Les indicateurs du climat des affaires et de la confiance des ménages sont restés stables à un bas niveau au mois de février, soulignant le peu de ressort conjoncturel en Allemagne au 1er trimestre. Ainsi, la croissance du PIB serait nulle, selon nos prévisions, après une contraction de 0,3% t/t au 4e trimestre : une croissance sans dynamique (pour le moment) mais également sans effet d’acquis (-0,2% après le T4 2023).
L’enquête de l’IFO, quasi stable au mois de février, à 85,5, ne montre aucun signe de reprise, avec la relative stabilité des composantes « conditions contemporaines » et « anticipations ». Cela est en ligne avec la demande qui reste faible, tant au niveau des nouvelles commandes à l’industrie (inférieures de 5% en moyenne sur les 6 derniers mois à leur niveau d’il y a un an) que de la confiance des ménages (-29 en mars selon l’indice GFK contre une moyenne historique à 6).
La perte de dynamisme des nouvelles immatriculations, qui accusent un franc ralentissement (2,3% a/a sur les 6 derniers mois contre +16% 6 mois plus tôt) constitue un facteur aggravant, imputable, au moins en partie, à la fin du soutien budgétaire aux véhicules électriques. Dans ce contexte, la baisse de l’inflation n’a entrainé aucune amélioration de la confiance des ménages : celle-ci est même en février-mars inférieure à son niveau des 9 mois précédents, alors même que l’inflation (indice harmonisé) a atteint 2,7% a/a en février 2024 (elle s’établissait encore à 6,4% a/a en août dernier). Si cette désinflation s’explique principalement par la baisse des prix de l’énergie, l’inflation sous-jacente est elle aussi orientée à la baisse entre août 2023 (6,3% a/a) et janvier 2024 (3,4%), même si elle s’est stabilisée sur les 3 derniers mois. En parallèle, les prix à la production sont orientés à la baisse (-8,6% a/a en décembre 2023), soutenant les marges des entreprises (40,7% de la VAB en moyenne sur les 3 premiers trimestres de 2023).
Alors que l’économie allemande a créé 207 000 emplois en 2023 malgré une croissance économique négative (-0,2%), il semble que la dynamique du marché du travail se soit dégradée : le climat de l’emploi de l’IFO s’érode au fil des mois et atteint désormais 95 en février, 3 points en deçà de sa moyenne historique. En parallèle, alors que l’inflation des mois écoulés continue de peser sur le moral des ménages, ces derniers ne perçoivent pas de gain de pouvoir d’achat, alors que les salaires ont augmenté de 3,9% a/a au T4 2023.
Achevé de rédiger le 29/02/2023