Le bilan conjoncturel de février est, à quelques nuances près, une copie conforme de celui de janvier : plutôt positif du côté des données d’enquêtes, négatif du côté de l’inflation. En février, l’indice composite PMI de S&P Global a continué de se redresser pour le 4e mois d’affilée et retrouve son niveau de juin 2022 (52). L’amélioration est même plus importante qu’en janvier (+1,7 point après +1 point), grâce à celle de l’indice dans les services. Dans le secteur manufacturier, le point notable est la composante production qui repasse, à son tour, légèrement au-dessus du seuil des 50. L’indicateur du sentiment économique de la Commission européenne a, en revanche, interrompu son amélioration, l’évolution positive de la confiance des ménages et des entreprises du commerce de détail et de la construction étant compensée par la détérioration dans l’industrie et les services.
Du côté du marché du travail, des signes de stabilisation apparaissent. Le taux de chômage a cessé de baisser (6,7% de novembre 2022 à janvier 2023) et le taux de vacance de monter (3,1% au T4 2022 comme au T3). Les difficultés de recrutement diminuent légèrement depuis deux trimestres. En février, la composante relative à l’emploi dans les enquêtes s’est effritée.
L’inflation a à peine baissé en février (8,5% en g.a. après 8,6% en janvier). La baisse de la contribution de la composante énergie est nette (-0,5 point) mais elle a été contrebalancée par la hausse de 0,2 point de celle de la composante alimentaire et des prix des services, tandis que celle des prix des biens restait inchangée. L’inflation sous-jacente poursuit donc sa hausse (5,6% en g.a. après 5,3% en janvier). Ces évolutions ne sont pas vraiment une surprise mais elles n’en sont pas moins préoccupantes. Les poches de résistance et de persistance de l’inflation demeurent importantes. La forte progression des coûts horaires du travail au T4 2022 (5,7% en g.a.) l’illustre. C’est pourquoi la BCE a de nouveau relevé ses taux directeurs de 50 pb lors de sa réunion du 16 mars.
La baisse est infime mais c’est finalement le signe moins qui devance le chiffre de croissance du T4 2022 (-0,03% t/t contre +0,1% selon l’estimation initiale). La contraction que nous attendions au T1 2023, dans nos prévisions de janvier, a, elle, laissé la place à une prévision de croissance nulle, compte tenu des données et des développements plus favorables qu’attendu. Notre estimation nowcast est légèrement plus positive (+0,1% t/t).
Hélène Baudchon (achevé de rédiger le 20/03/2023)