Selon l’estimation préliminaire de l’Office for Nation Statistics (ONS), la croissance trimestrielle du PIB britannique a chuté de 0,2 (t/t) au T3 (contre +0,7% au T1 et +0,2% au T2). Cette contraction s’explique principalement par un déstockage plus important que prévu, notamment dans les secteurs manufacturiers et des ventes au détail.
La chute de la consommation des ménages (-0,5% t/t), due à la hausse du coût de la vie, est entièrement compensée par le fort rebond des dépenses publiques (+1,3%). De son côté, la formation brute de capital fixe rebondit nettement (+2,5% t/t, contre -1,4% au T2), portée par l’investissement public (+7,6%) alors que l’investissement privé chute (-0,5%), dans un contexte où les incertitudes et le resserrement des conditions financières ont reporté les investissements. De même, le commerce extérieur a fortement contribué à la croissance du PIB (3,3 points de pourcentage), grâce à une baisse des importations (-3,2% t/t) alors que les exportations, principalement d’or non monétaire, ont fortement progressé (+8%).
Autre mauvaise nouvelle pour l’économie britannique, l’inflation continue de se diffuser. L’indice des prix à la consommation (CPI) progresse d’un point de pourcentage pour atteindre +11,1% (a/a) en octobre (+2% m/m). La forte hausse du coût de la vie a été causée par l’augmentation des prix du gaz et de l’électricité, malgré les mesures prises par le gouvernement, et des prix des produits alimentaires (+16,5% a/a), au plus haut depuis 45 ans. De son côté, l’inflation sous-jacente reste stable en glissement annuel (+6,5%), mais continue de progresser en glissement mensuel (+0,7%), ce qui devrait justifier une nouvelle hausse des taux directeurs lors de la réunion de décembre du Comité de politique monétaire (MPC).
Lors de son Autumn Statement, Jeremy Hunt, Chancelier de l’Échiquier, a annoncé l’entrée du Royaume-Uni en récession selon les projections de l’Office for Budget Responsability (OBR). Le Chancelier de l’Échiquier a, par ailleurs, dévoilé un plan pour « la stabilité, la croissance et les services publics » qui prévoit de soutenir le pouvoir d’achat des ménages grâce à un soutien ciblé de GBP 26 milliards. En revanche, les entreprises ne devraient pas bénéficier de nouvelles mesures de soutien ni du prolongement des mesures existantes. Le plan comprend également une importante consolidation budgétaire de GBP 55 milliards d’ici 2027-2028, répartie entre des hausses d’impôts (GBP 25 milliards) et des économies dans les dépenses publiques (GBP 30 milliards), pour garantir la soutenabilité des finances publiques.
Félix Berte
Les indicateurs du radar sont transformés en « z-scores » (écarts par rapport à la valeur moyenne de long terme exprimée en écart-type). Ces z-scores ont une moyenne de zéro et leur valeur fluctue ici entre -6 et +6. Sur le radar, la zone en bleu indique les conditions économiques actuelles. Elle est comparée aux conditions 4 mois auparavant (pointillés). Un élargissement de la zone bleue indique une amélioration de l’indicateur d’activité.