’ensemble de l’année, elles s’inscrivent en forte hausse par rapport à 2021 (+49%) mais elles restent inférieures de 20% à leur niveau de 2019. Ces chiffres sur l’ensemble de l’année masquent toutefois deux périodes distinctes : un 1er semestre 2022 marqué par une baisse forte de 30% par rapport au 1er semestre 2019 (-30%) et un 2nd semestre où la baisse des défaillances a été moins importante (-10% par rapport à trois ans auparavant). Cette inflexion peut s’expliquer par le retrait des aides liées au « quoi qu’il en coûte », ainsi que par une détérioration des trésoreries principalement imputable à la hausse du coût de l’énergie.
Toutefois, la relative bonne tenue des comportements de paiement – avec, par exemple, la hausse très limitée des retards de paiements selon l’enquête de conjoncture de l’Insee dans le bâtiment – laisse penser que les défaillances pourraient une nouvelle fois rester inférieures en 2023 à leur niveau de 2019, tout en s’en rapprochant.
Pour autant, certaines dynamiques apparaissent déjà aussi dégradées, si ce n’est plus, qu’en 2019. Tous secteurs confondus, les défaillances ont concerné 29 grandes entreprises et ETI en 2022 contre 26 en 2019. L’industrie a cumulé au 2e semestre 2022 déjà autant de défaillances qu’au 2e semestre 2019. De plus, si les défaillances de microentreprises (et de taille indéterminée) ont été, en 2022, inférieures de près de de 22% à 2019, cet élément est à relativiser puisque les radiations d’entreprises[1] ont atteint près de 365 000 unités en 2022 (+31,7% par rapport à 2019), dont près du tiers dans le commerce et les transports.
[1] Données du Conseil National des Greffiers des Tribunaux de Commerce, comptabilisant les cessations d’activité avec ou sans défaillance.