D’après l’estimation flash de l’INSEE, l’emploi salarié privé en France a rebondi de 1,8% t/t au T3 2020 après avoir chuté de 2,5% au T1 et de 0,8% au T2. Un peu plus de la moitié des emplois détruits au S1 a ainsi été récupérée (345k sur 650k). L’emploi se situe 1,5% en-deçà de son niveau d’avant-crise contre 4% pour le PIB. L’évolution très amortie du premier par rapport au second, à la baisse comme à la hausse, est remarquable. Il faut y voir l’effet du recours massif au chômage partiel permis par l’important renforcement du dispositif décidé par le gouvernement dans le cadre des mesures d’urgence prises au printemps pour faire face au choc du confinement.
Au T4, l’emploi devrait rechuter dans le sillage de l’activité, sous l’impact du nouveau confinement. Ensuite, l’ampleur de son redressement est très incertaine, pour partie parce que la vigueur de la reprise l’est également. En 2021, la croissance de l’emploi sera certes soutenue par le plan France Relance. Toutefois, elle restera aussi et surtout contrainte par l’effet retard de la chute de l’activité en 2020, par l’hétérogénéité sectorielle (les secteurs les plus durablement affectés par la crise de la Covid-19 étant d’importants employeurs), par le retour en activité des personnes en chômage partiel et par les efforts de reconstitution des gains de productivité et des marges des entreprises (plus ils seront importants, moins le redressement de l’emploi le sera). C’est en 2022 que la situation devrait plus visiblement s’améliorer.