Initialement estimée à +0,1% t/t, la croissance de la zone euro au T1 2023 est désormais légèrement négative, à -0,1% (après un recul de même ampleur au T4 2022). Cette révision en baisse a été entraînée par celle de la croissance allemande.
Les indicateurs du climat des affaires en Allemagne se sont dégradés ces derniers mois, que ce soit l’enquête IFO ou l’indice ZEW. Ce dernier se redresse légèrement en juin mais reste très négatif.
Les indicateurs de conjoncture français soulignent un essoufflement de la croissance. Ainsi, le climat des affaires de l’Insee dans l’industrie manufacturière (99) est passé en mai en deçà de sa moyenne de long terme rejoignant ainsi le commerce de gros (94) et le commerce de détail hors automobile (94).
L’économie italienne a surpris favorablement au premier trimestre 2023, le PIB réel enregistrant une croissance de 0,6% t/t. Nous anticipons toutefois que cette bonne performance soit suivie d’un ralentissement au deuxième trimestre, puis d’une contraction ponctuelle au troisième trimestre.
Les effets sur l’économie espagnole de la remontée des taux d’intérêt et de la baisse du pouvoir d’achat des ménages devraient se durcir au fil de l’année. La poursuite des créations d’emplois permet, pour le moment, d’amortir le choc.
D’après l’estimation GDPNow de la Réserve fédérale d’Atlanta, la croissance américaine s’élèverait à +0,5% t/t au T2 2023, un chiffre légèrement supérieur à notre prévision et légèrement meilleur que celui du T1.
L’activité économique britannique a rebondi de 0,2% m/m en avril. Ce redressement succède à une contraction de 0,3% m/m en mars. Il est à relativiser puisque le PIB mensuel reste inférieur de 0,1% au niveau atteint en janvier et février.
La croissance du PIB réel a progressé au cours des deux derniers trimestres au Japon, mais évolue encore légèrement sous les niveaux de 2019. Un ralentissement de l’activité est toutefois attendu à partir du deuxième trimestre et jusqu’à la fin de l’année 2023.
En avril et mai, la conjoncture des principales économies de l’OCDE affiche une relative détérioration dont l’ampleur et le degré d’avancement varient selon les pays. En Europe, la détérioration observée depuis quelques mois dans l’industrie commence à se transmettre aux services, où les indices de confiance ont engagé un mouvement de repli. Aux États-Unis, l’ISM des services a modérément crû en avril a contrario d’un indice ISM en deçà de 50 pour le 6e mois consécutif dans l’industrie.
La croissance de la zone euro au 1er trimestre 2023 s’est établie à +0,1% t/t selon les données disponibles. Ce résultat en deçà de notre prévision (+0,3% t/t) déçoit donc, même s’il dépasse notre estimation nowcast (-0,0%). Cette croissance faible vient aussi relativiser l’impression de résistance du PIB signalée par la plupart des données d’enquêtes et d’activité au cours du 1er trimestre.
L’activité industrielle et les nouvelles commandes dans l’industrie ont connu des évolutions marquées au 1er trimestre : un net rebond en janvier-février et un fort repli en mars. Au global, les nouvelles commandes sont toutefois restées stables au 1er trimestre (t/t). L’enquête IFO s’est même dégradée au mois de mai (91,7 contre 93,4 en avril) tout comme l’indice ZEW.
Les enquêtes sur le climat des affaires de l’Insee se sont détériorées en avril et en mai, faisant craindre que le rebond de l’activité observé au 1er trimestre (+0,2% t/t, après 0% t/t au T4) ait été en partie temporaire. Les effets exceptionnels, liés à la réaccélération de la production manufacturière en tout début d’année et à ses effets induits favorables sur la production de services et sur l’emploi, semblent donc s’être rapidement évaporés.
L’estimation préliminaire de la croissance économique italienne au premier trimestre a surpris favorablement, avec un rebond du PIB réel de 0,5% t/t. Nous anticipons cependant une décélération de l’activité au T2, avant une contraction au troisième trimestre. À 0,9% en 2023, la croissance du PIB italien resterait toutefois au-dessus de celle de la zone euro dans son ensemble.
La croissance espagnole s’est légèrement renforcée au T1 2023, à +0,5% t/t, selon les chiffres préliminaires de l’INE. Toutefois, cette accélération, soutenue par l’investissement et la demande extérieure, ne permet pas au PIB réel de franchir le seuil de l’avant-Covid. Il affiche en effet encore un léger déficit de 0,2% par rapport au T4 2019.
Au 1er trimestre 2023, la croissance américaine s’est établie à +0,3% t/t. Ce résultat est nettement en-deçà des attentes : le chiffre est deux fois moindre que l’estimation GDPNow de la Réserve fédérale d’Atlanta et que notre prévision (0,6%). La croissance ne serait donc pas si imperméable que cela au choc inflationniste et au resserrement monétaire.
L’économie britannique a crû de 0,1% t/t au T1 2023, soit au même rythme qu’au T4 2022. La croissance a connu des hauts et des bas au cours du premier trimestre. Le PIB réel a d’abord rebondi en janvier (+0,5% m/m) après un mois de décembre difficile (-0,5% m/m), porté par le secteur des services (+0,8% m/m). L’économie a ensuite stagné en février.
La croissance japonaise a retrouvé des couleurs au T1 2023, affichant une progression de +0,4% t/t. Néanmoins, ce rebond est à relativiser car il fait suite à deux trimestres décevants (-0,2% t/t au T3 2022 et 0,0% t/t au T4). Le PIB japonais reste ainsi au même niveau qu’au T2 2022.
En mars, la conjoncture des principales économies de l’OCDE est restée positive. Alors qu’aux États-Unis, il s’agit d’une dynamique de croissance qui se poursuit, l’Europe continue de bénéficier d’effets de rattrapage dans les secteurs énergivores, qui avaient ralenti leur production pendant l’hiver, et dans les matériels de transport qui bénéficient de la réduction des difficultés d’approvisionnement.
La première estimation de la croissance en zone euro au 1er trimestre 2023, publiée vendredi 28 avril, permettra de quantifier la résistance signalée par la plupart des données d’enquête et d’activité disponibles. La croissance devrait être modestement positive (+0,3% t/t, prévision légèrement revue en hausse, à hauteur de 0,2 pp, à la faveur des bonnes surprises conjoncturelles), tandis que notre estimation nowcast est atone (0,0%).
La croissance de l’activité industrielle observée en janvier (+3,7% m/m) et en février (+2% m/m) suggère plus qu’un simple rebond technique corrigeant la baisse de décembre dernier (-2,4% m/m). Certains secteurs, comme la métallurgie, auraient connu au 1er trimestre 2023 un rattrapage par rapport à un 4e trimestre 2022 difficile.
Les entreprises ont bénéficié d’un léger rebond du climat des affaires au 1er trimestre 2023, d’1 point en moyenne en comparant février et mars à la moyenne des cinq mois précédents. Des signes de redressement ont également été visibles dans les données d’activité.
Selon nos prévisions actuelles, la contraction de l’activité économique italienne, enregistrée au dernier trimestre 2022, n’aurait été que temporaire et serait suivie d’un rebond du PIB de 0,3% t/t au premier trimestre 2023. La croissance économique devrait toutefois ralentir.
Les enquêtes PMI enregistrent un net regain depuis le début de l’année. L’indice composite a notamment atteint son meilleur niveau en près d’un an et demi (58,2), tiré par les services (59,4). Cependant, la détérioration du pouvoir d’achat affecte encore lourdement le moral des ménages et leur capacité à épargner.
D’après la dernière estimation GDPNow de la Réserve fédérale d’Atlanta pour le T1 2023, la croissance américaine resterait élevée (2,5% en rythme trimestriel annualisé). Le rythme serait quasi identique à celui du T4 2022 (2,6%), comme si la croissance était imperméable au choc inflationniste et au resserrement monétaire.
Le PIB britannique a stagné en février selon l’ONS, après une hausse de 0,4% m/m en janvier. Le rebond du secteur de la construction (+2,4% m/m), qui s’était nettement contracté en janvier (-1,7% m/m), a compensé la contraction dans les services (-0,1% m/m) et dans l’industrie (-0,2% m/m). L’économie a donc bien résisté malgré l’impact négatif des grèves