Le début de l’année 2024 a été marqué par le dynamisme, d’une ampleur inattendue, des créations nettes d’emplois salariés non-agricoles. Celles-ci ont atteint +353k en janvier (+30k m/m ), ce qui constitue un record depuis plus d’1 an. De plus, ce chiffre s’est accompagné d’une révision significative des données de décembre (330k, contre +216k initialement). En parallèle, les taux de chômage (+3,7%) et d’activité (+62,5%) sont demeurés stables.
Les enquêtes d’activité pour le mois de janvier font écho à la vigueur du marché du travail. La progression de la composante relative aux nouvelles commandes (52,5, +5,5pp) permet à l’ISM manufacturier d’atteindre un plus haut depuis septembre 2022 (49,1, +2,0) bien que toujours en zone de contraction. L’ISM non-manufacturier enregistre également une progression notable (53,4, +2,9pp), laquelle résulte principalement du retour en territoire positif de la sous-composante liée à l’emploi (50,5, +6,7pp). Les résultats sont en ligne avec la poursuite de la croissance américaine au T1 2024, que nous prévoyons à +0,6% t/t (-0,8pp par rapport au taux de croissance du T4 2023), quand l’estimation GDPNow de la Fed d’Atlanta est à +0,7-0,8% t/t.
Le sentiment des ménages américains a récemment connu une amélioration sensible, se situant dès lors plus en ligne avec les résultats macroéconomiques. Aussi, l’indice du sentiment de l’Université du Michigan s’est élevé à 79,6 en février (+0,6 pt m/m) – un plus haut depuis juillet 2021. La confiance des consommateurs mesurée par le Conference Board s’est toutefoisrepliée ce même mois, mettant fin à quatre mois consécutifs de progrès. L’indice s’est établi à 106,7 (-4,2 pts), tout en continuant de refléter une divergence manifeste entre les composantes «évaluation de la situation présente » (147,2) et « attentes » (79,5).
La Réserve fédérale a décidé de maintenir la cible de taux à 5,25% - 5,50% à l’issue de sa première réunion de 2024. Le gouverneur Powell a reconnu des avancées positives dans la lutte contre l’inflation, mais s’est attaché à faire savoir que le temps du pivot n’était pas encore venu. En tout état de cause, les dernières données publiées, qu’il s’agisse de celles relatives au marché de l’emploi ou de l’inflation, ne sont pas de nature à accélérer le calendrier des baisses de taux. S’agissant de l’inflation, elle s’est réduite à +3,1% a/a en janvier (-0,3pp), avec une inflation sous-jacente stable à +3,9%, un résultat qui a déçu les attentes. Nous estimons que la première baisse de taux interviendra au T2 (en juin), puis que la cible se portera à +4,25% - 4,5% à la fin de l’année 2024.
Achevé de rédiger le 27/02/2024
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