La crise liée à l’épidémie de Covid-19 a frappé une économie qui était déjà en récession depuis la mi-2019. Au T2 2020 (période du confinement le plus strict), le PIB réel s’est effondré de 16% t/t corrigé des variations saisonnières. L’activité s’est fortement contractée dans tous les secteurs, avant de commencer à redémarrer lentement. Le redressement de la croissance à partir du second semestre devrait rester difficile. Le PIB réel devrait chuter de 8,5% sur l’ensemble de cette année, puis croître de seulement 2,5% en 2021. L’activité devrait en effet rester contrainte par le faible potentiel de croissance de l’Afrique du Sud, qui s’explique notamment par des freins structurels importants tels que l’insuffisance du capital humain et des infrastructures.
Le contexte social est marqué par une grande pauvreté, de fortes inégalités de revenus et un chômage très important. La situation se dégrade encore davantage cette année. L’emploi total s’est contracté de 2,3 millions de postes au S1 2020 pour atteindre 14,1 millions fin juin. Environ la moitié des emplois détruits pendant le confinement auraient consisté en des ruptures de contrats définitives, laissant entrevoir un effet durable sur le marché du travail. En outre, les destructions d’emplois ont plus particulièrement touché les travailleurs les plus pauvres, les moins formés, les femmes, les zones rurales et, enfin, le secteur informel. Cette situation ne transparaît pas dans la tendance récente du taux de chômage officiel, qui a diminué à 23,3% au T2 2020 après avoir atteint un point haut historique de 30,1% au T1. En effet, beaucoup de travailleurs ont dû quitter temporairement le marché du travail au T2, contribuant à une forte chute du taux de participation (à 47,3%). Les taux de participation et de chômage devraient toutefois augmenter rapidement dans les prochains trimestres.