L’activité japonaise a marqué le pas en janvier. Le Nouvel An chinois le 22 janvier a pu contribuer à la chute importante de la production industrielle, qui s’est contractée de 5,3% m/m. Un rebond mécanique est cependant attendu en février, à hauteur de 8%, selon les prévisions du ministère de l’Économie. Toutefois, les dynamiques de fond restent fragiles : l’indice PMI manufacturier se replie encore en février, à 47,7, son plus bas niveau depuis septembre 2020. Nous prévoyons une progression du PIB modérée au premier trimestre, à hauteur de 0,5% t/t.
Les dynamiques d’inflation sont scrutées de près par la Banque du Japon et les marchés financiers, quelques semaines avant la première réunion monétaire que dirigera le nouveau gouverneur Kazuo Ueda les 27 et 28 avril. L’inflation nationale devrait refluer en février, grâce aux subventions énergétiques mises en place par le gouvernement, entrées en vigueur ce mois-ci. Le Tokyo CPI, un indicateur avancé de l’inflation nationale, est en effet ressorti en baisse d’un point en février (+3,4% a/a) en raison d’un recul des prix énergétiques, en variation mensuelle, de près de 14%. Cependant, les autres sources de l’inflation continuent de se renforcer, notamment l’IPC pour les produits alimentaires à Tokyo, en progression à 7,4% a/a en février.
Les anticipations d’inflation des ménages se sont brutalement détériorées au cours des derniers mois, à mesure que l’inflation progressait. Selon l’enquête du Cabinet Office, les deux tiers des ménages interrogés anticipent désormais un niveau d’inflation supérieur à 5% d’ici à un an, ce qui représente de loin la plus forte proportion de répondants depuis que cette mesure est incluse dans l’enquête en 2004.
Le Japon restera cette année encore l’une des économies du G8 où la reprise post-pandémique a été la moins vigoureuse. Si notre prévision de croissance pour 2023 à 1,2% se vérifie, le PIB nippon rattraperait tout juste son niveau de 2019.
Guillaume Derrien (achevé de rédiger le 20/03/2023)