Le PIB britannique a rebondi de 0,3% m/m en janvier selon l’ONS, après -0,5% en décembre. Les services ont contribué à hauteur de 0,4 point, en partie grâce à la normalisation des jours travaillés (fin de la trêve des confiseurs, baisse du nombre de jours de travail perdus dus aux grèves). L’activité manufacturière a, quant à elle, reculé pour le 3e mois consécutif en janvier (-0,4% m/m). Après un mois de janvier globalement positif, l’activité devrait néanmoins se dégrader au cours du trimestre, sous le poids de la hausse des taux d’intérêt.
Le niveau de confiance des ménages reste historiquement faible mais son redressement en février est encourageant (-38 contre -45 en janvier). Les composantes « Finances personnelles » (de -27 à -18) et « Situation économique générale » (de -54 à -43) se redressent nettement. Les ménages restent cependant réticents à effectuer des achats majeurs (de -40 à -37).
La désinflation s’est interrompue en février (+10,4% a/a contre +10,1% a/a en janvier). Cette hausse surprise se caractérise par une accélération des prix alimentaires (+18,3% a/a), des prix de l’hôtellerie-restauration (+12,1% a/a) et, plus généralement, par une plus grande persistance, comme le montre la hausse de l’inflation sous-jacente à 6,2% a/a (contre +5,8% a/a en janvier). La Banque d’Angleterre (BoE) a encore augmenté de 25 pb son taux directeur lors de sa réunion du 23 mars. Elle devrait selon nous le stabiliser à 4,25%.
L’économie britannique a ajouté 98 000 emplois en février selon l’ONS, signe que le marché du travail est résilient. Les salaires ont augmenté de 6,5% a/a en janvier, en légère décélération par rapport à décembre (+6,6% a/a). Bien que vigoureuse, cette hausse reste moins rapide que l’inflation et les ménages ont continué à perdre du pouvoir d’achat (salaire réel à -3,7% a/a en janvier).
Si l’économie britannique est restée résiliente au début du 1er trimestre, nous nous attendons toujours à une récession au 1er semestre (-0,3% puis -0,2% t/t au 1er et 2e trimestres), avant une reprise au 2e semestre (+0,3% puis +0,2% t/t au 3e et 4e trimestres). L’impact de la remontée des taux d’intérêt sur l’investissement et celui de la chute des revenus réels des ménages sur leur consommation devraient se faire pleinement sentir, avant que l’économie ne rebondisse grâce au recul de l’inflation notamment.
Guillaume Derrien et Louis Morillon (stagiaire).
Achevé de rédiger le 23/03/2023.