Le 17 mars, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé le plafond de ses opérations de mises en pension (Reverse Repo Program, RRP). Chaque contrepartie éligible* peut désormais prendre en pension, chaque jour ouvré[AB1] [CC2] , jusqu’à USD 80 mds de Treasuries détenus par la Fed contre USD 30 mds précédemment.
Déployé à l’automne 2013, un an avant l’interruption de QE3 (3e programme d’assouplissement quantitatif de la Fed) et deux ans avant le début du resserrement monétaire post-crise, ce dispositif avait suscité une forte participation des fonds monétaires (pour des opérations rémunérées entre[CC3] 0,01% et 0,07% avant la fin 2015) et permis d’établir un plancher aux taux courts de marché. Dans un contexte de liquidités centrales abondantes, ce programme est [CC4] de nature à réduire les pressions à la baisse exercées sur les taux monétaires en incitant les fonds monétaires et GSE à « prêter » une partie de leur cash à la Fed plutôt que sur les marchés (repo, fonds fédéraux) où la demande s’est tarie. Si, pour l’heure, le dispositif RRP demeure peu sollicité (le taux servi est nul), il pourrait de surcroît [CC5] permettre, au cours des prochaines semaines, un allègement des bilans bancaires. La pénalité que certaines banques s’apprêteraient à introduire sur les dépôts de leurs clients institutionnels, en vue de réduire leurs bilans, pourrait en effet réorienter ces liquidités vers les fonds monétaires, puis, grâce à la réactivation du dispositif, vers la Fed**.