Face aux multiples tensions sur les prix, le Royaume-Uni connait une forte poussée inflationniste (+6,2% du CPIH[1] en mars). Du côté des ménages, cette accélération des prix détériore considérablement leur pouvoir d’achat. En effet, en termes réels, c’est-à-dire corrigée de l’inflation, l’évolution des salaires est nettement négative (-1%) en glissement annuel en février 2022. Toutefois, le versement de bonus permet de compenser cette diminution, faisant apparaitre une légère hausse des salaires réels avec primes (+0,4%)
Les conséquences de la guerre en Ukraine sur l’économie serbe devraient rester modérées. Elles auront néanmoins un effet négatif sur l’ensemble des indicateurs macroéconomiques. Les perspectives de croissance ont été revues à la baisse en raison de la forte hausse de l’inflation, de l’exposition commerciale à la Russie et d’une conjoncture européenne moins porteuse. Envisageant une poussée inflationniste de courte durée, la banque centrale a durci modérément sa politique monétaire pour le moment. Les comptes extérieurs devraient se détériorer en raison du creusement du déficit courant et d’un possible ralentissement des flux d’investissements directs étrangers, mais la banque centrale devrait conserver les moyens de défendre la stabilité du dinar
La croissance économique s’est confirmée au cours des deux premiers mois de 2022, mais devrait ralentir très prochainement en raison des tensions inflationnistes. L’indice de production industrielle, disponible jusqu’en février, établit un acquis de croissance de 1% en glissement trimestriel (g.t.), ce qui suggère un léger ralentissement de l’activité par rapport au T4 2021 (1,3% en g.t.). Du côté des services, le climat des affaires continue de s’améliorer depuis le début du T3 2021, avec un PMI de 60,9 en mars 2022. Par ailleurs, les ventes au détail, qui se sont accrues de 7% en g.a. en février 2022, restent négatives (-2,1% en février) en dynamique sur trois mois glissants. Toutefois, l’ampleur de cette augmentation s’explique principalement par un effet de base.
Le temps du soutien budgétaire et monétaire sans limite est révolu au Royaume-Uni, où la priorité est de réduire les déficits et l’inflation. Face au choc provoqué par l’invasion russe de Ukraine, qui promet d’alourdir un peu plus encore la facture énergétique et alimentaire des Britanniques, les mesures gouvernementales de soutien au pouvoir d’achat apparaissent limitées. En 2022, un ralentissement marqué de l’économie est à prévoir.
Le Royaume-Uni n’est pas le pays commercialement le plus exposé à la Russie : il ne lui achète pratiquement pas de gaz et ne lui destinait, en 2019, que 0,7% de ses exportations de biens (contre, par exemple, 2% pour l’Allemagne). Il n’empêche, outre-Manche comme dans toute l’Europe, les sanctions et pénuries découlant de la guerre russe en Ukraine exacerbent les tensions inflationnistes et assombrissent les perspectives économiques. Le très écouté Office for Budget Responsibility (OBR) a ramené de 6% à 3,8% sa prévision de croissance pour 2022, tandis que la hausse annuelle des prix (6,2% en février) pourrait culminer à 9% en fin d’année.
Au Royaume-Uni comme ailleurs, le retour en force de l’inflation ne laisse pas de surprendre et pousse la Banque centrale à agir. Le Comité de politique monétaire (MPC) s’attend à ce que la hausse annuelle des prix atteigne 7% en avril (elle dépasse actuellement 5%), du jamais-vu depuis trois décennies. Il renchérit par conséquent le loyer de l’argent. Fixé à 0,1% pendant la crise, le taux d’intérêt directeur de la Banque d’Angleterre a été porté à 0,25% en décembre, puis à 0,50% en février. D’autres hausses suivront, l’objectif du MPC - qui épouse les anticipations du marché - étant de porter le Bank rate à 1,50% en milieu d’année 2023.
La politique monétaire et de change en Turquie confrontée à l’instabilité financière : ressorts et conséquences.
Un an après la sortie effective du Royaume-Uni du marché unique, le solde d’opinions concernant le cavalier seul britannique n’a jamais été aussi défavorable (50% de la population estime qu’il s’agit d’une mauvaise décision, contre 38% seulement, une bonne, et 12% qui n’a pas d’opinion). Si le choc constitué par la pandémie de Covid-19 complique son chiffrage, le coût du Brexit n’en reste pas moins évident à travers quelques tendances, à commencer par celle du commerce extérieur.
Augmenter ou ne pas augmenter les taux d’intérêt ? Telle est la question qui se pose la Banque d’Angleterre, alors que l’inflation accélère en même temps que les contaminations à la Covid-19, dont le nouveau variant « Omicron » inquiète. Au moment aussi où l’activité économique, en très fort rebond jusqu’à l’été 2021, perd le soutien de la dépense publique et donne quelques signes d’accalmie.
Face à l’épidémie de coronavirus, la Norvège a su minimiser ses pertes, humaines autant qu’économiques. En 2021, l’envolée des prix mondiaux du gaz et du pétrole lui a largement profité. L’activité a déjà dépassé son niveau pré-pandémique, l’immobilier s’affole, les comptes publics renouent avec leurs traditionnels excédents. La Banque centrale, qui fut l’une des toutes premières à remonter ses taux d’intérêt directeurs, juge la situation compatible avec une normalisation de la politique monétaire. Sa feuille de route reste néanmoins tributaire de la situation sanitaire, qui, comme partout, se dégrade.
Au cours des 15 derniers jours, la livre turque s’est dépréciée de 21% par rapport à l’euro dont plus de 10% la seule journée du 23 novembre. Parallèlement, les rendements des obligations d’Etat à 10 ans ont franchi la barre des 20%. Cet accès de fièvre fait suite à i/ une nouvelle baisse du taux directeur de la banque centrale le 19 de 16% à 15% malgré l’accélération de l’inflation qui a atteint 19,9% en glissement annuel en octobre et ii/ les déclarations du Président Erdogan justifiant l’assouplissement monétaire au nom d’une nouvelle politique économique, le président ayant demandé au conseil national de sécurité de décréter l’état de « guerre d’indépendance économique »
Si, face à l’épidémie de coronavirus, l’État britannique n’a pas manqué de volontarisme (20 points de PIB ont été directement transférés dans l’économie pour faire face à la crise sanitaire, le double de la moyenne européenne), il figure aussi parmi les premiers à avoir décrété la fin du « quoi qu’il en coûte ». En octobre, les principaux dispositifs de maintien dans l’emploi - le Coronavirus Job Retention Scheme (CJRS) et le Self-employed Income Support Scheme (SEISS) - disparaissaient.
Le gouvernement britannique aurait-il trop vite baissé la garde ? Depuis le début du mois de juillet, presque toutes les barrières contre l’épidémie de coronavirus sont tombées outre-Manche. Londres n’exige plus le port du masque dans les espaces publics, même clos, ni la présentation d’un « pass » sanitaire, laissés à l’appréciation des citoyens. Conséquence, le pays le plus « libre d’Europe », selon les propos du ministre britannique David Frost, est aussi celui qui, en ce milieu d’automne 2021, enregistre le plus grand nombre de contaminations : près de 45 000 par jour soit dix fois plus qu’en France, pour des tailles de population ou des taux de vaccination comparables (67% pour l’ensemble).
La Turquie bénéficie d’une croissance élevée en 2021 qui fait suite à une relance par le crédit mise en œuvre en 2020. La performance cumulée de 2020-2021 aura permis de combler le retard de croissance lié à une succession de chocs entre 2018 et 2020. L’investissement et l’industrie retrouvent ainsi leurs poids antérieurs. Les réserves de change se sont reconstituées par rapport au faible niveau qu’elles avaient atteint en 2020. Cela a toutefois un prix : l’inflation atteint un niveau nettement supérieur aux autres pays émergents. Aux déterminants communs (remontée du prix du pétrole et des autres matières premières), s’ajoutent des déterminants propres à la Turquie (dépréciation de la livre, changements à contretemps de la politique monétaire)
Après avoir payé un lourd tribut à l’épidémie de Covid-19, le Royaume-Uni se relève. Forte d’une population adulte vaccinée à plus de 80%, son économie a pu rouvrir, jusqu’à fonctionner quasi normalement durant l’été, malgré la propagation d’un variant « Delta » très contagieux du coronavirus. Convalescents, disposant encore de capacités réduites, les hôtels, cafés, restaurants ont eu du mal à satisfaire la demande, et des tensions sur les prix sont apparues. Alors qu’elle bute sur des contraintes d’offre, la reprise se voit, par ailleurs, retirer ses béquilles budgétaires, le gouvernement de Boris Johnson ayant décrété la fin du « quoi qu’il en coûte ». Euphorique, le climat des affaires britannique va par conséquent s’assagir quelque peu.
Après avoir payé un très lourd tribut à l’épidémie de Covid-19, le Royaume-Uni se remet sur pied. Forte d’une population adulte vaccinée à plus de 80%, son économie a pu rouvrir, jusqu’à fonctionner quasi normalement durant l’été, malgré la propagation d’un variant « Delta » très contagieux du coronavirus. Alors qu’elle bute sur des contraintes d’offre, la reprise se voit, par ailleurs, retirer ses béquilles budgétaires, le gouvernement de Boris Johnson ayant décrété la fin du « quoi qu’il en coûte ». Euphorique, la conjoncture devrait s’assagir quelque peu d’ici à la fin de l’année.
Mesurée à 3,2% sur un an - son plus haut niveau depuis 2012 - l’inflation a largement dépassé les attentes, de même que la limite officielle de 2% fixée par la Banque d’Angleterre. Son gouverneur, Andrew Bailey, est formellement tenu de justifier le dépassement auprès du gouvernement, et de se prononcer quant à son caractère pérenne.
La position des cinq plus grands groupes bancaires britanniques par les fonds propres Tier 1 (HSBC, Barclays, NatWest [ex-RBS], Lloyds et Standard Chartered) s’est globalement repliée au sein du classement The Banker depuis 2013. Ce recul, commun à l’ensemble des grandes banques européennes et qui s’explique notamment par des différences de croissance entre zones géographiques, est encore plus marqué au Royaume-Uni depuis 2016 et le vote du Brexit. HSBC a quasiment conservé son rang à la faveur de sa grande diversification géographique. Le repli des banques britanniques procède à la fois d’une diminution absolue de leurs fonds propres Tier 1 (-12,6% entre 2013 et 2020) mais également d’une augmentation de ceux des autres grandes banques de la zone euro (+29,6%)
Avec près de 35 000 contaminations quotidiennes recensées la semaine dernière, la Covid-19 gagne à nouveau du terrain au Royaume-Uni. En cause, le variant « indien », rebaptisé Delta, 40% à 60% plus transmissible que son prédécesseur « anglais » (rebaptisé Alpha). Signe néanmoins encourageant et preuve de l’efficacité du vaccin, l’augmentation des formes graves apparait nettement atténuée au regard des vagues antérieures.
L’économie serbe n’a été que modérément affectée par les conséquences de la pandémie de Covid-19 en 2020. L’activité s’est à peine contractée, tandis que la banque centrale a maintenu un niveau de liquidité en devise suffisant dans un contexte d’euroisation élevée de l’économie. Ces bonnes performances sont à relier à l’attractivité de l’économie pour les investisseurs internationaux, ainsi qu’aux efforts passés de consolidation budgétaire, qui ont accru la marge de manœuvre du gouvernement pour soutenir l’activité l’an dernier. À court terme, la reprise devrait être soutenue, grâce notamment aux exportations, et le risque inflationniste maîtrisé. Au-delà, la capacité des autorités à maintenir la compétitivité de l’économie est essentielle pour réduire le risque de change.
C’était à craindre. Sitôt acté son divorce avec l’Union européenne, le Royaume-Uni en conteste les termes. Le 16 mars dernier, deux procédures d’infraction lui étaient notifiées, l’une pour violation des dispositions du protocole sur l’Irlande et l’Irlande du Nord, l’autre pour violation du devoir de bonne foi. La suite, qui pourrait aller jusqu’à des sanctions, est à écrire. Reste que le Brexit, qualifié « d’erreur historique » par les Vingt-Sept, n’apparait ni plus ni moins que pour ce qu’il est : un acte de rupture. Certes, il n’empêchera pas l’économie britannique de se redresser dans l’immédiat
Les politiques très accommodantes introduites par le Conseil fédéral et la Banque nationale suisse (BNS) ont réussi à limiter les conséquences économiques de la pandémie. En 2020, l’activité économique s’est contractée de 3%. Les derniers indicateurs conjoncturels pointent vers un fort rebond au second semestre de cette année. La reprise est générale. La consommation privée sera l’un des principaux moteurs de la croissance, les ménages puisant pour leurs dépenses dans l’épargne accumulée pendant la crise. La rupture des négociations entre la Confédération helvétique et l’Union européenne ainsi que l’introduction possible d’un taux minimum mondial d’imposition des entreprises vont probablement nuire à la compétitivité du pays à moyen terme.
Peu touchée par l’épidémie de la Covid-19, la Norvège a enregistré en 2020 une des récessions les plus faibles d’Europe (-2,5%). Elle devrait connaître au second semestre une reprise vigoureuse, portée par l’accélération du commerce mondial et le rebond de la consommation des ménages. Compte tenu de ces perspectives favorables, et inquiète de voir les prix immobiliers accélérer, la Norges Bank prévoit d’entamer le relèvement progressif de son taux directeur à compter de septembre prochain et, ce, malgré la faiblesse de l’inflation sous-jacente.
Subissant la double peine du Brexit et de la crise sanitaire, l’économie a particulièrement souffert. Au premier trimestre de 2021, le PIB a encore baissé de 1,5%, du fait des restrictions imposées par la seconde vague épidémique et en dépit d’un fort soutien budgétaire.
L’annonce d’un changement de cap de politique monétaire en novembre 2020 avait permis d’apaiser les tensions financières. Avec le remplacement du gouverneur de la banque centrale en mars, l’inquiétude est revenue. La dépréciation de la livre a repris. Les taux d’intérêt et les primes de risque se sont tendus. La priorité sera donnée au soutien de la croissance, au prix du maintien de déséquilibres macroéconomiques élevés. Le risque de crédit ne se reflète pas pour le moment dans le niveau des créances douteuses mais la tolérance, qui permet de reporter leur comptabilisation, prendra fin mi-2021. La reprise observée de l’investissement est nécessaire pour maintenir le potentiel de croissance, mais pas suffisante.