En février, les données d’enquêtes sur le climat des affaires ont évolué positivement : du côté du secteur manufacturier, légère hausse de l’indice ISM et du PMI de S&P Global (sous la barre des 50, toutefois) ; du côté des services, maintien de l’ISM à son niveau élevé (55,1) et net redressement du PMI (+4 points), qui repasse au-dessus de la barre des 50. En revanche, les enquêtes sur la confiance des ménages ont évolué dans deux directions opposées : nettement à la baisse pour le Conference Board et nettement à la hausse pour l’Université du Michigan, mais cette dernière a rechuté en mars. Le redressement de la confiance des ménages, qui se dessinait depuis la mi-2022, se fait plus hésitant.
La baisse de l’indicateur composite avancé du Conference Board est prononcée (et caractéristique d’une récession), mais elle ne s’est pas amplifiée entre janvier et février (-7% en variation annualisée sur 6 mois). L’indicateur composite coïncident reste en faible hausse grâce à l’augmentation de l’emploi et de l’indicateur de revenu des ménages, mais la production industrielle et l’indicateur de ventes donnent des signes de retournement à la baisse. Le très bon chiffre des ventes au détail en valeur en janvier a été suivi d’une légère baisse. On notera aussi que le taux d’épargne des ménages est orienté à la hausse depuis la mi-2022 et a regagné 2 points, pour approcher les 5% en janvier 2023.
Du côté du marché du travail, on notera la perte progressive de dynamisme des créations d’emplois salariés non agricoles et l’arrêt de la baisse du taux de chômage depuis mars 2022. En variation sur 1 an, sa moyenne mobile sur
3 mois reste en recul mais celui-ci est de moins en moins important, ce qui pourrait se transformer en signal récessif (en cas de variation positive d’au moins 0,5 point).
La désinflation progresse plus qu’en zone euro (l’inflation sous-jacente baisse aux États-Unis quand elle continue d’augmenter de ce côté de l’Atlantique) mais sa lenteur n’interpelle pas moins. Le niveau encore très élevé de l’inflation (6% a/a en février pour l’inflation totale, 5,5% pour la sous-jacente) et sa résistance à la baisse justifient la décision de la Fed de procéder à la hausse de 25 pb de ses taux directeurs, qui était attendue lors du FOMC des 21 et 22 mars.
Malgré le sentiment partagé laissé par le mélange de signaux conjoncturels positifs et négatifs, d’après l’estimation GDPNow de la Réserve fédérale d’Atlanta, la croissance serait aussi allante au T1 2023 (0,8% t/t) qu’au T4 2022 (0,7%), soulignant les risques à la hausse de notre propre prévision (0,6%).
Hélène Baudchon (achevé de rédiger le 23/03/2023)